Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
G5 Sahel : un Nigérien au commandement du G5
Le Niger est à nouveau sous le feu des projecteurs. Le territoire étant transformé en une base militaire américaine, Washington continue à vouloir prendre le contrôle total du pays aussi bien économiquement que militairement. Visiblement, ce qui intéresse maintenant les États-Unis, c’est de prendre la tête du G5 Sahel à la place de la France. Le général Oumarou Namata Gazama, chef d’état-major adjoint de l’armée de terre du Niger, est depuis le 23 juillet 2019 le nouveau commandant en chef de la Force conjointe G5 Sahel.
L’officier, âgé de 56 ans, promu général en janvier 2017, remplace le général mauritanien Hanena Ould Sidi, en poste depuis juillet 2018. Il a cependant été formé en France, en Chine et au Nigeria.
Sa nomination à la tête de la Force G5 Sahel, intervient un peu plus d’un mois avant la tenue en septembre prochain à Ouagadougou, d’un sommet extraordinaire consacré à la sécurité dans les quinze États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Suite au lancement de l’idée par l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères d’un G5+5 auquel s’ajouteraient donc l’Algérie, le Maroc, le Sénégal, le Cameroun et le Nigéria.
Cela dit, le G5 Sahel, avec à sa tête la France, est considéré comme un échec. Ce qui justifierait son manquement de fonds. Le terrorisme progresse et se renforce, les guerres s’amplifient de plus en plus, alors qu’énormément de fonds ont jusqu’à présent été donnés par l’Occident. Dernièrement, l’Union européenne a annoncé, le mardi 9 juillet, à Ouagadougou, l’attribution de 138 millions d’euros supplémentaires au G5 Sahel. Mais ces fonds ne concernent pas les armées nationales des pays du G5 Sahel. Où vont ces fonds ? À remarquer qu’à chaque donation, de nouveaux moyens et du matériel de guerre sont transférés au Mali au sein des bases militaires françaises. Suite au dernier false flag de Barkhane, avec l’attentat à la porte de la base militaire française de Gao, au Mali, la base militaire, ainsi que les autres, pourrait être transférée dans le sud du Mali. Cela dit, outre l’arrivée de nouveau matériel, les groupes terroristes se renforcent aussi et obtiennent aussi des armements et de nouveaux moyens. Ce qui fait que non seulement les troupes militaires occidentales continuent de percevoir les fonds nécessaires, ainsi que les groupes terroristes, mais les armées nationales des pays du G5 Sahel sont sous le coup de sanctions ou de suspensions de financement sous prétexte de corruption. Le chargé d’affaires ad interim de la délégation de l’Union européenne, M. Bernard Friedling, a remis hier aux forces armées nigériennes cinq véhicules, qui seront mis à disposition du poste de commandement (PC) du fuseau centre de la Force conjointe du G5 Sahel. Un lot d’équipements, d’une valeur globale de 220 000 €, a tout de même été apporté aux forces armées nigériennes. Ce lot d’équipements comprend un véhicule d’autorité, deux berlines et deux pick-ups. Les soutiens occidentaux ne se limitent qu’à ça.
Vu la perte de terrain de la France à la tête du G5 Sahel, ce sont les États-Unis qui veulent visiblement mettre la main sur le contrôle du G5 Sahel, et utiliser les militaires occidentaux à d’autres fins. D’ailleurs, cela est visible, car la stratégie vis-à-vis de la population a changé. Étant donné que la résistance se développe de plus en plus en Afrique de l’Ouest, l’Occident cherche désormais, en lançant une plateforme nationale des femmes du G5 Sahel avec la participation de l’ONU, à aussi impliquer les femmes sur les questions de terrorisme. Le but de ces manœuvres est d’empêcher la résistance de s’agrandir davantage. Cette résistance se présente de plus en plus comme un grand danger pour la présence des troupes d’occupation étrangères dans les pays du Sahel, et ces stratégies consistant à sensibiliser les populations et à les rallier à leur cause montrent bien que les pays occidentaux tentent par tous les moyens de garder les populations sous leur contrôle. Ce qui n’est pas une tâche facile, étant donné que les populations d’Afrique veulent de plus en plus le départ des militaires étrangers de leur territoire.
Comores : le président Assoumani à Paris
Le président Azali Assoumani a été reçu par le président français, Emmanuel Macron, au palais de l’Élysée. La France a absolument voulu marquer son territoire en affirmant que « Mayotte est française, pour nous. Cela n’est pas reconnu comme tel par l’Union des Comores ».
Le président Assoumani, a toutefois répliqué :
« Je dois compléter le président Macron par rapport à la question de Mayotte. Il a dit que Mayotte est française. Mais pour nous, Mayotte est comorienne, rappelle Azali Assoumani. [...] Des erreurs ont été commises de part et d’autre. Ce que l’on fait maintenant, le dialogue, il aurait fallu le faire un peu avant. On ne l’a pas fait. Mais mieux vaut tard que jamais. »
Depuis 2011, Mayotte est devenue le 101e département français. Les Nations unies ont condamné Paris à plusieurs reprises à ce sujet, dénonçant par le passé « une violation de l’unité nationale » et « de l’intégrité territoriale » de la République des Comores.
Malgré cela, la France continue de se comporter comme en terrain conquis. Et d’ailleurs, une somme d’argent a même été versée pour les Comores par la France.
Emmanuel Macron et Azali Assoumani ont notamment annoncé la signature d’un accord-cadre destiné à soutenir le développement des Comores. Le texte prévoit une aide française à hauteur de 150 millions d’euros sur trois ans.
Dans une interview du président comorien, Azali Assoumani, en juin 2019, le chef de l’État y avait évoqué la question de Mayotte. Le président des Comores affirmait que l’île était comorienne et donc pas française.
« Pour nous, Mayotte est comorienne, pour la communauté internationale et pour le droit international aussi. Il est impossible que moi, j’accepte qu’un Comorien qui est à Mayotte soit rapatrié dans un autre pays ! C’est inacceptable ! Aujourd’hui, si lui-même, il veut retourner ici à Moroni, il n’y a pas de problème. Mais que ce soit moi qui dise à la préfecture de Mayotte, que je ne reconnais même pas : “Vous pouvez le rapatrier…” Ça, il n’en est pas question », a-t-il déclaré.
Le président comorien a ensuite affirmé que les ressortissants comoriens actuellement à Mayotte en situation irrégulière n’étaient en réalité pas dans l’illégalité. « D’abord, ils ne sont pas en situation irrégulière. Ils sont chez eux ! Ils sont chez eux les Comoriens qui sont à Mayotte. Et il n’est pas question d’accepter le fait que Mayotte est française… », a insisté Azali Assoumani.
Ce qui n’a jamais vraiment été accepté par la France. D’ailleurs, une information a été relayée par un média en ligne affirmant qu’une vedette remplie d’armes en provenance de Mayotte serait entrée à Anjouan pour, selon le site, déclencher un coup d’État. D’après les informations de Comores Infos, cela s’expliquerait par la préparation d’une opération de coup d’État dans le but de renverser le président Azali Assoumani. Cette invitation du président français a plutôt eu l’air d’un avertissement, suite aux propos que tient le président Assoumani concernant Mayotte. Mais le président comorien continue de tenir ses propos, même au sein de l’Élysée. Cette prise de position de la France intervient suite à l’intérêt de la Chine, de la Russie et aussi de l’Inde d’obtenir l’accès à un port dans cette partie de l’océan Indien. Après Madagascar, la France marque aussi le coup aux Comores pour marquer son territoire. Suite aux différents accords signés entre Comores avec la Chine et la Russie. Paris ne tient pas à reculer de son pré carré comme en Centrafrique et aussi en Afrique de l’Ouest.
Centrafrique : le président Touadéra subit une guerre médiatique de la part de l’Occident
Qu’est-ce qui explique l’intérêt médiatique pour la Centrafrique de la part de l’Occident ? Analyse du géopoliticien Luc Michel.
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