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Idlib/Kabani : la France ira-t-elle jusqu'à faire face à la Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un Rafale se prépare au décollage vers la Syrie sur la base aérienne de Saint-Dizier, avril 2018. ©AFP

La France remet-elle les compteurs à zéro? En avril à 2018, emboîtant aveuglément le pas aux Américains, la France a attaqué des cibles sur le sol syrien. Le prétexte? Une opération sous la fausse bannière à caractère chimique que les USA, la France et le Royaume-Uni ont attribuée à l'armée syrienne. Le bilan fut catastrophique car l'arsenal français n'a pas fonctionné comme il fallait, largement éclipsés par les tirs des missiles Tomahawk US. La France est-elle à nouveau forcée par Big Brother à refaire le coup? 

Le Quai d’Orsay vient de prétendre qu’il existait des signes prouvant que le gouvernement syrien aurait effectivement utilisé des armes chimiques à Idlib, dans le nord-ouest du pays. Reprenant des accusations proférées par les sources proches des terroristes, la France dit que l’armée syrienne "a eu recours aux armes chimiques" dans la cité de Kabani, située dans la périphérie de la province de Lattaquié, au nord-ouest de la Syrie. Cette localité constitue la base-arrière des terroristes du Parti du Turkestan (Al-Qaïda) qui tirent missiles et drones contre les positions de l'armée syrienne à Lattaquié, ainsi que contre la base aérienne russe à Hmeimim. L'accusation de la France vise donc de façon implicite la Russie qui a fait face depuis le début du mois de mai à plusieurs attaques au drone et au missile contre Hmeimim. 

Que cherche la France? Probablement un nouveau tour de violence alors qu'il est désormais clair qu'Idlib ne sera trop résister à la marche re-conquérante de l'armée syrienne et surtout des forces spéciales syriennes menées par le commandant Suheil al-Hassan alias le Tigre. Ces forces sont largement aidée par la Résistance et la Russie. Depuis la chute de Kfar Nabudah, la panique s'est emparée du camp occidental tout comme d'Israël. Le tir de missiles israéliens du 28 mai s'inscrit d'ailleurs dans le cadre du soutien de Tel-Aviv à ses supplétifs takfiristes qui expulsés de Quneitra se battent désormais à Idlib.  

Selon les observateurs, l'accusation français pourrait potentiellement ouvrier la voie à un face-à-face Armée syrienne-Russie-Résistance /USA-France-Israël, si l'avancée des forces syriennes se poursuit avec la même cadence à Idlib, à Hama. 

Côté diplomatique la Syrie est bien alerte. Une source auprès du ministère syrien des Affaires étrangères a balayé d’un revers de main ces nouvelles accusations sur l’usage d’armes chimiques et la campagne de désinformation qui vise "à justifier une action militaire occidentale".

La diplomatie syrienne estime que cette campagne de désinformation est un nouveau prélude pour des blocs et des groupes occidentaux pour "menacer" le gouvernement, l’armée et le peuple syriens. L’ambassadeur permanent de la Syrie à l’ONU, Bachar Jaafari, a dénoncé une sournoiserie occidentale de plus pour barrer la route à l’armée syrienne qui est sur le point de reconquérir Idlib.

Lors d’une session tenue au Conseil de sécurité sur la situation en Syrie, Jaafari s’est exprimé en ces termes : « Les ambassadeurs américains, britanniques et français exploitent la tribune du Conseil de sécurité de l’ONU afin de protéger les terroristes. En fait, ils n’ont pour but que d’entraver la progression de l’armée syrienne sur divers fronts. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni suggèrent aux terroristes que le seul moyen de vous sauver est de fomenter un nouveau scénario d’attaque chimique en Syrie dans le but de l’imputer à l’armée syrienne ».

Selon Jaafari le groupe terroriste du Front al-Nosra contrôle la majorité de la province d’Idlib, un état qui devrait cesser.

« Les terroristes poursuivent leurs attaques contre les zones avoisinantes et les positions de l’armée syrienne. Le gouvernement syrien se réserve le droit de protéger ses citoyens face au terrorisme », a-t-il réaffirmé.

La Turquie et la France, complices? 

Dans une autre partie de ses propos, Jaafari a évoqué les agissements turcs sur le sol syrien pour dire : « La réunion des services de renseignement du régime turc avec des représentants du groupe terroriste du Front al-Nosra et d’autres groupes terroristes prouve une fois de plus qu’Ankara leur apporte son soutien ». Cette remarque est bien fondée dans la mesure où l'armée turque bénéficie à Idlib du soutien de l'OTAN, des États-Unis et d'Israël. 

Il a souligné que les États-Unis et les terroristes continuent à prendre en otage des milliers de civils dans le camp d’al-Rukban à al-Tanf et qu’ils empêchent son démantèlement.  Les "Forces démocratiques syriennes" (FDS), qui font partie des mercenaires des États-Unis, commettent des massacres, interpellent les civils et pratiquent la torture sur les détenus syriens qui ne réclament que leurs droits élémentaires », a-t-il dénoncé.

Jaafari a affirmé que la Syrie appelle le Conseil de sécurité à agir immédiatement pour mettre fin aux agissements de la Turquie qui planifie de changer le tissu démographique des zones dont il s’est emparé.

« La Syrie qualifie d’acte d’agression la présence de troupes étrangères qui se sont déployées sans l’aval de Damas . Damas ne résignera pas sur les moyens pour nettoyer le gouvernorat d’Idlib de la présence des terroristes. Il ne cédera pas 1 cm du territoire syrien et s’emploiera à mettre fin à la présence illégitime des forces étrangères. » Les propos de Jaafari en disent long sur la détermination de la Syrie et de ses alliés à en découdre avec les parties qui continuent à occuper la province syrienne d'Idlib. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV