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Et si l'Iran attendait un déploiement militaire israélien dans le golfe Persique?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un sous-marin israélien de classe Dauphin. (Archives)

Depuis que le ministre israélien du Renseignement, Ysrael Katz a annoncé que l'entité sioniste prendrait part à la coalition de guerre US anti-Iran dans le golfe Persique, des voix ne cessent de se multiplier en Israël  pour en remettre en cause le bien-fondé. Certes, certaines presses israéliennes, en vantant les supposés capacités marines israéliennes ou encore la présence des sous-marins à propulsion nucléaire de classe Dauphin dans son arsenal pour aider Netanyahu à pêcher quelques voix de plus lors du scrutin législatif du mois de septembre, n'empêche que le colon israélien lambda a en ce moment d'autres chats à fouetter : depuis le 1er août, quatre opérations anti-israélienne dont, l'une de caractère absolument inouïe, viennent de se produire sur les frontières d'Israël avec Gaza et la Cisjordanie.

Dimanche, alors que les hordes des militaires israéliens prenaient d'assaut des milliers de fidèles palestiniens réunis à l'occasion de la fête de sacrifice dans la mosquée d'Al Aqsa, la brigade Golani, soi-disant force élite de l'armée israélienne, abattait un Palestinien qu'elle croyait être un combattant prêt à franchir la barrière de sécurité. A vrai dire, le 8 août, date à laquelle un militaire sioniste a été liquidé à Gush Etzion, au terme d'une spectaculaire opération commando qui a pris au dépourvu tout appareil sécuritaire et de renseignement d'Israël, les soldats d'élite israéliens voient des "assaillants" surgir de partout. Ils disent avoir arrêté la cellule ayant été à l'origine de l'opération de Gush Etzion, il n'en reste pas moins que la panique qui s'est emparée des colonies du sud israélien, est loin de s'estomper. 

Selon le Centre d’information palestinien, l’armée israélienne a déployé de nouvelles batteries anti-missiles du Dôme de fer au sud de la Palestine occupée par crainte de nouvelles attaques au missiles des forces de la Résistance qui ont lancé une sévère mise en garde, affirmant qu'elle réagiront en représailles à l’assassinat de 6 Palestiniens de ces trois derniers jours sur les zones frontalières de la bande de Gaza.

« Il est fort probable que Gaza reprenne à tout instant ses attaques balistiques contre Israël en représailles à l'élimination physique de ces six Palestiniens », ont estimé les commandants de l’armée israélienne.

Des analystes militaires israéliens reconnaissent à demi mot  comme étant désormais un fait accomplit, ce qu'ils craignaient depuis fort longtemps à savoir une "connexion militaire entre Gaza et la Cisjordanie" : "le modus operandi du commando qui se serait infiltré à Gush Etzion avant d'enlever et d'assassiner le soldat israélien, Dvir Sorek, présente des similarités avec l'opération du 1er aôut qui a eu lieu depuis Khan Younes au sud de Gaza et qui a vu un Palestinien armé de grenade et de Kalachnikov ouvrir le feu sur une patrouille de militaires israéliens à peine quelques heures après la fin d'un exercice militaire de 4 jours. Mais tout porte à croire que le Hamas et le Jihad islamique ont réussi à implanter leurs réseaux armés en Cisjordanie et que les services de sécurité de Ramallah y ont fermé les yeux pour de bon, font remarquer ces mêmes milieux. 

 Tzipi Yhezkeli, chroniqueur militaire de Maariv, partage d'ailleurs cette analyse, lui qui reconnait  à l’antenne d’une chaîne de télévision israélienne, l’incapacité du régime de Tel-Aviv à "assassiner" des responsables du Mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, le Hamas. 

« L’ambiance qui règne aujourd’hui en Israël s’apparente à celle de 2014, juste à la veille de l’opération baptisée la « Bordure protectrice ». La violence qui est en cours dans la bande de Gaza s'est étendue à la Cisjordanie, et cette relation entre ces deux régions aura des conséquences désastreuses et coûteuses pour Israël », a-t-il reconnu. Et de poursuivre : « Le soldat israélien qui a été tué à Gush Etzion a payé le prix fort de l’incompétence d’Israël face au Hamas qui agit contre Israël sans qu'Israël soit capable de riposter ».

 « Malheureusement, nous vivions les expériences de l’opération la « Bordure protectrice » qui a eu lieu il y a 5 ans dans la bande de Gaza, car les combattants du Hamas, qui sont soumis totalement à leur leadership peuvent faire ce qu’il prévoit en Cisjordanie. Israël doit faire des assassinats ciblés. Le Hamas doit payer pour ses actes, mais le point qui attire l’attention, c’est qu’Israël ne peut pas le faire. On l’a vu par exemple, lorsqu’en 2014, trois colons ont été enlevés, et Israël n’a pris aucune initiative et n’a pris aucune mesure de représailles. Israël est mis mât et échec face au Hamas et manque sérieusement d’initiative. On attend qu’on tire dans notre direction et on a du mal à riposter. Le Hamas nous menace en disant : « Si vous assassinez nos dirigeants, vous en subirez les conséquences, mais malheureusement, nous de notre côté, nous restons les bras croisés ».

Largement défié sur son propre terrain, c'est dans ce contexte qu'Israël prétend vouloir mener la guerre contre l'Iran dans le golfe Persique. DEBKAfile, le site proche des milieux du renseignement de l'armée israélienne, évoque d'ors et déjà un "cinquième front à ouvrir contre l'Iran" après celui de la Syrie, du Liban, du Yémen et de l'Irak. "Et bien, cela pourrait correspondre à ce que souhaite l'Iran. Après tout, le régime de Tel-Aviv a tiré de larges profits de sa politique de jouer à visage masqué. Cela fait 40 ans que le jeu israélien dure. Dans une certaine mesure, l'Iran s'impatienterait de voir le régime israélien sortir de son arrière-base et  investir le devant de la scène. Cela l'exposerait mieux encore. Une présence militaire israélienne dans le golfe Persique permettra à l'Iran de réactiver simultanément les quatre fronts anti-Israël, désormais largement tributaires du contexte régional, sans qu'aucune partie puisse lui en faire le reproche. La guerre a ses propres règles", note un analyste iranien. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV