TV

« Trump, pris en otage par le maniaque Bolton »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis John Bolton écoute le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche, le 13 mai 2019. ©AFP

Sur le site web « Informed Comment », Juan Cole, professeur d'Histoire à l'Université du Michigan, écrit un article intitulé « Trump, otage de Bolton et de Pompeo, demande à l’Iran de le sauver ». Cet article tente d’examiner les raisons pour lesquelles le président américain a appelé les Iraniens à lui passer un coup de fil.  

« Dans un article publié au Guardian, Julian Borger indique que Donald Trump a pris part, jeudi 9 mai, à une conférence de presse impromptue dans laquelle il a exhorté l'Iran à l'appeler, comme s'il était pris en otage par John Bolton et Mike Pompeo et qu’il signalait que l'Iran devait le sauver.

Il m'est arrivé de voir la performance bizarre en direct et cela me rappelait le vieux théorème du singe infini selon lequel si un nombre infini de singes tapaient suffisamment longtemps au clavier, ils taperaient finalement les œuvres complètes de Shakespeare. Le seul problème est que, dans le monde réel, l'univers peut expirer par la chaleur avant que l'un des singes puisse réellement produire ce texte.

Un discours de Trump est comme un grand nombre de singes frappant des touches aléatoires et si vous obtenez occasionnellement une phrase cohérente, cela ressemble à un accident.

Un journaliste a interrogé Donald Trump à propos des déclarations et des actions bellicistes de son conseiller à la sécurité nationale John Bolton. Trump a répondu: « John a des idées bien fortes, mais c’est bien. En fait, je tempère John, ce qui est assez étonnant, non ?

Même Trump plaisante sur le fait qu'il arrive rarement qu’il soit la seule personne sage dans une pièce.

Le Washington Post rapporte que Donald Trump est mécontent des ingérences de John Bolton au Venezuela et qu’il se plaint que ce dernier essaie de le faire basculer vers une guerre. Bolton a déclaré à Trump, la semaine dernière que l’opposition vénézuélienne pourrait facilement lancer un coup d’État contre le président Nicolas Maduro. Lorsque ce coup d’État a échoué, Trump a conclu que Maduro était une personne remarquablement forte. C’est ensuite que Trump a demandé à l’Iran de l’appeler.

Son administration avait précédemment rejeté les pourparlers avec l'Iran, à moins que celui-ci ne se retire d'abord de la Syrie et qu’il franchisse 12 étapes.

Typique pour Trump, il a jeté sa propre politique par la fenêtre, sur un coup de tête, bien que pour dire juste, c’était une politique stupide.

Trump a affirmé que la raison pour laquelle l’Iran ne l’avait pas appelé était que l’ancien secrétaire d’État John Kerry s’entretenait toujours avec le ministre iranien des Affaires étrangères et que c’était Kerry qui avait découragé les Iraniens de l’appeler.

Donald Trump a ensuite appelé à ce que Kerry soit poursuivi en justice n vertu de la loi Logan qui interdit aux civils américains de se livrer à de la diplomatie avec des puissances étrangères.

Le bureau de John Kerry a déclaré à CNN: « Tout ce que le président Trump a dit aujourd’hui est tout simplement faux. C’est tout. Il a tort sur les faits, sur la loi et, malheureusement, sur l’utilisation de la diplomatie pour assurer la sécurité de l’Amérique ».

L’ambassadeur d’Iran à l’ONU a rappelé que l’Iran avait déjà négocié avec les États-Unis et conclu un traité sur son programme d’enrichissement nucléaire et que Trump était celui qui avait violé ce traité.

Naturellement, l’Iran veut savoir quelle garantie il a pour se rassurer que, s’il concluait un nouvel accord avec Trump, ce dernier ne le violerait pas de nouveau.

L’Iran ne va pas appeler Trump pour le sauver du maniaque John Bolton qui continue de le maintenir sous pression.

Les propos détournés et les déclarations erratiques de Trump suffisent à décourager quiconque de s'engager dans sa diplomatie. Cela va même plus difficilement avec un pays fier comme l'Iran qui estime que les États-Unis sont intervenus à plusieurs reprises dans ses affaires, au point de renverser son régime en 1953.

Trump est bloqué et pire encore, nous sommes coincés avec Trump à la barre de la politique étrangère de cette superpuissance mondiale ».
 

 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV