TV

Frontière Irak-Syrie: Israël aurait ouvert la boite de Pandore

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les frontières syro-irakiennes et les point de passage Qaem et Abou Kamal.(illustration)

Les médias en ont largement parlé, les explosions produites dans un site des Hachd sur l'axe Qaem-Abou Kamal ont retardé de quelques jours la réouverture du point de passage reliant la Syrie à l'Irak et l'inverse. Interrogé par Sputnik, le maire d’al-Qaem situé à al-Anbar avait déclaré le vendredi 6 septembre  que  son pays allait ouvrir le passage après plusieurs semaines d'intenses efforts. Ahmad Jidyan avait indiqué que 90% de la frontière irako-syrienne à Abou Kamal avait été réhabilitée et qu'il ne restait que 10% pour que la route stratégique Irak-Syrie soit rétablie. 

La frappe au drone du 7 septembre a bousculé quelque peu le calendrier n'empêche que cette ouverture est inévitable.  Pour la Syrie, le fait d'avoir une continuité géographique avec l’Irak stimulera considérablement son économie, car les échanges commerciaux entre les deux pays en sortiraient nettement renforcés. Surtout qu'une fois la frontière rouverte, la Syrie bénéficiera grandement d'une voie de transit terrestre qui facilitera ses importations pétrolières en provenance de l'Iran. C'est entre autre dans ce même cadre qu'un nouveau pont terrestre entre l'Irak et l'Iran est sur le point de s'achever dans le nord-est du gouvernorat de Diyala,sur les frontières irakiennes avec l'Iran. Le nouveau point de passage sera ouvert dans la ville d’al-Munzhiriyah et permettra à 1 200 personnes de franchir chaque jour la frontière. L'enjeu est donc de taille pour le binôme US/Israël, eux qui croient pouvoir en visant les forces des Hachd et leurs positions sur les frontières syro-irakiennes couper court à ce méga projet. Ont-ils raison? 

Lire aussi : Détroit d'Hormuz : l'Irak et l'Iran exporteront leurs pétrole via la Syrie en cas de guerre

Dans un article daté de 10 septembre, Rai al Youm revient sur les frappes israélo-américaines contre  l'axe Qaem-Abou Kamal et écrit : " c'est un tronçon géographique aussi stratégique qu'al-Tanf pour les Américains et les Israéliens, à Al-Tanf, où les États-Unis entraînent les terroristes déguisés en réfugiés et s'en servent pour contre-balancer les alliés de l'armée syrienne. À al-Tanf Israël a une présence militaire et en renseignement bien renforcée d'où d'ailleurs les frappes qui se multiplient contre les Hachd. Depuis quelques mois, Tel-Aviv surveille via ses satellites les évolutions sur le terrain. Le 25 août, Israël a ciblé le convoi des Hachd à Al-Qaem via deux avions, tuant un homme et en blessant un autre. Cela va dans le sens de la participation israélienne aux efforts US  visant à empêcher le lien géographique entre l'Iran et l'Irak d'une part et la Syrie et le Liban de l'autre. Il dit vouloir couper de la sorte la route d'approvisionnement en arme iranienne en direction du Golan et du sud libanais. Mais Israël a peut-être tort, car c'est là un pari hautement risqué". 

Et l'article d'ajouter : " Israël dit avoir des informations sur les "agissements militaires" de ses ennemis dans cette région et veut empêcher la formation d’une nouvelle zone de confrontation qui pourrait être aussi efficace que des zones telles que le sud du Liban ou Gaza. Israël cherche à éloigner de ses frontières de potentiels champs de bataille. Mais ce faisant, il radicalise les fronts déjà existants, celui de Gaza, du sud du Liban et du Golan, tous contrôlés par l'axe de la Résistance. La théorie de Gadi Eisenkot ne réussi guère trop aux Israéliens rien qu'à avoir les tensions tout autour de l'entité sioniste. Et puis cette stratégie met directement en péril les intérêts de l'allié américain qu'accusent de plus en plus les parties irakiennes de dissimuler l'agression israélienne contre l'Irak voire d'y participer. Cela signifierait à terme une légitimation des intérêts américains en Irak. Reste le mystère du silence des Hachd qui est le plus inquiétant pour Tel-Aviv dans toute cette histoire. Est-ce pour tromper Israël et lui cacher les vrais capacités des Hachd? Possible. Qaem-Abou Kamal risque-t-il de devenir un nouveau Gaza ou un sud du Liban "bis" contre Israël?

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV