Le nouveau secrétaire britannique au Foreign Office s'est engagé à "mettre sur pied une alliance plus forte" dont le siège se trouve à Londres pour contrer la Russie et l'Iran après la sortie de son pays de l'Union européenne (Brexit). Dans son alignement sur la politique américaine, Londres passe ainsi â l'étape supérieure. Mais pourquoi avoir placé à la même enseigne l'Iran et la Russie?
Lors d’une conférence de presse lundi, à Londres, Dominic Raab, le nouveau secrétaire britannique au Foreign Office, a annoncé que Londres envisageait de nouer des relations économiques avec des partenaires non européens et de créer une nouvelle alliance pour confronter l'Iran et la Russie après le retrait du Royaume-Uni de l'UE.
A en croire Raab, la nouvelle alliance s'attaquera plus particulièrement à ce qu'il a décrit comme "un comportement menaçant de l'Iran ou des actions déstabilisatrices de la Russie en Europe". Ces propos aussitôt formulés ont suscité de nombreuses interrogations par ceux des analystes qui s'interroge sur l'élément qui a poussé le gouvernement Johnson a voir en Iran et en Russie une "seule et même menace" a contrer dans le cadre d'une coalition de guerre conduite par les USA. Car après tout, les tensions avec l'Iran n'auraient pas existé si Londres n'avait pas joué aux pirates des Caraïbes en interceptant le pétrolier Grâce 1 a Gibraltar. Quant a la Russie, elle n'a cessé de rejeter les intentions guerrières qu'on lui prête, intentions selon lesquelles Moscou envisagerait d'attaquer les membres de l'OTAN. A regarder de près c'est l'inverse qui se produit: le fait que l'alliance alimente les craintes de la prétendue "menace russe" vise à justifier son expansion vers l'est et renforcer sa présence militaire le long des frontières de la Russie.
La Russie soutient l’Iran face aux calomnies
Selon les observateurs, l'allusion faite par le nouveau ministre britannique des A.E. à une guerre à venir qui opposerait Londres à Téhéran et à Moscou renvoie aux craintes désormais vives à Washington et à Londres de voir une alliance militaro- énergétique Russie-Iran émerger dans le golfe Persique. En effet, les signes avant-coureurs d'une telle alliance se multiplient.
Exercices militaires irano-russes
Pendant la visite du commandant en chef de la Marine iranienne Hossein Khanzadi à Saint-Pétersbourg, un pacte a été signé entre les deux armées iranienne et russe, incluant de possibles exercices navals conjoints dans le golfe Persique ou encore dans le détroit d’Hormuz. La portée de cet accord n’a échappé à personne et surtout pas aux stratèges américains et britanniques. Certains observateurs relèvent la portée politique de cet accord qui marque un renforcement des coopérations de part et d'autre auprès des instances internationales. D'autres en soulignent sa dimension militaire hautement sensible dans le contexte de plus en plus délicat du Moyen-Orient. Il pourrait s’ensuivre une alliance bilatérale pour faire front uni contre tout agissement militaire anglo-saxon . Certains voient même la constitution d'une version irano-russe de la stratégie anti-accès/refus de zone (A2/AD) utilisée par la Chine pour tenter de maintenir les États-Unis en dehors du Pacifique occidental. Pas étonnant donc de voir le MAE de Sa Majesté enfourcher son cheval de guerre contre l'Iran et la Russie.