Pour la première fois dans leur très courte histoire, les États-Unis d'Amérique sont à cours de moyens : alors que les alliés régionaux de Washington s'attendant à ce qu'ils déclenchent une confrontation militaire totale face à l'Iran en réponse à ce coup quasi fatidique apporté le jeudi 19 juin à l'image de leur puissance militaire (abattage du RQ-4A), la montagne américaine a accouché d'une souris : La Maison Blanche vient de donner un coup d'épée dans l'eau en sanctionnant le leadership iranien, les commandants du CGRI, mais aussi le chef de la Diplomatie iranienne .
En agissant de la sorte, a fait remarquer le porte-parole de la Diplomatie, Abbas Moussavi, "ils commettent un acte éminemment inutile qui "ferme définitivement la porte au dialogue" si tant est qu'un dialogue puisse un jour avoir lieu avec les États-Unis. Ce faisant, ajoute Moussavi, "la Maison Blanche franchit un pas de plus dans le sens de la destruction systématique du droit international, garant de la paix et de la sécurité internationale" et se ferme définitivement dans une impasse à laquelle il n'y a aucun issue.
Aussi paradoxal que cela puisse apparaître, ce point de vue trouve l'écho de l'autre côté de l’Atlantique. L’ancien coordinateur du dossier nucléaire au département d'État, Jarrett Blanc, a qualifié de "ridicules" les nouvelles sanctions imposées à Téhéran. Que Trump transforme cette guerre en un duel personnel avec les plus hautes instances décisionnelles iraniennes qui ont un total mépris du système capitaliste, qui ne sont pas connectés à notre système financier, cela prouve qu'on est réellement à court d'idée, a écrit le lundi 24 juin sur sa page twitter, Jaret Blank.
« Certes des mesures ayant une portée symbolique pourraient s'avérer forte efficaces dans les affaires internationales, mais ce n’est pas le cas lorsque, c’est porteur d’un message stupide», ajoute Blank.
Car tout compte fait, poursuit l'auteur, ces sanctions sont porteuses des messages suivants :
Et Blanc d'ajouter :
« Mais voyons, à quoi rime exactement le fait de sanctionner Zarif? Est-ce que cette action pourra limiter ses déplacements ? Évidemment que non! Les pays européens et asiatiques en faisant face à nos sanctions lui faciliteront ses déplacements et ils le feront certainement ; ce qui aggravera une fois de plus notre isolement et notre marginalisation » a-t-il précisé .
Lundi dans la soirée, le président américain, Donald Trump, a imposé de nouvelles sanctions contre le peuple iranien en vue, selon lui, d’amener l’Iran à la table des négociations.
Et le diplomate d'ajouter : " Pour vous dire la vérité, je crois personnellement que ces sanctions reflètent un profond sentiment d'impuissance: Tout le monde sent que la politique de pression maximal US contre l'Iran tend à se retourner contre les États-Unis et les Iraniens vont de l'avant dans ce qui est une contre-politique de pression maximale. L'Iran vient de montrer qu'il n'avait même besoin de fermer le détroit d'"Hormuz pour bousculer les marchés. Et on se demande quels seraient les impacts sur l'économie américaine si les Iraniens étaient poussés au bout. la fermeture du détroit d’Hormuz détruirait l’économie américaine en faisant exploser le marché des produits dérivés de 1,2 quadrillion de dollars avec les effets immédiats sur le système bancaire mondial. Et tout ceci parce que M. Trump ne joue pas le jeu comme il faut".
À Moscou, les récentes sanctions US ont été là aussi commenté comme étant le signe d'une totale dégradation de la "chose politique" à Washington : « Les sanctions contre l’Iran montrent le déclin des décision politiques aux États-Unis », selon le sénateur russe, Frantz Klintsevitch. « En 3 siècles, la culture de prise de décision politique a été anéantie aux États-Unis. Mais pourrait croire que des sanctions prises contre l’Ayatollah Khamenei contribueraient-elles à changer la politique iranienne ? Ce serait puéril de penser cela ! » a ajouté Frantz Klintsevitch avant de souligner que "les Américains sont désormais prisonnier de la première erreur commise par Trump, celle de quitter l'accord nucléaire avec l'Iran.