Abdel Bari Atwan, éditorialiste du journal arabe Rai al-Youm, a déclaré que la décision des États-Unis de reprendre la formation des « rebelles » syriens aux frontières communes avec la Jordanie était en relation avec le fait qu’Israël ne soit pas parvenu à faire sortir l’Iran et le Hezbollah de Syrie.
Pris par une peur viscérale suite à l’interview de Seyyed Hassan Nasrallah avec Al-Manar, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a proféré des menaces en l’air contre le Liban et le Hezbollah, les avertissant d’une attaque dévastatrice. Pour enfoncer le clou, l’armée israélienne a mené quatre manœuvres terrestres, maritimes et aériennes en simulant une guerre contre les forces syriennes et leurs alliés sur le front nord.
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Cependant, de l’aveu des responsables à Moscou et à Tel-Aviv cités par plusieurs médias, les menaces de Netanyahu n’avaient aucune consistance, d’autant plus que ce dernier avait sollicité le président russe Vladimir Poutine pour l’aider à chasser les forces du Hezbollah de toutes les régions du sud de la Syrie et des hauteurs du Golan occupé.
En outre, la question avait été mise à l’ordre du jour de la réunion tripartite qui s’est tenue récemment à Qods en présence des conseillers à la sécurité nationale de la Russie, des États-Unis et de leur homologue israélien.
Mais sur la base d’informations disponibles, la Russie a rejeté la demande d’Israël et s’est opposée au retrait de l’Iran de Syrie. Et de surcroît, elle l’a mis en garde contre les répercussions du bombardement de cibles militaires en Syrie avant que les systèmes de défense antimissile S-300 de l’armée de l’air syrienne ne soient activés.
Selon Atwan, la création de camps d’entraînement des terroristes près des frontières entre la Syrie et la Jordanie, sous prétexte de renforcer la lutte anti-Daech, et la reprise des activités de la cellule d’opération appelée Military Operations Center (MOC), après deux ans de suspension, s’inscrivent dans l’optique d’une désintégration de l’armée syrienne dans les provinces de Quneitra et de Deraa au sud de la Syrie.
Le MOC, basé à Amman, est un centre de commande unique et ultime de l’opposition au gouvernement de Damas. C’est lui qui s’occupe de l’approvisionnement en armes des rebelles du front du Sud, de la sélection des combattants et de leur entraînement sur le sol jordanien. Cette cellule de commandement des opérations dans le Hauran est composée de représentants des services de renseignement et de spécialistes en affaires militaires de la Jordanie, des États-Unis, de l’Arabie saoudite, du Qatar et de quelques pays européens (Royaume-Uni, France).