Au Venezuela, la stratégie américaine tangue : l'échec des pourparlers de l'État vénézuélien avec le clan pro-occidental ayant été officiellement annoncé, le président Maduro vient de dénoncer les États-Unis pour avoir saboté des navires transportant nourriture et carburant pour le Venezuela et d'avoir ainsi empêché d'atteindre leur destination. Il s'agit d'actes de « torture infligés à l'économie du pays ».
Ces actes de sabotage contre une dizaine de navires transportant du carburant à destination du Venezuela ont commencé la semaine dernière. « Nous enquêtons pour résoudre le problème et stabiliser la situation », a ajouté le président Nicolas Maduro.
Dans son tweet, il a précisé que les navires ont été également sabotés pour les empêcher d’atteindre leur destination.
Alors que les sabotages contre les navires vénézuéliens ont commencé, les pourparlers-spectacles entre Maduro et "l'opposition" échouent. La rencontre d’Oslo (Norvège) entre les représentants du gouvernement vénézuélien et l’opposition s’est ainsi terminée sans accord.
Les représentants du gouvernement et de l’opposition vénézuéliens étaient de nouveau à Oslo pour tenter de trouver une solution à la crise qui déchire le pays. Les deux délégations se séparent donc sans avoir trouvé de compromis. « Cette rencontre s’est achevée sans accord », a déclaré l’opposant Juan Guaido dans un communiqué. Mais il est possible qu’elles se retrouvent à nouveau autour d’une table. Juan Guaido se dit disposé à poursuivre la « médiation » entreprise par la Norvège.
Rien n'a filtré sur le contenu des discussions, si ce n’est que les deux délégations se sont retrouvées pour la première fois face à face.La méfiance mutuelle régnait encore et les pourparlers s’étaient déroulés séparément. Le gouvernement norvégien a joué le rôle du facilitateur dans la résolution de la crise vénézuélienne.
Un haut responsable du département d’État américain a annoncé lundi que les pourparlers d’Oslo devraient être concentrés sur les modalités de la mise à l’écart du président élu vénézuélien Nicolas Maduro, bloquant ainsi toute avancée.
De son côté, la Russie a proposé sa médiation, si nécessaire, pour faire avancer les négociations entre les représentants du gouvernement vénézuélien et l’opposition à Oslo. Moscou a demandé aux pays tiers de ne pas exercer de pressions sur Caracas lors des pourparlers avec l’opposition.
Parallèlement les appels américains à la désertion au sein de l'armée se poursuivent. Pour appuyer une offensive militaire dont l'idée ne quitte pas l'administration US, la désertion est bien nécessaire. Pourtant, à peine 0,2% des forces publiques de sécurité et de défense a déserté. Et encore les déserteurs sont abandonnés à leur sort l’opposition les ayant précipité dans les rangs des nombreux groupes paramilitaires présents le long de la frontière. Dès juillet 2017, en toute illégalité, l’opposition a créé un Tribunal suprême de Justice «en exil» basé au Panama, ainsi qu’un poste de Procureur général de la nation «en exil» à Bogota. Depuis le 23 janvier, l’opposition a même constitué une présidence parallèle, avec à sa tête Juan Guaido. Ces instances fantoches essaient depuis de se substituer aux pouvoirs légitimes vénézuéliens. La lutte institutionnelle rejoint désormais le terrain militaire. Jusqu’à maintenant l’armée vénézuélienne ne s’est pas fissurée car une des ses préoccupations principales est d’éviter une confrontation interne et une guerre civile. Mais certaines sources affirment que les pourparlers qui viennent d'échouer ont fourni le temps nécessaire à la CIA de travailler sur les lacunes du plan dit "guerre civile" au Venezuela.