Au quatrième année de sa résistance, le peuple yéménite a pris royalement de court la coalition d'agression. En riposte à des milliers de raids visant les aéroports yéménites depuis 4 ans, Ansarallah et l'armée ont pris pour cible mercredi 12 juin d'un missile de croisière l'aéroport international d'Abha, à Asir au sud de l'Arabie saoudite. Il s'agit d'une province stratégique où les forces d'Ansarallah continuent à avancer au sud, provoquant des débandades géantes dans les rangs de l'armée saoudienne. Mais à quoi ressemble le missile de croisière que vient de dévoiler Ansarallah?
Le missile de croisière d'Ansarallah a une portée de 2 500 km, selon Al-Masirah qui explique que le missile "ailé" est susceptible de voler à basse altitude et qu'il atteint sa cible avec une grande précision. Sa marge d'erreur serait moins de 150 mètres, ce qui constitue un énorme avantage pour les forces yéménites qui viennent d'établir l'équation "aéroport contre aéroport". La marge d'erreur du tir pourrait diminuer grâce à la technologie de guidage, GPS.
Quant est-il de sa charge explosive? Le missile de croisière yéménite est capable de porter une charge explosive de 450 kg. Mais cette charge est loin d'être la seule surprise que la Résistance yéménite vient de faire à la coalition d'agression USA/Israël/monarchies arabe. Comparé aux précédents missiles d'Ansarallah, ce missile de croisière est quasi furtif et non-détectable par des batteries de défense anti-aérienne, puisqu’il vole à une très basse altitude.
Le porte-parole des forces armées yéménites, le brigadier général Yahya Saree avait déclaré mercredi qu’un missile de croisière avait frappé droit la tour de contrôle de l’aéroport international d’Abha à Asir, la détruisant et la mettant hors de service. Le général a également confirmé l'annulation des dizaines de vols en partance de cet aéroport.
Selon des observateurs politiques, la balle est désormais dans le camp des Américains et de Riyad et d'Abou Dhabi, la guerre se déroulant désormais au cœur même du territoire saoudien. Il s'agit d'un "tournant stratégique majeur" qui place désormais les combats dans les deux sens. "Riyad a presque oublié ce pour quoi il a déclenché la guerre à savoir le retour du pantin Hadi à Sanaa. Pour l'Arabie saoudite il s'agit désormais de faire en sorte que ses ressortissants soient à l'abri de la vengeance d'un peuple yéménite martyrisé depuis 4 ans", constate Rai al-Youm qui ajoute : « Les batteries de missiles antimissiles américains Patriot dont dispose l’armée saoudienne ont lamentablement échoué à intercepter le missile. La plus grande confusion règne sur le camp des ennemis des Yéménites? »
Tôt mercredi matin, l'armée et les Comités populaires du Yémen ont annoncé avoir tiré un missile de croisière sur l'aéroport international d'Abha. Al-Arabiya a fini par reconnaître le tir et l'interruption du trafic aérien tout en prétendant que 26 personnes auraient été blessés.
Bien que les Saoudiens évitent toujours la médiatisation des nouvelles concernant les frappes balistiques des forces yéménites contre des centres sensibles à l’intérieur du territoire saoudien, le journal Al-Sharq el-Awsat, proche des Al-Saoud a procédé à propager les premières images de l’aéroport international d’Abha frappé par le missile de croisière tiré en provenance du Yémen.
Le porte-parole de la soi-disant coalition arabe dirigée par Riyad, Torki al-Maleki a confirmé la nouvelle de l’attaque, en la qualifiant d’« acte terroriste ». En réaction à la frappe balistique d’hier, le ministre bahreïni des Affaires étrangères est allé de son commentaire. Obsédé par l'Iran et méprisant systématiquement la résistance du peuple yéménite, il prétendu que l'Iran avait alimenté les "Houthis en armes exclusives"! Le ministre n'a pas expliqué comment un pays comme le Yémen victime de plus de 4 ans blocus aurait pu recevoir des engins de croisière, alors qu'il est encerclé par des centaines de navires de guerre ennemis.
Depuis le milieu du mois dernier, les attaques aériennes légitimes contre des cibles saoudiennes se sont intensifiées. La dernière en date était un raid aérien contre la base aérienne du King Khalid à Khamis Mushait qui avait utilisé un escadron de drones de combat Qasef-K2 de fabrication nationale. L'attaque avait visé des radars avancés, des dépôts d'armes et des salles de contrôle dans une base aérienne saoudienne à Asir. L’armée de l’air yéménite a également lancé plusieurs raids aériens contre l’aéroport de Jizan en Arabie saoudite, près de la frontière avec le Yémen, au moyen de drones Qasef-K2. L’attaque visait là des hangars à drones.