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Bombe à guidage satellitaire : l’Iran rejoint le club

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La bombe à guidage satellite Balaban, le 6 août 2019. ©Mashregh News

Un système à guidage satellitaire rend possible l’utilisation d’une bombe par tous les temps et il permet aussi le guidage de chaque bombe vers une cible indépendante.

Les bombes qui sont larguées par les avions de combat sont une arme traditionnelle pour mener des raids aériens. Depuis la guerre du Vietnam, les bombes guidées par télévision et par laser sont aussi devenues opérationnelles en masse. Récemment, sont aussi entrées en service les bombes à guidage satellitaire.

Cette sorte d’armes sont connues aux États-Unis en tant que bombe JDAM (Joint Direct Attack Munition) et elles sont produites depuis 1998. Certains d’autres pays européens ainsi que la Turquie et la Chine comptent également parmi les producteurs d’équipements à guidage satellitaire. Pour optimiser une bombe traditionnelle qui est tout simplement larguée par l’avion, il faut une pièce qui soit placée sur les bombes telles que les séries Mark 80 pour que la bombe soit guidée.

Au contraire des équipements de guidage optique ou laser, les équipements à guidage satellitaire résistent largement aux mauvaises conditions météorologiques d’autant plus que l’opérateur n’est pas obligé d’utiliser un ciblage laser ou un ciblage optique.

Or, le développement des systèmes de défense antiariens rend de plus en plus difficile l’usage des bombes téléguidées si bien que la plupart du temps, l’usage d’une bombe téléguidée non optimisée signifie la destruction de l’appareil portant les bombes.

L’utilisation d’une bombe téléguidée pour frapper la cible prévue reste une option possible mais coûteuse.

Ensuite, une initiative a été concrétisée : installer de petites ailes sur les bombes à guidage satellitaire.

Ce type de guidage est généralement composé de deux formes : une forme inertielle et une forme satellitaire. En effet, la bombe se dirige vers sa cible grâce à ses petites ailes après avoir été larguée à haute altitude. Cette méthode permet à la bombe d’atteindre une portée variant entre 60 et 120 kilomètres, eu égard, l’altitude, la vitesse du lancer, le poids de la bombe, son type de conception ou la forme de ses ailes.

Dans certains modèles de ces bombes, l’arme est équipée, à la dernière phase, de systèmes de guidage laser ou optique, ce qui lui permettra de frapper même les cibles mobiles.

Les constructeurs de bombes à guidage satellitaire réunis en un club   

La fabrication et le développement des systèmes de guidage satellitaire pour les bombes air-sol constituent un travail d’expertise ayant différentes dimensions techniques et de conception. Il n’existe donc pas beaucoup de pays qui ont réussi à maîtriser ce type de technologie et de capacité de combat. La République islamique d’Iran, elle aussi, vient de rejoindre ce club.

Les Américains étaient le premier membre du club. Ils avaient la série des bombes JDAM (Joint Direct Attack Munition), utilisées largement par les alliés occidentaux des États-Unis qui n’étaient pas eux-mêmes en mesure de fabriquer ces bombes à guidage satellitaire.

Les systèmes de guidage satellitaire sont souvent installés sur les bombes de type Mark 80 et ils s’appuient sur les système de positionnement GPS.

Lorsque les bombes à guidage satellitaire ont commencé à s’introduire sur le marché, les Russes étaient toujours aux prises avec les crises résultant de l’effondrement de l’Union soviétique.

Ils n’ont donc réussi que depuis peu à fabriquer quelques modèles de ces bombes dont l’un a été mise en opération en Syrie : une bombe de type KAB-500S qui bénéficie du système global de navigation satellitaire GLONASS.

La Chine, le Pakistan, la Turquie, la Corée du Sud, le régime israélien, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Allemagne et la France sont les autres membres de ce club.

L’Iran, un nouveau membre du club  

L’industrie de défense iranienne a récemment fabriqué les séries de bombe Yassin et Balaban pour ainsi faire partie des pays qui bénéficient des systèmes à guidage satellitaire.

La bombe Yassin a été tirée, pour la première fois, il y a deux ans, au cours d’un exercice militaire de la Force aérienne de l’armée, par les avions de combat F-7.

La bombe Balaban est conçue pour être portée par le drone de combat Karrar. C’est pourquoi cette bombe dispose d'ailes repliables. Balaban profite d’un système de positionnement fondé sur GPS/INS.

Toutes les caractéristiques de la cible sont déterminées et transférées au système de guidage de la bombe Balaban.

Une fois la bombe Balaban est lâchée, ses ailes repliables s’ouvrent et elle se dirige tout droit vers sa cible, à l’aide d’un système de positionnement.

Profitant d’un GPS, la bombe Balaban s’est pratiquement transformée en une bombe à guidage satellitaire qui est en mesure de glisser sur l’air après avoir été lancée et après l’ouverture de ses ailes.

Les ailes repliables permettent à la bombe de bénéficier d’une bonne stabilité au moment de faire son vol vers la cible prévue et elles l’aident également à avoir une portée plus longue.

En plus, un système de guidage satellitaire est meilleur, par plusieurs aspects, par rapport à un système de guidage optique et laser. Les systèmes de guidage optique et laser ne fonctionnent pas dans les mauvaises conditions météorologiques ou au cas où le champ d’opération est couvert par une épaisse couche de poussière alors qu’un système de guidage satellitaire fonctionne par tous les temps et il permet à chaque bombe de se diriger indépendamment vers une cible. Cette capacité s’annonce très efficace quand la bombe doit attaquer une cible munie d’un système de défense antiaérien à courte portée car elle garantit la sécurité des appareils qui portent la bombe. En plus, il est possible d’installer sur ces bombes des systèmes de recherche laser et optique ou d’y ajouter des systèmes de propulsion pour ainsi augmenter leurs portée et précision.

Personne ne sait encore comment les Iraniens ont pu accéder à la technologie des bombes à guidage satellitaire parce que le processus a été accompli sous un silence médiatique. Mais quoi qu’il en soit, il s’agit d’une évolution dans les capacités de combat de la Force aérienne du Corps des gardiens de la Révolution islamique et de l’armée et elle est la réponse adéquate à ceux qui considèrent comme impossible l’acquisition par les Iraniens de la nouvelle génération des armes lancées à partir de l’air.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV