Les Émirats arabes unis auraient décidé de reconsidérer leur diplomatie après la destruction du drone-espion américain RQ-4 par le CGRI, rapportent les médias des dernières semaines.
L'agence de presse officielle turque, Anadolu a annoncé que la destruction par l’Iran d’un drone-espion américain avait poussé les responsables émiratis à changer de cap et modifier leurs approches de politique étrangère.
« Les dirigeants émiratis ont tenu une réunion secrète au cours de laquelle ils ont discuté de la nécessité de revoir leur politique à l'égard de l'Iran », a indiqué à l'agence Anadolu une source bien informée souhaitant garder l’anonymat. Et d’indiquer :
« Les princes émiratis, dont le prince héritier Mohammed ben Zayed Al Nahyane et l'émir de Dubaï Mohammed ben Rachid al-Maktoum ont tenu une réunion secrète après l'annonce de la destruction du 20 juin par le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) d'un drone d’espionnage américain dans la province du Hormozgan située dans le Sud iranien ».
Lors de cette assise, Mohammed ben Rachid al- Maktoum a critiqué la politique étrangère émiratie et a souligné la nécessité de la réviser.
« Notre politique étrangère devrait être entièrement revue. Que gagnons-nous en échange des millions de dollars que nous dépensons quotidiennement ? », s’est-il interrogé.
Al-Maktoum a souligné que son pays devrait abandonner sa politique étrangère agressive et interventionniste « dès que possible ».
Il a réitéré que cette politique étrangère coûteuse ne rapportait rien aux Émirats arabes unis.
« Quels sont nos avantages dans un changement de régime au Soudan ou en Libye ? Vous espérez que les États-Unis attaquent l'Iran, mais Donald Trump a appelé au dialogue [avec l'Iran], même après la destruction d'un drone américain par le CGRI », a déclaré Al-Maktoum. Et de poursuivre :
« Si les États-Unis bombardent l’Iran, ce pays y fournira directement ou indirectement une riposte par l’intermédiaire des Houthis du Yémen, qui attaqueront les Émirats arabes unis. »
Dans une autre partie de ses propos il s’est exprimé en ces termes : « Tous les investisseurs étrangers fuiront le pays si un missile iranien venait à frapper le territoire émirati et nous ne pourrons, pas même, retenir les travailleurs asiatiques. Nous avons dépensé de l'argent pour [Khalifa] Haftar. Nous devrions cesser de dépenser de l'argent et chercher des alternatives plutôt politiques que militaires. »
L’émir de Dubaï a également souligné la nécessité de changements fondamentaux dans la politique étrangère de son pays. Il a aussi appelé à cesser de gaspiller les capitaux et prendre au sérieux une éventuelle attaque de l'Iran contre les Émirats arabes unis.
Mohammed ben Zayed Al Nahyane aurait profondément réfléchi aux critiques de Mohammed ben Rachid Al Maktoum et aurait ordonné d’appliquer certains changements à la diplomatie émiratie, d'après la même source.
Selon Anadolu, ce petit émirat du golfe Persique est sous le feu des critiques sur les réseaux sociaux pour ses politiques dans la région.
Récemment, les Émirats arabes unis ont annoncé le retrait de leurs troupes du Yémen, réduisant ainsi leur appui à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite.