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L’Australie n’adhère pas à la position américaine envers l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des Marines américains. ©Reuters/Illustration

La participation de l'Australie à la coalition maritime américaine dans le golfe Persique ne signifie pas que le pays souscrit à la position de Washington envers l’Iran, a déclaré l'ambassadeur d'Australie en Russie.

Selon l’agence de presse Fars News, alors que l’Australie est l’un des trois pays à avoir accepté de participer aux patrouilles américaines pour soi-disant « protéger la navigation » dans le golfe Persique et le détroit d’Hormuz, l’ambassadeur d’Australie à Moscou affirme que cette question ne signifie pas que son pays confirme la position de la Maison-Blanche envers l’Iran.

La coalition américaine ayant commencé dès le 29 août ses patrouilles dans le golfe Persique avec la participation de l’Australie, de la Grande-Bretagne et de Bahreïn, l’agence de presse russe Sputnik a interviewé l'ambassadeur d'Australie en Russie, Graeme Feehan, au sujet de cette coalition maritime, ainsi que sur l’éventualité du déploiement de missiles de croisière à moyenne portée américains en Australie.

Des médias occidentaux disent que l’Australie a envoyé un avion de patrouille maritime dans le golfe Persique pour aider à la soi-disant « mission de protéger la navigation des pétroliers par le biais du détroit d’Hormuz ».

« Nous pensons qu'il est important de protéger les transports maritimes internationaux par les voies de navigation internationales et, bien que géographiquement parlant [le golfe Persique] se situe dans un endroit bien loin de l’Australie, des navires australiens, ainsi que des marchandises internationales, y compris du pétrole destiné à l'Australie, traversent ces eaux internationales ; et nous sommes convaincus que la sécurité de la navigation dans les eaux internationales doit être protégée. »

« Je tiens à préciser que cela ne signifie pas, pour autant, que nous sommes totalement d'accord avec la position des États-Unis envers l'Iran, en ce qui concerne l'accord nucléaire conclu avec ce pays », a ajouté Feehan.

Le diplomate australien a souligné que son pays était contre le retrait unilatéral de Washington du Plan global d’action conjoint (PGAC, accord conclu en 2015 sur le nucléaire iranien).

« Nous restons donc prudents pour dire que notre participation à l'action maritime de protection du trafic maritime dans le détroit d'Hormuz ne signifie pas que nous sommes d'accord avec toutes les mesures prises par les États-Unis en ce qui concerne l'accord sur le nucléaire. Malgré les différences, ces deux questions sont liées. Et je pense que c’est aussi le cas de certains pays européens qui envisagent de participer aux mesures maritimes. Les pays européens sont généralement contre le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien. »

Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a annoncé le 21 août que Canberra enverrait un avion de patrouille maritime, une frégate et 200 soldats dans le golfe Persique afin de rejoindre la prétendue mission multinationale dirigée par les États-Unis visant à garantir le passage en toute sécurité des pétroliers dans le détroit d'Hormuz.

Déploiement de missiles américains à portée intermédiaire sur le territoire australien

« L’Australie n'acceptera pas de missiles américains à portée intermédiaire sur son territoire si elle reçoit une demande officielle de Washington », a déclaré l'ambassadeur australien à Moscou, Graeme Feehan.

« Notre ministre de la Défense et notre Premier ministre [Scott Morrison] ont tous les deux affirmé que nous n'allions pas [accueillir les missiles américains si une demande en bonne et due forme était présentée]. Je ne peux évidemment pas prédire ce qu'un nouveau Premier ministre ou un nouveau gouvernement pourrait faire dans le pays, sur une durée de cinq ou dix ans, mais notre Premier ministre a affirmé que nous ne le ferions pas, ce qui est une réponse assez claire et définitive », a ajouté l’ambassadeur d’Australie à Moscou.

Ces déclarations tombent alors que suite au retrait américain, le 2 août, du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé avec la Russie, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Mark Esper, a fait part d’un déploiement immédiat de missiles à portée intermédiaire en Asie-Pacifique.

Des responsables australiens n’ont pas hésité alors à rejeter ces déclarations.

À ce sujet, le journal américain National Interest a écrit :

« Le Premier ministre et la ministre de la Défense de l’Australie ont rejeté l’idée du déploiement de missiles américain à moyenne portée dans ce pays, des missiles dont l’objectif ultime serait la Chine. Des Australiens ne souhaiteraient pas que leur pays devienne une cible majeure dans une éventuelle guerre sino-américaine ; et ce qui est encore plus important, c’est le taux de commerce sino-australien qui se chiffre à 100 milliards de dollars… »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV