Les médias occidentaux font état de l’escalade des tensions entre les États-Unis et l'Europe, à l’approche de la date où le président américain Donald Trump doit annoncer sa décision concernant la question des tarifs douaniers sur les importations de voitures en provenance de l'Europe. En effet, le président américain Donald Trump devrait repousser de six mois l'imposition de tarifs douaniers supplémentaires dans le secteur automobile, mais il demanderait des restrictions en son nom aux constructeurs automobiles. Selon le journal Bloomberg, l'Union européenne devrait souscrire à des restrictions dans le domaine des exportations de voitures et de pièces détachées.
Bloomberg a publié le rapport, citant l'avant-texte d'un décret de Donald Trump, qui évaluait les importations de voitures en provenance d'Europe comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis. Le décret doit être signé dans les prochains jours.
General Motors Co., Volkswagen AG, Toyota Motor Corp. et d’autres ont averti des conséquences néfastes de l’imposition de tarifs douaniers supplémentaires de l'ordre de 25% sur les voitures et les pièces importées.
Les actions de BMW AG ont grimpé de 5% mercredi, tandis que Toyota et Honda Motor Co. ont enregistré une légère baisse à Tokyo, en ligne avec le marché élargi. Les constructeurs coréens, dont Kia Motors Corp., ont annoncé que la proclamation exempterait la Corée du Sud de tout futur tarif car elle a renégocié l’Accord de libre-échange entre les États-Unis et la Corée l’an dernier.
Un rapport du département du Commerce avait révélé que la capacité d’innovation des États-Unis « est maintenant sérieusement menacée par les importations qui continuent de déplacer la production détenue par les États-Unis ».
Trump avait jusqu'au 18 mai pour prendre une décision sur les tarifs automobiles. Les porte-parole du représentant américain du Commerce, Robert Lighthizer, et du secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, n’ont par réagi immédiatement à cette prise de position du président américain.
L'application de restrictions aux exportations de voitures vers les États-Unis portera des coups durs à l’industrie d’automobile allemande. L’Allemagne exporte chaque année environ 500 000 véhicules aux États-Unis. Après le Royaume-Uni, les États-Unis font partie de principaux clients des véhicules et des pièces détachées allemands.
Le leader socialiste du Comité des échanges au Parlement européen, Bernd Lange, a vivement critiqué le report de la décision sur les droits de douane punitifs imposés par les Américains sur les voitures.
« Ce report n'est pas une désescalade, mais une pure provocation », a-t-il déclaré jeudi à Bruxelles.
Trump s'attend à un accord qui « limite » ou « restreint » les importations de véhicules et de pièces automobiles en provenance de l'UE et du Japon.
Les Européens doivent faire preuve d'unité
« Nous, les Européens, devons faire preuve d'unité et affirmer clairement que nous n’assisterons pas aux négociations avec un revolver sur la tempe », a dénoncé Bernd Lange er de poursuivre: « L'UE doit rejeter clairement les restrictions à l'exportation illégales. »
Les tarifs automobiles frapperaient particulièrement l'Allemagne et le Japon.
La commissaire européenne en charge du commerce, Cecilia Malmström, a déjà souhaité que Trump reporte sa décision sur les droits de douane dans le contexte conflictuel avec la Chine. « Le gouvernement américain veut se concentrer actuellement sur les négociations commerciales avec Pékin », a-t-elle déclaré.