Le 25 août, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace affirmait avoir envoyé un troisième navire dans le golfe Persique, un HMS Defender qui devrait remplacer un autre, HMS Duncan. Depuis, on n'a pas de nouvelle du bâtiment et on ne sait si oui ou non ce troisième navire britannique qui a pour mission déclarée de renforcer la soi-disant coalition maritime US dans le détroit d'Hormuz se trouve effectivement sur les lieux. On sait en revanche que la Grande-Bretagne a eu la très mauvaise idée d'envisager de faire escorter ses pétroliers par des drones de reconnaissance qui devraient décoller depuis sa base militaire au Koweït et que ce genre d'opération pourrait, par les temps qui courent, conduire à un remarche du scénario RQ Global Hawk US, abattu en juin par la DCA iranienne.
Au demeurant, le supertanker britannique, Steno Impero qui s'est permis de violer les lois de navigation en juillet dernier au risque de provoquer une dangereuse escalade et qui s'est fait chopper par le CGRI, reste aux mains de l'Iran puisque les États-Unis et leurs alliés, entre autres la Grande Bretagne, continuent à perturber les exportations du pétrole iranien et la sécurité de la navigation, en cherchant à militariser à outrance les eaux de la région. Est-ce un bon choix?
Le capitaine de la frégate HMS Montrose en sait quelque chose : le capitaine William King qui a lamentablement raté sa "mission de protection" en juillet dernier a fini par briser le silence et a confirmé que le pétrolier Stena Impero était effectivement sous "sa protection" pendant son arraisonnement par les unités navales du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), alors que le pétrolier traversait le détroit d’Hormuz dans un sens inversé et donc non autorisé. Interrogé par Daily Mail, le commandant reconnaît à demi mot le fiasco des forces navales britanniques face au CGRI dans le golfe Persique.
Le commandant King dit : " La frégate HMS Montrose s’est trouvé en face-à-face avec les unités navales du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) à quelques "115 reprises" depuis la saisie en juillet dernier par ces mêmes unités du Stena Impero."
« Peu après le début de l'opération d'arraisonnement du CGRI , un des Pasdaran nous a annoncé à la radio que Stena Impero est sous son contrôle et qu'il est arraisonné. Et D'ailleurs, le pétrolier est toujours immobilisé dans le port iranien de Bandar Abbas (au sud de l’Iran) », dit le commandant de la Royal Navy.
Lire : L’enregistrement audio qui infirme la version de Londres
Ainis le HMS Defender, un destroyer de type 45 basé à Portsmouth, qui a mis le cap à la mi août sur la région du golfe Persique a toutes les chances de partager cette expérience, si la politique de militarisation du golfe Persique, jusqu'ici quasi défaite, ne s'arrête pas.
Dans une autre interview accordée plutôt au quotidien Times le commandant William King reconnaît d'ailleurs le risque et affirme, sans évidemment en évoquer le motif ni le défi qu'il y a à vouloir s'infiltrer dans une zone navigable ultra-stratégique dont le maintien de la sécurité revient de droit à l'Iran, que les "actions des Iraniens sont certainement intimidantes» : «[Les forces du CGRI] sont équipés des drones volants pour espionner HMS Montrose et des vedettes très rapides avec des soldats lourdement armés et sont dans une position où ils tiennent à mettre à l'épreuve la réaction du Royaume-Uni».
Pour les observateurs, la réaction iranienne relève moins d'une mise à l'épreuve de la patience des puissances occidentales que d'un droit naturel de demander aux intrus de respecter les lois de navigations dans le détroit d'Hormuz lesquelles ont assuré depuis des siècles le transit sûr et sans accroc du flux de l'énergie.