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Zoom Afrique du 5 juillet 2019

Zoom Afrique du 5 juillet 2019

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Le Nigeria va signer l’accord relatif à la zone de libre-échange continentale lors du prochain sommet de l’UA
  • Tchad : don de 23 milliards FCFA de la Chine
  • Pourquoi des moustiques OGM ont été libérés au Burkina Faso

 

Les analyses de la rédaction :

  • Éthiopie-Israël : des affrontements ont lieu entre manifestants et la police

De lourds affrontements viennent d’avoir lieu entre la police israélienne et les manifestants éthiopiens contestant le meurtre d’un jeune de 19 ans par un policier israélien.

Furieux en raison du meurtre d’un jeune Éthiopien par un policier du régime d’Israël alors qu’il n’était pas en service, des milliers de manifestants d’origine éthiopienne se sont rassemblés, le mardi 2 juillet, à Kiryat Haim, près de Haïfa dans le nord des territoires occupés, l’endroit où le jeune homme a été abattu dans des circonstances troubles.

Âgé d’environ 19 ans, le meurtre de Solomon Teka suite à une bagarre a ravivé les accusations de racisme policier à l’encontre de la communauté éthiopienne qui considère le meurtre de Teka comme le dernier en date des actes violents et racistes commis par la police sioniste contre les Africains.

Les témoins oculaires indiquent que le policier a tiré dans des circonstances où aucun danger ne le menaçait. Il a été interpellé quelques heures plus tard, mais libéré en suite pour être placé en détention à domicile.

 

  • La Somalie vient de décider de rompre ses liens avec la Guinée-Conakry 

La Somalie est le dernier bastion anti-américain dans la Corne de l’Afrique, après le Soudan qui lui vient de tomber, à la faveur des ingérences saoudo-émiraties, entre les mains des Américains. La rupture décidée par Mogadiscio intervient dans le cadre d’un conflit donc entre les États-Unis et leur allié émirati, qui jouent à fond la carte de la République autoproclamée du Somaliland pour ainsi officialiser la partition de la Somalie, pays qui entretient de bonnes relations avec la Chine et la Russie. Le président du Somaliland, Muse Bihi Abdi, effectue depuis ce mercredi une visite en Guinée, à l’invitation du chef de l’État guinéen Alpha Condé, informent les médias du Somaliland ainsi que la page Facebook du dirigeant Bihi Abdi.

À son arrivée à l’aéroport, l’homme fort de Hargeisa a été accueilli par Mamadi Touré, le chef de la diplomatie guinéenne.

Selon le ministre somalien des Affaires étrangères, Ahmed Isse Awad, la décision qui frappe Conakry fait également figure de mise en garde pour les autres pays contre toute atteinte à la souveraineté et à l’unité de la Somalie.

Dans un tout autre registre, le gouvernement somalien a convoqué dimanche l’ambassadeur du Kenya pour protester contre un tweet du ministère kényan des Affaires étrangères décrivant la République autoproclamée du Somaliland comme un « pays », a annoncé lundi Mogadiscio.

Ancienne Somalie britannique, le Somaliland a fait sécession et s’est autoproclamé indépendant en 1991. Le Somaliland a son propre gouvernement, sa propre armée et imprime sa propre monnaie. Les États-Unis font partie de rares états à l’avoir reconnu, car il est considéré comme une zone crise où le déploiement de troupes US n’a pas besoin du feu vert du Congrès. Reste une question : pourquoi le président Condé s’est-il prêté à ce jeu ?

 

  • Les conseillers militaires russes en Guinée

Selon le journal Vzgliad, des conseillers militaires russes vont être envoyés en Guinée-Bissau. Pourquoi ce pays a-t-il demandé de l’aide à la Russie ? Quel est le rapport avec le trafic de stupéfiants en Europe ? Et à quoi seront confrontés sur place les représentants du ministère russe de la Défense ? Vous trouverez dans les paragraphes qui suivent quelques éléments de réponse.

Les ministères de la Défense de la Russie et de la Guinée-Bissau ont signé ce mardi un accord de coopération dans le secteur de la défense, écrit le quotidien Vzgliad. Celui-ci « permettra de développer nos relations dans le domaine militaire », a noté le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou pendant un entretien avec Eduardo da Costa Sanha, son homologue de la Guinée-Bissau. Le ministre russe a noté que les relations entre la Russie et la Guinée-Bissau, « traditionnellement amicales », étaient « riches d’une longue histoire ».

Les détails de l’accord n’ont pas été révélés, et les propos de Sergueï Choïgou sont restés dans le cadre du langage diplomatique. Mais, selon les sources du journal Vzgliad, la première étape de la coopération avec ce pays d’Afrique occidentale impliquera l’envoi à Bissau de conseillers russes afin de mettre au point le processus de formation des militaires de l’armée nationale. 

Le fait est que l’armée de la Guinée-Bissau est unique de par sa composition, son armement et son expérience. Difficile, en effet, de trouver un équivalent dans le monde.

Les effectifs des forces armées de la Guinée-Bissau, en fonction de la saison, varient entre 3 500 et 6 000 hommes. Elles comptent également 2 000 gendarmes avec des armes légères. Sur le papier, l’armée se compose de cinq bataillons d’infanterie et d’un bataillon d’artillerie, d’un escadron blindé, d’une compagnie de génie et de reconnaissance.

Oui, le pays dispose de blindés. 10 chars T-34-85 qui avaient participé à la prise de Berlin. Entre 10 et 20 de chars légers amphibies PT-76 (un matériel très utile dans la situation du pays), 16 blindés de transport de troupes BTR-40, 20 véhicules blindés chinois sans pièces, et quelques autres. Le seul engin capable de voler est un hélicoptère Mi-8 rapiécé, entretenu néanmoins par 100 militaires de l’armée de l’air de la république. 

La situation de la flotte est comparable, avec six anciens escorteurs américains, le dragueur de mines allemand Kondor peu opérationnel (datant du IIIe Reich) et quatre torpilleurs soviétiques du projet 206 Chtorm. Du matériel obsolète, en somme. On dit qu’une autre vedette du projet 206 se trouve dans la flotte du Cambodge, mais c’est probablement une légende.

L’armée de la Guinée-Bissau exerce pourtant une influence décisive sur la vie de ce petit pays. Après avoir obtenu son indépendance du Portugal en 1974, les coups d’État militaires en Guinée-Bissau ont été plus fréquents que partout ailleurs en Afrique.

Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, éternellement au pouvoir, est proche de tous les mouvements de libération nationalistes de courant socialiste et panafricain de par ses idées et origines. Mais, à l’époque coloniale déjà, existait en Guinée une séparation nette de la population selon l’appartenance raciale et tribale. Ainsi, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert et, dans l’ensemble, l’idée de la lutte pour l’indépendance, étaient soutenus par la tribu Balante, les ressortissants des îles du Cap-Vert et les riches métis.

La mission des premiers conseillers militaires russes sera certainement d’évaluation (pour ne pas utiliser le terme de « reconnaissance »). L’ambassade de Russie à Bissau se situe en face de l’ambassade de France, et un bâtiment plus loin que l’ambassade du Portugal. Il y a une course officieuse pour savoir qui possède la plus grande piscine. Les Français sont devant pour le moment — avec deux piscines. 

Les Guinéens ont développé une idiosyncrasie par rapport à tout ce qui touche à l’héritage portugais, Angola y compris, et c’est pourquoi ils auraient parfaitement pu signer un accord avec les Français. Notamment compte tenu de l’influence de Paris en Côte d’Ivoire, où vit une grande partie des Peuls et où sont régulièrement expulsés les présidents et les Premiers ministres déchus de Guinée-Bissau. Mais la France semble passive dans ce pays — alors pourquoi la Russie ne prendrait-elle pas cette place vacante ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV