Selon le journal arabophone Rai al-Youm, en prenant position contre le Hezbollah libanais, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est refermé dans un piège dont il est très difficile de sortir.
L’éditorialiste de Rai al-Youm rappelle que les hauts commandants militaires israéliens ont annulé toutes les permissions des soldats postés de la frontière nord de la Palestine occupée et ont imposé un couvre-feu dans les villes de Galilée en prévision de la frappe de représailles promise par le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah.
Dans ce contexte, « les médiateurs européens et arabes ont appelé le Hezbollah à se contenter de représailles limitées, telles que la destruction d’un ou deux drones israéliens, voire la mort de deux ou trois soldats, et en même temps ils demandent aux dirigeants israéliens d’éviter toute réaction précipitée et surtout d’exclure une frappe massive contre le Liban, mais le Hezbollah a rejeté catégoriquement cette proposition », a estimé le journal Rai al-Youm.
L’auteur estime que le Hezbollah a préféré garder le silence quant à son plan de représailles et a demandé à tous ses alliés d’éviter de commenter cette affaire. À présent, la banlieue sud de Beyrouth où se trouvent les bureaux principaux du Hezbollah, est calme et la vie y suit son cours normal, alors que l’angoisse domine de plus en plus les Israéliens dans le nord de la Palestine occupée.
« Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a commis une grave erreur stratégique en envoyant ses drones dans la banlieue sud de Beyrouth dans l’espoir puéril d’une victoire aux prochaines élections législatives israéliennes dans deux semaines, d’autant plus que la côte de popularité du Likoud baisse et les sondages d’opinion laisse prévoir des résultats désastreux pour Netanyahu face aux généraux du parti rival Bleu Blanc », peut-on lire dans l’article de Rai al-Youm.
Le journal israélien Maariv a reproché à Netanyahu cette escalade sur le front du Nord et a prévu une guerre imminente, la troisième entre Israël et le Liban après les deux guerres de 1982 et de 2006.
L’auteur souligne : « Israël a perdu toutes ces guerres contre le Liban. Sa plus grande défaite était celle de l’an 2000, date à laquelle il a reconnu sa défaite face aux frappes de la Résistance. La guerre de juillet 2006 a brisé la légende d’invincibilité de l’armée israélienne et si une troisième guerre était déclenchée, il serait possible de prévoir dès maintenant une autre défaite d’Israël. »
Le journal estime que le Hezbollah n’a pas peur des représailles israéliennes, car il dispose d’un grand arsenal de missiles intelligents, de drones et de systèmes de défense antimissile performants. Les missiles balistiques du Hezbollah sont capables d’atteindre la plupart des villes et des cibles vitales et stratégiques d’Israël : les ports, les aéroports, les usines, les centrales, les réseaux de distribution d’eau et d’électricité… « C’est ce qui explique l’état de confiance actuel et le calme qui règne dans les rangs du Hezbollah et de ses alliés », conclut le journal.
Le journal Rai al-Youm ajoute que si la guerre était déclenchée, elle serait menée sur tous les fronts terrestres, aériens et maritimes. Le Hezbollah ne sera pas seul, car l’armée libanaise et ses nombreux alliés au sein de l’axe de la Résistance, dont les groupes palestiniens de la Bande de Gaza, ont déjà affirmé leur solidarité avec le Hezbollah.
« Netanyahu s’est refermé dans un piège dont il est très difficile de sortir, et il en sortira vaincu comme Ehud Olmert qui, en envoyant ses troupes au Liban en 2006, a mis fin lui-même à sa carrière politique pour se trouver ensuite derrière les barreaux pendant 18 mois pour corruption. »