Abdel Bari Atwan revient dans une nouvelle édition de Rai al-Youm sur les nouvelles tensions entre la Chine et les États-Unis en pleine guerre commerciale. Il écrit que l’accord conclu entre le président chinois Xi Jinping et Donald Trump en marge du sommet du G20 à Osaka au Japon est juste un « cessez-le-feu » provisoire, car à tout moment, le feu de la guerre commerciale pourrait renaître de ses cendres.
Non seulement Donald Trump, mais aussi son administration tout entière, estime que la Chine représente la plus grande menace et la seule puissance qui risque de sonner le glas de l’hégémonie américaine sur le monde.
Pendant la Guerre froide, les Américains se sont servis des Chinois comme une carte gagnante contre l’ex-Union soviétique, selon les théories de l’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger. Ils leur ont transmis tout leur savoir-faire en matière de technologie, d’industrie et de science de la communication. Maintenant que la Chine est la deuxième puissance économique du monde, dotée d’une industrie militaire des plus performantes, les États-Unis ont le sentiment d’avoir été bernés et d’être tombés dans un piège.
L’administration américaine est confuse et Trump semble avoir perdu ses moyens ou est en passe de les perdre, comme en témoigne la vente d’armes de 2,2 milliards de dollars à Taïwan, une île revendiquée par Pékin, annoncée lundi par le ministère américain de la Défense, qui comprend notamment 108 chars de combat et 250 lance-missiles sol-air.
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Il est naturel que la Chine ait requis le lendemain, mardi 9 juillet, « l’annulation immédiate » par Washington de cette nouvelle vente d’armes à Taïwan, y voyant une nouvelle atteinte aux relations sino-américaines. Mais nous pensons que cette demande Pékin ne sera pas prise en compte.
Pour Trump, cet accord avec Taïwan est un excellent levier de pression sur Pékin après son échec dans le premier round de la guerre commerciale en question.
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Pour la Chine, Washington a franchi une ligne rouge en pactisant avec Taïwan et en s’ingérant ainsi dans ses affaires internes, une manière de déclarer la guerre.
Face à toutes ces violations, Pékin ne restera certainement pas les bras croisés et réagir, comme il l’avait fait lorsque des droits de douane de 25 % ont été imposés sur quelque 200 milliards de dollars d’exportations chinoises.