L’institut financier BofA Securities (anciennement Bank of America) prévient que le prix du pétrole pourrait fortement chuter si la Chine continuait d’acheter du pétrole iranien.
Le prix du pétrole brut pourrait baisser de 30 dollars par baril au cas où la Chine décide de continuer d’acheter du pétrole iranien en représailles aux dernières mesures tarifaires américaines, selon BofA.
« Nous maintenons nos prévisions de 60 dollars le baril de Brent pour l’année prochaine, mais nous estimons qu’une décision chinoise de relancer ses achats de brut iranien pourrait faire basculer les prix du pétrole », a annoncé BofA Merrill Lynch Global Research, vendredi, dans un rapport avertissant que les prix pourraient baisser de 20 à 30 dollars par baril selon cette hypothèse.
Le ministère chinois du Commerce a menacé de prendre des mesures de protection après que le président américain Donald Trump a annoncé que son gouvernement allait infliger, à compter du 1er septembre, 10 % de droits de douane supplémentaires sur les 300 milliards de dollars d’importations chinoises jusque-là épargnées.
La décision prise jeudi a sapé les marchés du pétrole, faisant dégringoler les prix de 8 %, une chute sans précédente depuis quatre ans.
Les analystes avertissent que « la volatilité du pétrole va reprendre de nouveau », tandis que les marchés attendent la réaction de la Chine à la dernière menace tarifaire américaine, une réaction qui pourrait inclure l’achat de pétrole iranien.
« Cette décision minerait à la fois la politique étrangère des États-Unis et atténuerait les effets négatifs de la hausse des tarifs américains sur l’économie chinoise », ajoute le rapport cité par CNBC.
Se référant aux chiffres fournis par la société Platts, le rapport de BofA ajoute que la moitié des exportations pétrolières iraniennes, quoique réduites à cause des sanctions US, ont été destinées à la Chine en juin et juillet, ajoute le rapport de BofA.
Pour rappel, Pékin n’a pas arrêté ses achats de pétrole iranien, même après la levée en mai des exemptions réservées aux grands clients. Malgré la campagne de pressions maximales américaines, la Chine continue toujours d’acheter du pétrole à l’Iran. Ce pays était d’ailleurs le premier grand importateur de pétrole iranien avant l’entrée en vigueur des sanctions pétrolières US.
La poursuite des achats de pétrole iranien semble être désormais une politique à travers laquelle Pékin entend transmettre un message aux États-Unis, en ce sens que les politiques économiques chinoises ne se laissent pas impacter par les sanctions américaines. Le correspondant du journal israélien Jerusalem Post à Pékin est allé à la rencontre de certains diplomates du ministère des Affaires étrangères chinois ; et ils sont tous réitéré que les achats de pétrole iranien allaient se poursuivre. Pour sa part, l’Iran n’a pas manqué ces derniers temps de rappeler aux autres signataires de l’accord signé en 2015 sur le nucléaire iranien leur engagement de soutenir le commerce et les transactions financières et économiques avec l’Iran, à commencer par les achats de pétrole iranien.