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G. Persique: les USA ont perdu la bataille des pétroliers (Atwan)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'image de l'USS Boxer, tourné par un drone iranien de type Mohajer 6, le 18 juillet 2019. (CGRI, capture d'écran)

La revue The Sun fait état dans son numéro de ce jeudi de la très probable libération de Grace 1, ce pétrolier chargé de pétrole iranien que les commandos de sa Majesté Elizabeth II ont pris d'assaut il y a deux mois avant de l'emmener en otage au large de Gibraltar. Le gouverneure de cette localité occupé par les Britanniques a affirmé mercredi soir ne pas l'intention de proroger l'immobilisation de ce pétrolier puis qu'il est désormais convaincu que sa cargaison de pétrole n'était pas destinée à la Syrie.. Alors, les Américains ont-ils perdu la guerre des pétroliers?

L'éditorialiste de Raï al-Youm y revient dans un article tout récent qui se réfère aux récents propos de Zarif : 

« Trump a transformé la région du golfe Persique en une "poudrière", comme l'a dit M. Zarif . Mais la poudrière risque d'exploser à sa propre figure, à moins qu'il concède à sa défaite. Le président US a perdu la guerre ds pétroliers et les signes de cette défaite se succèdent. Avant le retrait de Trump de l’accord nucléaire, plus de 18 millions de barils de pétrole affluaient, sans aucun obstacle, vers les marchés de l’Asie de l’Est et de l’Europe, sans qu’il ait nul besoin de navires de guerre ni de porte-avions ou encore d’une coalition pour assurer la sécurité de la circulation maritime dans le golfe Persique. »

Mais le président américain a tout changé dans l'espoir de tendre une région stratégiquement vitale pour le monde et en tirer profit. Or les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Et tout porte à croire que M. Trump aura été jusqu’à présent le grand perdant de la tension qui l’a créée dans la région du golfe Persique. Les signes de cette défaite ? Il y en a six :

Premier signe, la libération imminente par Londres du pétrolier Grace 1 transportant du pétrole iranien dans le détroit de Gibraltar, et retenu il y a environ six semaines sur l'ordre de Washington. Cette libération promise au plus tard ce jeudi marque l'écho de l'axe US/ GB dans  la guerre des pétroliers engagée contre l'Iran. C'est même plus: cela signifie la soumission totale aux diktats iraniens et le succès de la politique "œil pour œil" et "pétrolier pour pétrolier".

Deuxième signe, l’effondrement de la coalition pro-Riyad au Yémen, coalition composée de 17 pays et bénéficiant surtout du soutien des États-Unis. Cette défaite s'est illustrée par le retrait des Émirats arabes unis, qui a permis aux forces du Conseil de transition sud de s’emparer du palais Maasheq et de la plupart des centres militaires du président démissionnaire Mansour Hadi et de son gouvernement à Aden.

Troisième signe, les États-Unis n’ont pas risqué de prendre de mesure de représailles contre l’Iran après que ce dernier a abattu de façon spectaculaire leur drone dans le détroit d’Hormuz et saisi deux navires britanniques. L'apathie américaine s'explique par la volonté de Washington d'éviter la riposte iranienne. 

Quatrième signe, le retour de l’Iran à des taux d’enrichissement d’uranium élevés et l’annonce d’augmenter ses stocks à 370 kg, soit une augmentation de 70 kg par rapport au taux limité et stipulé dans l’accord nucléaire.

Cinquième signe, les Émirats arabes unis ont ouvert des canaux de dialogue avec Téhéran et ont conclu des accords de sécurité lors de la visite d'une délégation émiratie dans la capitale iranienne la semaine dernière. Ce fut un véritable événement puisque les Émirats ont envoyé leurs militaires en Iran en violation flagrante des sanctions imposées par les États-Unis.

Sixième signe, le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohammed al-Hakim, a annoncé l’opposition de son pays, allié important des États-Unis, à toute participation israélienne à la force de sécurité maritime chargée de protéger les navires commerciaux dans le détroit d’Hormuz, ce qui constitue un coup dur pour le président Trump et un embarras pour les pays arabes du golfe Persique qui avaient salué leur participation à une telle alliance.

Abdelbari Atwan affirme que tous les indicateurs confirment que l’Iran ne capitulera pas et continuera à "harceler" la partie américaine qui a provoqué cette crise, et la placera devant deux options : la première, lever les sanctions et revenir à l’accord nucléaire, et la deuxième : déclencher la guerre et en assumer la responsabilité.

D’après l’article de Rai Al-Youm, il est vrai que le maintien de l’état actuel de non-paix et de non-guerre ne profite pas à la partie iranienne, mais nous n’excluons pas qu’elle (Iran) en profite pour des activités d’enrichissement supplémentaires dans des proportions élevées, en revenant à la phase de pré-négociations qui avait abouti à l’accord nucléaire.

« Nous l’avons déjà dit et nous le répétons encore que les Iraniens ne permettront jamais que la situation irakienne se reproduise en Iran, et celui qui dit le contraire, ne comprend pas le sens de "la dignité du peuple et de la fierté nationale. Trump mordra la poussière"  a conclu Abdelbari Atwan.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV