L’exécution de deux jeunes Bahreïnis a ravivé la vague de protestations dans cette petite monarchie du golfe Persique ; dans la foulée, une série de manifestations baptisées « Loyauté aux martyrs » se sont déroulées à Bahreïn. Selon un ex-député bahreïni, le régime des Khalifa emboîte le pas à Mohammed ben Salmane en Arabie saoudite pour exécuter deux jeunes dissidents le 27 juillet. Ben Salmane a exécuté 30 dissidents chiites et non chiites au seuil du mois béni de Ramadan pour provoquer un choc et faire croire qu'il contrôle la situation interne. Il en va de même pour les Al-e Khalifa qui cherchent à asseoir leur autorité en lambeaux au prix du sang des innocents.
Les manifestants bahreïnis sont descendus dans la rue, dans plusieurs régions du pays, ce mardi 30 juillet, afin d’exprimer leur colère contre l’exécution de deux jeunes militants politiques. Les manifestants portaient des photos de ces deux jeunes et scandaient des slogans contre le régime en place.
Les protestataires ont également condamné le meurtre d’un jeune Bahreïni, âgé de 22 ans, Mohammed Meqdad, qui avait été tué par les forces de sécurité lors d’une manifestation.
Le samedi 27 juillet, deux jeunes militants politiques ont été exécutés, décret qui a été qualifié d’horrible et d’extrajudiciaire par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.
Les Nations unies ont demandé en vain l’annulation du décret de l’exécution.
Ali Al-Aswad, un responsable du Parti d’opposition al-Wefaq, a déclaré que des appels avaient été déjà lancés pour mobiliser les Bahreïnis, ajoutant que tout rassemblement serait réprimé et que les participants feraient l’objet d’une punition collective.
Les protestations en cours sont les plus importantes depuis l’exécution de trois chiites en 2017.
Les autorités bahreïnies ont dissous plusieurs partis d’opposition, condamné des dizaines de militants politiques et déchu de leur nationalité des centaines d’autres.
Dans ce droit fil, les oulémas de Bahreïn ont publié, le lundi 29 juillet, un communiqué pour condamner l’exécution des deux jeunes militants politiques. Ils ont souligné que le « système pharaonique » et l’« appareil judiciaire terroriste » du régime bahreïni étaient dépourvus de toute légitimité.
Les oulémas de Bahreïn ont également décrété une semaine de deuil national.