TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Amériques   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU   /   LE CHOIX DE LA RÉDACTION

Paris "kidnappe" un ingénieur iranien et s'apprête à l'extrader vers les USA

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Quai d'Orsay. (Photo d'illustration)

Aucun autre terrain de la diplomatie française n'est aussi symptomatique du scandaleux suivisme de Paris envers les États-Unis : que ce soit dans le dossier nucléaire que dans le domaine de l'économie, la France macroniste se comporte comme à chaque fois qu'il s'agit de ses relations avec l'Iran comme le 51ème État des États-Unis d'Amérique. Une dernière affaire de kidnapping inter-étatique illustre à merveille cet désolant état de chose. Un scientifique iranien avait été invité officiellement aux États-Unis pour participer à une recherche. Une fois arrivée sur le sol américain, le FBI l'arrête et le place en prison sous de fallacieuse accusation où il reste depuis 8 mois, c'est à dire depuis le début de sa détention, sans preuve aucune. Il s'agit ni plus ni moins d'un enlèvement.

Paris kidnappe les scientifiques iraniens

Cette même Amérique demande par la suite à la France de refaire le même coup à un autre scientifique iranien, lui, de escale à Nice. Et la France macroniste obtempère. Donc l'affaire se résume ainsi : suppléant Washington, Paris "traque" les ressortissants iraniens pour le compte des États-Unis. La France est-elle en guerre contre l'Iran comme le sont les États-Unis? Une chose est sûre: un consigne de sécurité devrait être lancé pour déconseiller aux Iraniens de se rendre en France! 

Ainsi la cour d’appel d’Aix-en-Provence a rendu mercredi un avis favorable à l’extradition de l'ingénieur iranien, Jalal Rohollahnejad, vers les États-Unis qui lui reprochent une tentative "d’exportation vers l’Iran de matériels technologiques" et ce, en violation des sanctions unilatérales de Washington contre l’Iran. Ce faisant, Paris reconnaît la "légitimité " des sanctions extraterritoriales US à son propre encontre. 

Me Jean-Yves Le Borgne, l’un des défenseurs de Jalal Rohollahnejad, 41 ans, a d'ailleurs dénoncé le caractère purement politique du procès.

Deux juges fédéraux américains disent qu’ils soupçonnent l’ingénieur iranien d'être lié à une tentative d'exportation vers l’Iran, via les Émirats arabes unis, de "système industriels à micro-ondes et de matériels" qui, selon les autorités américaines, pourraient être utilisés à des fins militaires.

Une demande d’arrestation provisoire avait été lancée par les États-Unis sur la base d’un mandat d’arrêt peu de temps après l’obtention par Jalal Rohollahnejad d’un visa français en vue d’un séjour professionnel dans les Alpes-Maritimes. La police de Nice a arrêté l’ingénieur le 2 février 2019 et il est depuis incarcéré au centre pénitentiaire d’Aix-Luynes (Aix-en-Provence).

De l'aveu de Me Adrien Milani, la demande d'extradition a laquelle se soumet la France a un « caractère politico-économique voire militaire ». Selon Le Figaro, la défense ne s’est pas encore positionnée sur un éventuel pourvoi en cassation et elle ne fait dans cette affaire que de rendre un avis, l’extradition relevant des pouvoirs du Premier ministre qui signe un décret, susceptible d’un recours devant le Conseil d’État. Bref si cette extradition se fait, c'est l'État français qui a agi contre un ressortissant iranien, le kidnappant et le renvoyant aux États-Unis où la chasse aux scientifiques iraniens a déjà commencé. 

C'est le cas du scientifique iranien Massoud Soleimani, spécialiste des cellules souches et d’hématologie, qui est en prison aux États-Unis sans procès depuis huit mois.

En octobre 2018, M. Soleimani, 49 ans, professeur et chercheur biomédical à l’Université Tarbiat Modares (Téhéran) a été arrêté par le FBI à son arrivée aux États-Unis, avant même qu’il sorte de l’avion. Selon son avocat à Atlanta, Leonard Franco, Soleimani est incarcéré dans une prison d’Atlanta sans procès. Cas aggravant, le scientifique avait été invité par la clinique Mayo du Minnesota pour diriger un programme de recherche dans ce pays, un piège, diraient certains car il a été inculpé secrètement par le FBI lequel a annulé aussi son visa de chercheur. Cependant, ni le FBI ni la justice américaine n’ont jusqu’à présent commenté officiellement la raison de sa détention.

Le Dr Massoud Soleimani, chercheur biomédical iranien, incarcéré sans procès aux États-Unis depuis 8 mois. ©IRNA

L’avocat américain du Dr Soleimani a déclaré que le comportement des autorités fédérales envers l'accusé, la révocation de son visa et la décision de le maintenir en détention sans procès ne correspondaient pas à la réputation internationale de son client en tant que chercheur, professeur et médecin largement connu dans le domaine de la recherche sur les cellules souches et de la médecine régénérative.

Pour le ministre iranien de la Science, de la Recherche et de la Technologie, Mansour Gholami, les États-Unis ont tendu un piège aux scientifiques iraniens, leur permettant d’entrer dans le pays avant de les arrêter. Une révoltante entreprise à laquelle participe désormais la France. 

Pourquoi cette détention? 

Selon le ministre l’arrestation et la détention de M. Soleimani en Iran pourraient être liées à ces activités scientifiques sur les cellules souche. Autrement dit, il n’a pas été arrêté parce qu’il avait tenté de contourner les sanctions  des États-Unis contre l’Iran, mais parce qu’il est tout simplement un savant iranien. D'après le ministre, les États-Unis ont  identifié un certain nombre de professeurs et de chercheurs iraniens ayant mené des recherches dans certains domaines ou publié des articles scientifiques pertinents, ou commandé et acheté du matériel de laboratoire.

« Ils émettent des visas pour les professeurs iraniens et les arrêtent à leur arrivée aux États-Unis », a-t-il déclaré. « C’est une méthode dont ils usent pour attirer les chercheurs iraniens là-bas », a ajouté le ministre qui a également exclu la possibilité que les personnes visées par ce stratagème aient violé les sanctions de Washington. « S’il s’agissait des sanctions, les Américains l’annonceraient à l’avance », a-t-il estimé.

Conditions de détention 

Le frère du Dr Soleimani a confié à l’IRNA qu’en raison de l’absence de toute preuve contre lui, les autorités américaines lui ont demandé d’avouer sa tentative de contourner les sanctions américaines contre l’Iran. « Mon frère a été définitivement pris en otage », a-t-il ajouté.

La famille du Dr Soleimani s’inquiète pour sa santé, étant donné qu'il a été incarcéré dans l’une des pires prisons des États-Unis. « Mon frère souffre du syndrome de l’intestin irritable, il en souffre davantage depuis qu’il est en détention » a déclaré le frère de M. Soleimani. Près de 50 ressortissants iraniens sont actuellement emprisonnés aux États-Unis sous divers prétextes. Ils sont notamment accusé d’avoir tenté de contourner le régime de sanctions imposé par Washington à la République islamique d’Iran.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV