Le roi Salmane d’Arabie saoudite vient de donner son feu vert au déploiement de troupes américaines supplémentaires dans son pays.
En août 2003, les États-Unis ont confié le contrôle de la base aérienne du Prince Sultan aux responsables saoudiens et ont mis ainsi un terme à la présence militaire des troupes américaines en Arabie saoudite. Maintenant, 16 ans après le retrait US, l’Arabie saoudite a accepté, de nouveau, d’accueillir des troupes américaines.
Ce qui est intéressant, c’est que le feu vert du roi saoudien intervient juste au lendemain de la publication de rapports faisant part d’images satellite qui révèlent la présence des forces américaines sur la base militaire du Prince Sultan, à l’est de Riyad.
Des satellites commerciaux à haute résolution montrent un déploiement initial de troupes américaines et de personnel de soutien sur la base aérienne du Prince Sultan à la mi-juin, selon Jeffrey Lewis, un responsable à l’Institut d’études internationales de Middlebury à Monterey.
Dans le même temps, des sources américaines ont annoncé que la compagnie Lockheed Martin avait signé un contrat de 1,48 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite pour lui vendre un système de défense antiaérienne THAAD.
Le renforcement de la présence militaire américaine en Arabie saoudite et les nouvelles ventes d’armements US à Riyad peuvent être considérés sous plusieurs angles.
Primo, on peut y voir une volonté de provoquer une escalade de tensions avec l’Iran et de déstabiliser le golfe Persique via de nouveaux déploiements dans les pays alliés des États-Unis dans la région.
En effet, Washington cherche à propager de l’iranophobie parmi les pays de la région et à tendre la situation via son aventurisme — la violation de l’espace aérien et maritime de l’Iran à laquelle les forces iraniennes ont toujours répondu d’une manière foudroyante — pour ainsi convaincre ses alliés arabes de multiplier leurs ventes d’armes « Made in USA ».
Secundo, l’Arabie saoudite a découvert sa grande faiblesse sur le plan militaire après avoir accumulé de cuisants échecs face au mouvement yéménite Ansarallah, qui a réussi à renforcer ses capacités militaires sans l’aide ni l’assistance d’aucun pays et qui a pris pour cible, plus qu’une fois, des installations pétrolières et des aéroports en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
Le feu vert de l’Arabie saoudite au déploiement de militaires américains sur son sol et sa décision d’acquérir de nouvelles armes américaines, dans un contexte de tensions où les États-Unis et le Royaume-Uni ne cessent de provoquer l’Iran, mérite une attention toute particulière.
À chaque fois qu’un incident a lieu dans le golfe Persique, les pays fanatiques arabes se disent prêts à voler au secours des États-Unis sans prendre en compte les conséquences. Cela alors que si la moindre confrontation se déclenche dans le golfe Persique, ces mêmes pays arabes seront les premiers touchés.