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Flambée du prix du pétrole: les États-Unis ont perdu la première manche

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'USS Abraham Lincoln. ©CNN

La semaine qui vient de s'achever est de loin l'une de plus difficiles de toute l'Histoire des alliés arabes des États-Unis. C'est un rêve qui vient de s'effondrer:  En faisant une confiance aveugle à l'administration Trump, ces derniers croyaient pouvoir se payer la protection indéfectible de « Big Brother ». Il a fallu seulement quelques heures pour que la réalité se mette à nue sous leurs yeux. À Fujaïrah puis à Yanbu, les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont compris qu'il est impossible de compter sur le soutien US quel qu'il en soit le montant  des contrats d'armements signés avec Washington. Mais les éventements de la semaine dernière a eu aussi une autre facette: les États-Unis ont perdu une bataille: les explosions au port de Fujaïrah et la spectaculaire frappe au drone  d'Ansarallah contre Aramco en Arabie saoudite ont fait éclater en mille morceaux la dynamique baissière à laquelle travaillait l'équipe de Trump avec en toile de fond la neutralisation des tentatives de Washington de ramener à zéro les exportations pétrolières iraniennes, ou encore de définir des voix alternatives au transit du pétrole via le détroit d'Hormuz.

Le Brent de la mer du Nord s'est ainsi échangé à  73 dollars le baril, le vendredi 17 mai. L’indice de référence mondiale est en hausse d’environ 3% cette semaine. Sur le marché du pétrole mondial, chaque baril de Brent de la mer du Nord a grimpé de 43 cents pour atteindre les 73.05 dollars tandis que le brut West Texas Intermediate a augmenté lui de 60 cents pour atteindre les 63.47 dollars le baril, a rapporté Reuters.

Cette hausse des cours du brut est causée par une série de coupures dans l’offre ainsi que par les inquiétudes quant aux nouvelles perturbations pour des livraisons au Moyen-Orient. Les tensions montent de plus en plus dans la région du Moyen-Orient, après les explosions au port de Fujaïrah aux Émirats arabes unis et l’attaque menée par Ansarallah du Yémen contre les installations pétrolières d’Aramco en Arabie saoudite.

Pour l’analyste pétrolier Stephen Brennock au PVM Oil Associated, le Moyen-Orient est enceinte de sérieux conflits et tant que la situation restera ainsi, le marché énergétique demeurera aussi fluctuant.

Les cours du pétrole ont commencé à bondir, depuis le dimanche 12 mai, suite aux explosions à l’intérieur du port de Fujaïrah aux Émirats arabes unis, suivies, 48 heures après, par une importante opération au drone menée par les Yéménites contre deux stations de pompage de brut près de Riyad. Cet incident a forcé le géant pétrolier Aramco à cesser ses opérations sur un oléoduc majeur long de 1 200 kilomètres. La poursuite de ces attaques entraînera naturellement d’énormes bouleversements sur les marchés mondiaux du pétrole surtout qu'Ansarallah a promis d'étendre ses actions et s'en prendre aux cibles stratégiques autres que pétrolières.

Quant aux États-Unis, l'administration US vient de perdre une première manche:  la flambée du prix du brut, qui a déjà commencé, devra les rendre plus prudents dans leur production du pétrole de schiste même si cela ne pourra, de toutes les façons, pas empêcher une hausse du prix de l’essence sur le sol américain. C'est dans ce contexte que Reuters a fait état de l'arrivée d'une grande cargaison pétrolière iranienne, vendredi 17 mai, en Chine avec 130 000 tonnes de pétrole à son bord. Le terminal de pétrole de Zhoushan a confirmé ce déchargement. 

Bref, l’attaque de sept drones d'Ansarallah contre les stations de pompage d’Aramco semble avoir littéralement changé la donne en défaveur des États-Unis et de leurs alliés. Cette frappe a eu lieu une semaine après la date butoir, fixée par le Haut Comité économique et social yéménite qui avait déclaré dans un communiqué que si la guerre économique de Riyad et d’Abu Dhabi contre les Yéménites se poursuivait, ces derniers mettraient en application tous leurs plans dont certains pourraient frapper sévèrement des centres vitaux de l’Arabie et des EAU.

Lire aussi: Le stock de pétrole saoudien va s’assécher si Riyad ne peut plus le transférer jusqu’en Europe

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV