Bien que les autorités iraniennes et la plupart des experts politiques et militaires occidentaux jugent peu probable un conflit militaire entre l’Iran et les États-Unis, la présence accrue de la marine américaine dans le golfe Persique a cependant amené de nombreux médias occidentaux à prendre au sérieux le risque d’un conflit armé entre les deux pays et à mettre en garde contre les conséquences d’une telle escalade des tensions pour la région.
Le journal américain National Interest commence son article avec ces questions : l’Iran fermera-t-il le détroit d’Hormuz, et les États-Unis répondront-ils par la force des armes si Téhéran tente de le faire ?
Le journal américain se réfère ensuite à la guerre des pétroliers dans les années 1980 pour dire que tout scénario est possible dans la région du golfe Persique.
« Contrairement à ses alliés et partenaires commerciaux, les États-Unis ne dépendent peut-être pas du pétrole et du gaz naturel du golfe Persique. Ils entretiennent cependant des alliances étroites dans la région par le biais du Conseil de coopération du golfe Persique (CCGP). Faute de quitter la région du golfe Persique, les États-Unis doivent lutter pour maintenir leur position là-bas », a indiqué National Interest.
Le journal américain examine ensuite le scénario d’une éventuelle guerre entre l’Iran et les États-Unis dans les eaux du golfe Persique. « L’Iran peut tirer parti de la géographie maritime, notamment en menant une guerre maritime irrégulière dans et autour du détroit d’Hormuz. C’est un cadre avec lequel les marins iraniens sont intimement familiarisés et où ils parcourent leur territoire » a-t-il noté avant d’ajouter : « Ne négligez jamais l’avantage du terrain. »
Faisant allusion aux caractéristiques géographiques et topographiques du golfe Persique et de la mer d’Oman, qui obligent les grands navires de parcourir un itinéraire précis, le journal américain estime que les navires de guerre et les porte-avions de la marine US seront des cibles faciles pour l’Iran : « Les navires qui y passent seront constamment sous la menace d’armes anti-navires basées à terre iraniennes telles que les missiles de croisière et les avions tactiques, sans parler des essaims de petits combattants à la surface déployés par le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), de ses vedettes rapides équipées d’armes anti-navires et des sous-marins diesel de classe Kilo construits par la Russie. »
Selon National Interest, la menace est la plus grande dans les eaux confinées, où les navires ont peu d’espace pour manœuvrer à des fins défensives ou offensives. « Mais ce n’est pas le dernier obstacle au mouvement maritime. Même après leur sortie du détroit, les navires entrants doivent passer à proximité de l’île de Bou-Moussa et des îles iraniennes de Grande Tomb et de Petite Tomb où sont déployées les forces de la marine du CGRI », a-t-il souligné.
National Interest estime qu’une telle stratégie est conçue sur mesure par la puissance régionale qu’est la République islamique, afin de mettre en place une stratégie efficace consistant à refuser l’accès à la zone à ses rivaux régionaux et mondiaux.
« À la lumière des environnements hostiles, une guerre américano-iranienne ne serait donc pas une guerre navale au sens strict du terme. Il n’y aurait pas de conflit en haute mer opposant des flottes à peu près symétriques. L’Iran n’a pas non plus besoin de moyens très importants afin d’atteindre ses objectifs. Des porte-avions, des croiseurs ou des destroyers ne lui sont pas nécessaires pour bloquer une mer confinée. Les défenseurs rusés peuvent exploiter les mines marines, leurs sous-marins ou leurs embarcations de surface pour harceler les navires ou les arrêter complètement. »
D’après le journal américain, c’est la guérilla, et non la traditionnelle bataille navale qui constitue la meilleure analogie pour la stratégie maritime iranienne. « Les défenseurs iraniens concentreront leur puissance de feu et leurs efforts asymétriques aux points les plus étroits et les plus sinueux du détroit, où les positions de l’ennemi sont connues à l’avance, où il est facile de les prendre pour cible et où il est difficile de s’échapper. »
À la fin de son article, National Interest conseille aux dirigeants américains de ne pas commettre l’erreur de comparer les structures des forces des deux pays et de compter le nombre total de navires de guerre, d’aéronefs et d’armes.
Le journal américain estime que tout ce que les Américains pourraient faire, les locaux pourraient sans doute le faire encore mieux.
« L’Iran est un ennemi potentiel qui mérite d’être pris au sérieux », a-t-il conclu.