La pseudo polémique autour des S-400 russes livrés à la Turquie et la pseudo colère US contre Ankara ont permis aux États-Unis, à Israël et à leurs alliés de l'OTAN de bien avancer leur plan au nord-ouest syrien. L'armée turque en est désormais à s'en prendre directement à l'armée syrienne, une armée turque qui opère, chars, artillerie et avions à l'appui, sous masque d'Al-Nosra, du Parti al-Turkistani et autres. En effet, le vernis "turc" permet aux États-Unis de créer une zone "désyrisée" dans le nord est , zone que l'Armée de l'air allemande aurait la charge de surveiller par air.
Selon les autorités officieuses en charge de certains territoires à majorité kurde du nord de la Syrie, les Américains viennent d’inaugurer leur 26ème camp militaire retranché dans le nord et le nord-est de la Syrie et ils comptent transformer ces camps en bases militaires permanentes. L'un de ces sites se trouve à Baghouz, cette localité que les Etats-Unis ont conquis à coup de phosphore blanc et au nom de la pseudo lutte contre Daech. Les Américains continuent d'ailleurs à alimenter leurs sites en homme et en matériel, sites qui se situent curieusement non loin des gisements pétroliers syriens.
Toutes ces bases sont érigées de façon à pouvoir contrer l'avancée de l'armée syrienne et à pérenniser la présence militaire US et alliés en Syrie. L'objectif est clair : les USA veulent contre-balancer la présence militaire russe dans la rive ouest de l'Euphrate en s’implantant dans la profondeur stratégique syrienne non sans perdre de vue l'axe de la Résistance qu'il compte couper en deux sur les frontières syro-irakiennes.
Mais ce plan peut-il réussir? Rien n'est moins sûr. Bien que la Russie continue à jouer le jeu, en soufflant le chaud et le froid en direction de la Turquie, sur le terrain, d'intenses combats se poursuivent au nord-ouest. Aussi bien à Idlib qu'à Hama, la Syrie, la Russie et l'Iran concentrent leurs opérations pour faire une "indispensable" et "vitale" percée en direction de l'ouest d'Idlib et c'est de cela que la Turquie et ses soutiens américains et otaniens ont peur.
Les plus récentes opérations menées par l’armée syrienne suite à la violation de l’accord de cessez-le-feu par les terroristes, lui ont permis d'atteindre la région stratégique d’al-Ghab sur la porte occidentale de la province d’Idlib. La trêve provisoire dans le Nord syrien n’a duré que deux semaines, les éléments terroristes lançant des attaques visant à occuper à nouveau plusieurs localités, mais entravées par de lourdes contre-attaques de l’armée syrienne.
Citée par Mashregh News, une source sur le terrain fait savoir que les terroristes du Front al-Nosra et leurs alliés, appuyés par l'armée turque, ont lancé des attaques sur les axes d’al-Sayyad et Howaija contre les positions des forces syriennes en banlieue d’al-Howaiz au nord-ouest de la province de Hama.
Mais au nord-ouest syrien, les forces du Tigre sont constamment en état d'anticipation, ce qui a fait que l'armée syrienne a très rapidement su neutraliser complètement les attaques terroristes sur ces axes.
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Le bilan des pertes dans les rangs des supplétifs de la Turquie, des États-Unis et de l'OTAN est bien lourd, un grand nombre de terroristes ayant été tués et blessés au cours d'une contre-attaque de l'armée syrienne dans la localité d'Al-Howaiz. En fait, le QG des terroristes, pilotés par les officiers turcs et de l'OTAN, tente, désespérément, de freiner l’avancée des forces de l’armée syrienne dans l’ouest de la province de Hama pour empêcher toute accès syrien à la plaine d’al-Ghab. Car cette plaine est la porte d'entrée à Idlib. L'arrivée des premières unités de l'armée syrienne a même provoqué une vague de panique dans les rangs des nosratistes et des qaïdistes et la réaction inquiète d'Anaka, lequel a lancé un ultimatum à la Russie.
Située entre les provinces d’Idlib, Hama et Lattaquié, la vaste plaine d’al-Ghab est considérée comme le verrou à la province d’Idlib. La région abrite des dizaines de localités, de villages, de hauteurs et de bases stratégiques, d’où vient son importance aussi bien pour l’armée syrienne et ses alliés que pour le camp atlantiste. Les nouvelles provenant du nord de Hama font état d’une ferme riposte à des attaques lancées par les terroristes contre les forces syriennes dans les villages de Qasabieh et de Qirateh, une riposte qui s'inscrit dans le cadre du contre-plan syro-russo-iranien.
Au nord de la province de Hama, de lourds affrontements se déroulent toujours aux alentours des zones stratégiques de Tall Malah et d’al-Jabin, la poussé turco-OTAN-USA ayant échoué.
Les frappes aériennes russo-syrienne en provenance de Hmeimim ne cessent pas visant invariablement les zones occupées du nord et du nord-ouest de Hama et ainsi que du sud d’Idlib. L'artillerie de l'armée syrienne tourne à plein régime. Il s'agit d'une longue liste de localités qui sont visée nuit et jour : Kafr Sanjeh, Abedin, Marzita, Khan Cheikhoun, Kafr Zita, al-Naghir, Arinba, al-Sahrieh, Deir Sunbul, al-Hobait, Tarmala, Maaret Harmeh, Hazarine, Madaya, al-Bara, Aranba, kafr nabl, Mareh Mesrine.
Pour de nombreux observateurs, tout consensus russo-turc dans le contexte actuel serait une erreur stratégique dans la mesure où la reprise de la ville d'Idlib étant la clé d'une mise à l'échec de la stratégie anti-Résistance et anti-russe des États-Unis. Washington estime que le maintien d’une présence militaire directe en Syrie et en Irak est le seul moyen de continuer la politique US au Moyen-Orient, mise à mal par l’échec patent de ce que l’on appelle le “Printemps Arabe” , échec qui a permis à la Russie de revenir au Moyen-Orient. Pire, les États-Unis craignent une émergence chinoise au Moyen-Orient, via la Syrie et le golfe Persique, ce qui risque de les paralyser de facto, une alliance Iran-Russie-Chine étant une réalité à ne pas sous-estimer.