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À la demande US, Londres confisque un supertanker "transportant du brut iranien vers la Syrie"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le détroit de Gibraltar. (Google map)

Le 27 juin, les "saboteurs" ont pris pour cible de leurs commandos marines 5 oléoducs qui transitent le pétrole syrien au large du port stratégique de Baniyas. Aucun groupe n'a revendiqué cet acte. Dans la foulée, la Russie a dénoncé une attaque "turque" ou "américaine" visant à mettre davantage sous pression l'État syrien qui se trouve déjà sous la coupe des sanctions US. À cet acte de sabotage qui rappelle à plus d'un égard les explosions de Fujairah ou encore celles visant les pétroliers en mer d'Oman s'ajoutent ces frappes sporadiques à l'artillerie des forces US basées à Al-Tanf ( Deir ez-Zor) visant les bateaux-citernes syriens sur la rive est de l'Euphrate. Mais voilà que les vrais saboteurs laissent tomber les masques. De concert avec les États-Unis, la Grande-Bretagne déclenche son premier face-à-face pétrolier avec l'Iran et procède à une dangereuse provocation.  

Le navire Grace-1 a été arrêté jeudi aux premières heures par la police et les services des douanes de Gibraltar, aidés par une unité de la marine britannique. «Nous avons des raisons de croire que le Grace-1 transportait sa cargaison de pétrole brut à la raffinerie Baniyas en Syrie », a déclaré le Premier ministre de Gibraltar Picardo dans un communiqué qui prétexte les sanctions occidentales contre le secteur pétrolier syrien pour justifier cette dangereuse démarche. 

Le communiqué va encore plus loin affirmant que le pétrolier appareillant "sous le pavillon panaméen transportait du pétrole iranien" à destination de la raffinerie de Baniyas, port syrien soumis aux sanctions de l’Union européenne".  Cette "confiscation" intervient dans un contexte d'extrême tension dans le golfe Persique, contexte où l'Iran a très clairement affirmé qu'il n'hésiterait pas à passer l'action si le transit de son pétrole est perturbé.

"Il semblerait que les États-Unis et l'OTAN aient choisi le Gibraltar pour  déclencher le premier clash, note un analyste rejoint par Presstv qui relève une autre confiscation, cette fois perpétrée par l'Arabie saoudite. 

Des responsables iraniens ont mis en garde l’Arabie saoudite contre la "prise en otage" d’un pétrolier iranien et son équipage, au port saoudien de Djeddah. Pour Téhéran, il s’agit d’une « saisie illégale » dont le but est d’arracher des concessions à Téhéran.

Le 2 mai, Riyad a annoncé que ses garde-côtes "avaient secouru" un pétrolier iranien en détresse, le Happiness I, avec 26 personnes à bord, avant de le conduire en direction du port de Djeddah. Deux mois plus tard, les Saoudiens refusent de laisser le navire partir et ils demandent à Téhéran 200.000 dollars pour chaque jour passé par le pétrolier au port de Djeddah.

« Le gouvernement saoudien a d’abord fait semblant de bonne volonté en fournissant une assistance technique au navire endommagé et au personnel à bord. Mais, il refuse toute aide ces dernières semaines », a déclaré mercredi un député iranien, Jalal Mirzaï.

Mohammad-Javad Jamali Nobandegani, vice-président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère au Parlement iranien, considère que le gouvernement saoudien tente d’utiliser ce pétrolier et son personnel comme « otages » afin d’obtenir une « rançon ». « Je pense que les Saoudiens veulent utiliser la situation pour se venger des défaites qu’ils ont subies ailleurs comme par exemple au Yémen », a-t-il déclaré en ajoutant qu’il s’agissait d’un « jeu stupide et puéril qui causera finalement des torts à Riyad ».

La saisie d'un nouveau pétrolier transportant du pétrole iranien par Londres s'inscrit dans le cadre des actes provocateurs qui risquent de déboucher sur une confrontation militaire, estime l'expert qui se réfère aux propos tenus par le ministre espagnol des A.E., Joseph Borell. " Le gouvernement de Londres a saisi le pétrolier iranien à Gibraltar au mépris de la souveraineté espagnole et à la demande expresse des États-Unis". M. Borell est candidat à la direction de la diplomatie européenne. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV