Un avion espion américain s’est approché d'une base aérienne russe dans l'ouest de la Syrie. Jeudi 25 juillet, un avion espion américain se serait approché de la base aérienne russe Hmeimim, dans l'ouest de la Syrie, avant de disparaître au large des côtes du pays, a-t-on appris du site web russe Avia.Pro.
Selon Avia.Pro, "un Poséidon P-8A américain s’est approché de la base aérienne Hmeimim par son flanc ouest. L’appareil aurait ensuite changé de direction et se serait dirigé vers la côte". Le site web russe indique que l'avion effectuait probablement une mission de reconnaissance au large de la côte de Lattaquié.
« Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les membres de l’équipage du Boeing P-8A Poséidon aient voulu nous tromper car l’appareil n’a pas suivi une trajectoire claire et précise en survolant la côte syrienne. On ne sait pas où l'aéronef militaire américain est exactement passé », a déclaré un expert militaire à Avia.Pro. Les avions d’espionnage américains P-8A sont souvent repérés dans l’est de la Méditerranée. Cependant, ils traversent très rarement l'espace aérien syrien.
Le 16 juillet, un avion militaire américain se serait approché de la frontière syrienne. L’appareil aurait tenté de duper la DCA syrienne en se faisant passer pour un petit avion civil. Les experts pensent que l’avion américain avait pour mission d'espionner le système de défense antiaérienne syriennes. Quant à la base russe à Hmeimim, les batteries des S-300 et les S-400 russes y sont déployés pour assurer sa protection contre de nombreuses attaques aux drones lancées par les terroristes. Le 22 juillet, les terroristes lourdement armés par la Turquie et les États-Unis s'en sont pris pour la première fois aux batteries de missiles S-300 syriens déployés à l'aéroport militaire de Masyaf. Ils ont certes raté leur objectif, n'empêche que leur attaque a prouvé que les États-Unis et Israël procèdent à un changement de tactique pour briser la puissante Défense anti-aérienne syrienne. En effet, la plupart des drones qui prennent pour cible Hmeimim sont contrôlés par des avions de surveillance américains P-8 Poseidon.
En janvier 2018, treize véhicules aériens sans pilote (UAV) se sont approchés de la base de Hmeimim au moment où un avion de reconnaissance Poseidon patrouillait au-dessus de la Méditerranée. Mais quelle sera la réaction russe aux provocations américaines ?
Le 4 juin, un « P-8A Poseidon volant dans l’espace aérien international au-dessus de la mer Méditerranée avait déjà été intercepté par un Su-35 russe à trois reprises en l’espace de 175 minutes. La 6e Flotte de l’US Navy l'avait reconnu dans un communiqué. La première interception avait été jugée "sûre", comme la troisième. En revanche, lors de la seconde, le Su-35 avait effectué un "passage à grande vitesse" devant l’avion de patrouille maritime américain, ce qui "a mis son équipage en danger" en raison des turbulences ainsi provoquées », expliquait le communiqué. Cet épisode avait duré 28 minutes. Selon Moscou, le Su-35 avait décollé de la base aérienne de Hmeimim, en Syrie parce que l’avion de patrouille maritime américain s’approchait de "l’installation navale russe de Tartous". Il est donc permis de croire que ce genre d'incident soit reconduit à l'avenir.
Pour rappel, le P-8A Poseidon est un avion de patrouille à long rayon d’action dédié à la lutte anti-sous-marine [ASM]. Il est notamment doté d’un radar de surveillance maritime AN/APY-10 ainsi que d’une suite de guerre électronique, de quoi mettre à l'épreuve les S-300 et les S-400 russes à Hmeimim.