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Le Hezbollah remet à l’armée libanaise les débris des drones israéliens

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les débris du drone israélien tombé à Dahia. (Archives)

Depuis qu'Israël a osé frapper le Hezbollah dans sa propre terre, au sud de Beyrouth, une chose parfaitement inouïe s'est produite : le Liban s'est ligué dans sa totalité derrière la Résistance. Du président Aoun au Premier ministre Hariri en passant par des courants trop réticents à annoncer d’habitude leur soutien à la Résistance, tout dénonce "l'acte de guerre israélien" qui met en danger la "stabilité régionale". C'est effrayant pour un Israël et une Amérique qui depuis l'arrivée au pouvoir de Trump ont tout fait pour exclure le Hezbollah de la scène politique libanaise.

Vendredi les Américains ont manifesté leur rage en sanctionnant une banque libanaise au nom de la lutte contre "le terrorisme" à savoir le Hezbollah. Mais c'est déjà bien trop tard. L'agression israélienne a achevé le processus de symbiose entre le Hezbollah et l'armée libanaise. Mercredi ce fut sous les tirs des forces de l'armée libanaise que trois drones israéliens ont été poussés à quitter le ciel du Liban. Signe que toute agression israélienne à venir, est une agression contre tout le Liban et qui sera riposté comme telle. Vendredi 30 août, le Hezbollah a remis à l’armée libanaise les deux drones israéliens tombés dimanche dernier à l’aube dans la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté la chaîne de télévision Al-Manar citant les sources de l’armée libanaise.

Les enquêtes ont été menées séparément par le Hezbollah et les services de renseignement de l’armée libanaise sur les drones, confirmant l'étroite coopération entre les deux parties laquelle ne va sans doute plaire ni aux USA ni à Israël. « Le Hezbollah a collaboré avec les services de renseignement de l’armée depuis le moment de l’attaque de la banlieue sud de Beyrouth », a indiqué Al-Manar.

Les enquêtes indiquent que les deux drones n’avaient pas été lancés à partir des territoires libanais et soulignent l’hypothèse selon laquelle ils avaient été lancés par des navires israéliens. Cet élément fait entrer en ligne de compte un nouvel aspect dans toute confrontation à venir : les eaux territoriales libanaises largement convoitées par Israël pour leurs gisements pétro-gaziers devraient être mieux protégées que par le passé. Ainsi, la Résistance serait amenée tôt ou tard à partager avec l'armée libanaise ses capacités en matière de défense aérienne et maritime, selon les experts. 

Lors d’un entretien téléphonique avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le Premier ministre libanais, Saad Hariri a incombé toute la responsabilité des attaques au drone sur un quartier résidentiel du sud du Liban à Israël, qui étant une première depuis 2006, constituent une violation répétée de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.

De la bouche d'un Saad Hariri, connu pour ses liens avec Riyad, ces propos sont éminemment significatifs. Selon le Premier ministre libanais, ces attaques israéliennes menacent la stabilité et le calme qui règnent aux frontières internationales depuis 13 ans : "Toute escalade de la part d’Israël risque d’entraîner la région dans un conflit aux répercutions incalculables", affirme le PM qui appelle l'ONU à augmenter les pressions internationales sur le régime israélien.

Au chapitre de la débandade sur les frontières d'Israël avec le Liban où les "poupées" ont remplacé les militaires israéliens par crainte de la riposte du Hezbollah, Israël vient d'annoncer la fermeture de toute voie donnant accès au Liban. Depuis une semaine les patrouilles militaires et civiles sont annulés, les colonies, évacuées toute comme les postes frontières. Vendredi la chaîne 13 de la TV israélienne a annoncé que la route donnant accès au village de Ghajar sur les frontières avec le Liban était fermée. La décision a été prise par le chef d'état-major israélien, Aviv Koutchavi, en visite d'inspection sur le front nord. Selon le média, le général israélien qui parlait il y a encore peu d'une vaste offensive à lancer contre Gaza, s'est rendu sur les lieux sous escorte renforcée. À Ghajar, l'armée israélienne a diffusé des tracts appelant les habitants à ne pas sortir de chez eux sauf nécessité. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV