Deux mois après la spectaculaire frappe au drone d'Ansarallah contre l'oléoduc Est-Ouest, reliant la province pétrolifère de l'est au port de Yanbu, une information vient de tomber : l'Arabie saoudite a décidé de faire grimper le prix à la pompe. L'information n'est pas à prendre à la légère quand on sait qu'au sud du royaume, les combats continuent à faire rage opposant les combattants yéménites à l'armée supplétive du royaume et que la soi-disant coalition de guerre anti-yéménite n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis que les Emirats ont décidé de la quitter par crainte d'avoir à subir les missiles et les drones d'Ansarallah. Au Sud, les "forces commandos spéciales" formées à coup de pétrodollars et à base des militaires soudanais sont loin de se montrer aptes à contrer l'avancée de la Résistance yéménite qui dotée de redoutables snipers, va de l'avant, mont par mont, colline par colline.
Selon Al-Masirah, 10 membres des "commandos spéciaux" saoudiens ont été tués ou blessés, pris pour cible des tireurs d’élite yéménites. L'attaque s'est produite dimanche, 14 juillet à l’est de Jabal al-Daoud à Jizan, port pétrolier du sud-ouest saoudien.
Les forces yéménites ont pris pour cible de leurs missiles le jeudi 11 juillet un certain nombre de bases militaires saoudiennes à l’est de Jabal al-Daoud. Mais ce n'est pas uniquement la province de Jizan qui est le théâtre de l'avancée fulgurante d'Ansarallah. Autre province du sud, Asir, dont l'aéroport s'est fait fréquemment parler de lui, a été le théâtre d'une nette percée des combattants yéménites qui ont réussi à prendre le contrôle de plusieurs bases saoudiennes.
Selon Al-Masirah, cette opération a eu lieu sur l’axe ouest du district de Mujazah à Asir non loin des frontières yéménites. Des dizaines de mercenaires ont été tués ou blessés dans l’explosion des mines déposées sur les routes par le corps du génie militaire de l'armée et d'Ansarallah. A Asir toujours, des forces yéménites ont lancé le samedi 13 juillet deux opérations séparées près du point de passage d’Alab et sur l’axe oriental de Mujazah. Ce point de passage stratégique qui donne accès à la province saoudienne, est contrôlé depuis un mois par les forces d'Ansarallah. Toutes les bases saoudiennes dans cette localité sont désertées par les militaires saoudiens qui ont lamentablement passé le relais aux mercenaires pro-Hadi. Difficile en effet de relever le défi que représentent pour les militaires saoudiens les attaques hybrides yéménites lesquelles combinent missiles, artilleries et drones.
Les combats continuent à s'amplifier dans toutes les provinces du Sud alors que la presse occidentale annonce d'ors et déjà la défaite militaire de l'Arabie de Ben Salmane au terme d'un conflit qui a duré 5 ans et qui coûte quelque 200 millions de dollars par jour à la caisse de la cour. Selon le quotidien français, Libération, l’ensemble des forces locales, régionales et internationales concernées font le constat d’un "désastre militaire, politique et humanitaire" au Yémen. "Le désir d’en voir la fin est partagé, y compris par celui qui est à l’origine de son aggravation, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane (MBS)".
En effet, au bout de cinq ans de guerre contre le Yémen, la dynamique guerrière s'est complètement inversée. Les affrontements au Yémen ont été suspendus depuis la défaite de l’opération à grande échelle de Hudaydah, laquelle a débouché sur la signature de l'accord de Stockholm. Des combats asymétriques font rage sur le sol saoudien secouant les trois provinces du Sud saoudien où Ansarallah continue d’enregistrer de grands succès. Sur le plan interne, le géant pétrolier ARAMCO vient d'annoncer pour la première fois en une décennie une hausse "inhabituelle" du prix à la pompe.
Les récentes attaques d'Ansarallah sur les installations pétrolières saoudiennes ont eu leur effet sur les prix des carburants. Le géant ARAMCO a décidé d’augmenter les prix des carburants à partir de ce dimanche dans un pays pétrolier où la très grosse cylindrée en matière de motorisation automobile est la seule norme sociale admise. Le Royaume flottant sur un océan d’hydrocarbures s’est embourbé dans trop de conflits au nord (Levant/Mésopotamie) et au sud (Yémen) pour que cela ne commence pas à peser sur son économie.