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Afflux terroriste à Idlib: la Chine finira-t-elle par s'engager?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces de l'armée syrienne contrôle Khan Cheikhoun au sud d'Idlib/Sputnik

Après la frappe visant le méga convoi militaire turc à destination des terroristes de Khan Cheikhoun puis l'incident aérien opposant les Su-35 russes aux F-16 turcs dans le ciel de Hmeimim, il ne reste plus de doute : la Russie a rompu sa "patience" stratégique, quitte à s'affronter militairement la Turquie, quel qu'il en soit le coût. Mais alors que des centaines voire des milliers de terroristes chinois traversent les frontières turques chaque mois pour se rendre à Idlib et se battre contre l'armée syrienne et ses alliés, quelle pourrait être la réaction de Pékin? Depuis l'embrasement de Hong Kong, Pékin est sorti de sa réserve habituelle pour prendre position très clairement et décidément les événements d'Idlib ne font plus exception à la règle. 

Quelques heures avant que l'armée syrienne fasse une nette percée dans la ville stratégique de Khan Cheikhoun, la Chine a mis en garde contre la persistance des "organisation terroristes", comme Daech, en exigeant que la communauté internationale n'ignore pas les signes d'une résurgence du terrorisme. Xie Xiaoyan, émissaire de Pékin en Syrie, est allé ainsi de son commentaire : «Le risque existe maintenant que des organisations terroristes comme Daech soient ravivées. La communauté internationale devrait y prêter attention". 

Pour les observateurs qui sont bien conscients de la vive préoccupation de Pékin de voir ses citoyens quitter l'ouest de la Chine pour aller s'engager sur le front de guerre sous le drapeau turc, ces propos sont loin d'être anodins. Le diplomate chinois rencontrait en effet à Genève l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen. «La situation à Idlib est très compliquée. Nous savons tous que c’est le dernier bastion de certaines organisations terroristes… C’est donc un problème à résoudre. La lutte contre le terrorisme n'est pas encore terminée. "

Les experts ne peuvent ne pas voir à travers ces propos une volonté chinoise de mieux s'impliquer dans la guerre contre les terroristes à Idlib. La Chine sera-t-elle prête à envoyer des forces à Idlib? 

"Cette perspective pourrait effectivement se réaliser si l'afflux des terroristes qaidistes d'origine chinoise continue vers le nord syrien. On sait que ces miliciens font parties des terroristes les plus motivés et les plus sanguinaires qui ont un slogan : "On va en Syrie faire la bataille pour rentrer en Chine engager la guerre", estime un expert.  

Un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères a fait part de la décision de l'armée de ce pays d'ouvrir un couloir humanitaire dans la banlieue nord de Hama et la périphérie sud d’Idlib destiné à évacuer les civils des zones dont se sont emparés des terroristes.

« Le gouvernement syrien a annoncé que l’armée avait établi un couloir humanitaire dans la ville de Souran, située dans la périphérie nord de Hama, pour sauver la vie des civils », a-t-il expliqué. Et de rajouter: « Les citoyens qui souhaitent quitter les zones où les terroriste sèment la mort dans la banlieue nord de Hama et le sud d’Idlib peuvent se diriger vers ce point de passage. »

"Ceci étant, les terroristes asiatiques infiltrés depuis le territoire turc seront sans doute les derniers à se rendre. La Chine devra traiter cette question avec plus de sérieux et y voir même un danger sécuritaire d'ordre national. Mais Pékin semble compter plutôt sur une capitulation turque à la dernière minute. Ce qui est loin d'être acquis. La Turquie est déterminée à conserver le terrain conquis, et surtout ses postes d'observation. Et tant que ces postes seront là les terroristes seront trafiqués depuis l'ouest chinois vers la Syrie et l'Irak, ajoute l'expert. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV