La Russie se dit prête à augmenter le nombre de ses conseillers militaires au Venezuela. Est-ce dans l'objectif de créer une base militaire? S'il est vrai que le président russe a démenti il y a deux jours cette version largement véhiculée par les médias mainstream, il n'empêche que davantage de conseillers militaires russes signifierait un ancrage militaire encore plus solide de la Russie en Amérique latine, soit aux portes des États-Unis. Pour de nombreux observateurs politiques, le projet putschiste de la CIA au Venezuela qui a lamentablement échoué a été habilement tourné par la Russie et la Chine qui imposent désormais leur présence sur le terrain de chasse US. Quant au Venezuela, le pays a réussi là où la quasi totalité des pays latino américains avaient échoué jusqu'ici : il a contré l'extension US.
L’armée russe est prête à envoyer des troupes supplémentaires au Venezuela si nécessaire, a déclaré vendredi le directeur des affaires latino-américaines du ministère russe des Affaires étrangères, Alexander Schetinin.
« Nous avons des contrats avec le Venezuela sur le maintien des livraisons. Tout travail de maintenance nécessite un certain nombre de personnes. Parfois plus, parfois moins. Si nous avons besoin de plus de personnes, nous en enverrons autant que nécessaire », a déclaré le diplomate russe à la question de savoir si Moscou était prêt à augmenter le nombre d'experts militaires assurant la maintenance des équipements au Venezuela, a rapporté RIA Novosti.
Dimanche dernier, The Wall Street Journal a rapporté, citant une source non identifiée, que la Russie avait retiré du Venezuela les principaux experts en matière de défense de la Corostion Rostec.
Peu après le président américain Donald Trump a tweeté que Moscou aurait informé l’administration US d'avoir «enlevé la plupart de ses ressortissants» du Venezuela.
Or, le porte-parole du président russe, Dmitry Peskov, a souligné que Moscou n’en avait pas informé les États-Unis du tout, ajoutant que des spécialistes russes continuaient à travailler au Venezuela.
A vrai dire, cette annonce devrait bien inquiéter le camp atlantiste qui fait face là, à une montée en puissance de l'Est en Amérique latine. Le président chinois Xi Jinping a abordé avec son homologue russe à Moscou plusieurs dossiers dont celui du Venezuela. Pour les analystes politiques, la présence des forces militaires russes et chinoises dans la république bolivarienne va se poursuivre, allant jusqu'à faire barrage à toutes les velléités hégémoniques et surtout énergétiques des Américains qui comptent s'approprier les énormes gisements pétroliers de l'Etat vénézuélien.
Les tentatives américaines pour déstabiliser le Venezuela ont échoué et les opposants sont divisés, l’a confirmé, dimanche 9 juin, le président de l’Assemblée nationale constituante du Venezuela Diosdado Cabello.
La veille Juan Guaido, chef des opposants avait parlé de l’arrêt des négociations avec le gouvernement vénézuélien.
Diosdado Cabello a indiqué que les opposants étaient divisés et qu’ils manquaient de leader. Rappelant que les Etats-Unis se sont rendus compte de ce qu’ils avaient eu tord dans leur choix de cet homme, le président de l’Assemblée nationale constituante a affirmé que Caracas était prêt à dialoguer avec le groupe de Lima, le Canada et tout autre pays.
Le groupe de Lima a été formé en 2017 à Lima, capitale du Pérou, réunissant 13 pays de l’Amérique Latine + le Canada pour résoudre la crise au Venezuela. Le groupe de Lima était contre le président légal vénézuélien Nicolas Maduro et soutenait les opposants.