Les attaques de drones lancées sur les installations saoudiennes les ont fait dysfonctionner quelques heures au moins.
Cet incident survient alors que Trump comptait particulièrement sur Riyad pour pallier la baisse de la production de pétrole dans le monde, baisse causée notamment par ses propres sanctions imposées au pétrole iranien.
L’un des éléments les plus importants à noter est le fait que les drones yéménites ont décollé à une assez grande distance de leurs cibles. À titre d’exemple, la distance entre le lieu de l’explosion de l’oléoduc al-Janbil à Yanbu est situé à 700 km des zones contrôlées par Ansarallah. Certaines sources relèvent même qu’il s’agit d’une distance plus grande, à savoir 900 km. Ce qui signifie que les Comités populaires du Yémen ont accédé à une technologie leur permettant de mener des attaques avec des drones explosifs pouvant transporter des charges et capable de parcourir 900 km avant de frapper leurs cibles. Il est à noter aussi que le dysfonctionnement causé à l’oléoduc reliant la province d’ach-Charqiya à la côte occidentale de l’Arabie a perturbé aussi les plans saoudiens de contournement du détroit d’Hormuz. Khaled al-Falah, le ministre saoudien de l’Énergie, qui a réagi aussitôt après l’attaque, a affirmé que celle-ci avait ciblé un pipeline long de 1 200 km par lequel transitent quotidiennement 5 millions de barils de pétrole depuis ach-Charqiya jusqu’au port de Yanbu.
Al-Falah a souligné aussi que la société Aramco avait immédiatement suspendu le pompage depuis cet oléoduc et qu’elle était en train d’évaluer les dégâts qui lui avaient été causés. Il a ensuite affirmé que « cette attaque terroriste avait visé des infrastructures vitales » de son pays.
Ces attaques suffiront-elles à dissuader Riyad et ses alliés de s’acharner davantage contre le Yémen ? En tout cas, si les pressions et menaces de guerre de Riyad et de ses alliés occidentaux et régionaux vont croissant, le transfert du pétrole vers l’Europe et ailleurs pourrait connaître de sérieux problèmes.
L’attaque contre les stations de pompage d’Aramco a eu lieu une semaine après la date butoir fixée par le Haut Comité économique et social yéménite, qui avait déclaré dans un communiqué que si la guerre économique de Riyad et d’Abu Dhabi contre les Yéménites se poursuivait, ces derniers mettraient en application tous leurs plans, dont certains pourraient frapper sévèrement des centres vitaux de l’Arabie ou des EAU.
La récente attaque fait suite à une série de violations commises par Riyad dans le cadre d’accords signés par les deux parties.
Il est utile de remarquer aussi qu’il y a peu, Riyad a prétendu avoir détruit toutes les usines yéménites de fabrication de drones, qu’elles soient situées à Sanaa ou ailleurs dans le pays. L’Arabie saoudite tentait en fait de rassurer les clients qui achètent son pétrole. La veille de l’attaque, le porte-parole de la coalition saoudienne, Turki al-Maliki, avait tenu aussi des propos similaires…