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Quand les USA sanctionnent le pétrole iranien pour freiner la Chine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis sanctionnent le pétrole iranien pour faire pression sur la Chine. (Photo d’illustration)

Les sanctions contre le pétrole iranien et la suspension des exemptions permettant d’en acheter pourraient être la dernière phase d’un projet de Washington visant à dominer le marché du pétrole brut lourd et à tenir en son pouvoir les consommateurs, tels que la Chine. 

Grâce à la production du pétrole et du gaz de schiste, les États-Unis sont devenus en moins de dix ans les premiers producteurs mondiaux de ces deux hydrocarbures, estiment des analystes occidentaux.

Selon les mêmes estimations, les États-Unis ont franchi un cap historique, en exportant en moyenne 3,36 millions de barils de pétrole chaque jour sur sa production de 2018, s’élevant à 12,1 millions de barils/j.

Par ailleurs, il en est de même dans le domaine des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL). Les États-Unis ont construit de nombreuses usines de liquéfaction, qui permettent de livrer du GNL vers le monde entier. Maintenant les Américains sont entrés en concurrence avec les Russes pour conquérir le marché du GNL en Europe et en Chine. Cela pourrait expliquer les récentes tentatives des Américains d’entraver la construction du gazoduc Nord Stream 2, qui relie directement (sans passer par l’Ukraine) la Russie à l’Europe (surtout l’Allemagne) à travers la mer Baltique.

Les États-Unis ont mobilisé tous leurs moyens possibles pour paralyser les capacités d’exportation de l’Iran et de la Russie dans le but de devenir les premiers exportateurs de pétrole et de gaz au monde.

Au-delà de la réaction ferme de l’Iran face aux mesures punitives des États-Unis, le projet américain visant à remplacer le pétrole iranien sur le marché se heurte à de sérieux défis d’ordre technique.

Lors de l’annonce de la suspension des exemptions par Trump, le gouvernement US a prétendu que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tous deux membres de l’OPEP, étaient en mesure de compenser la baisse de l’offre du pétrole iranien et de maintenir les prix dans une fourchette de 65 à 80 $.

En fait, le pétrole lourd contient différentes sortes du brut qui est envoyé vers des pays précis pour être raffiné. Or, les marchés du monde ont besoin de différentes qualités de pétrole, et compte tenu des problèmes du Venezuela, du Nigeria et de la Libye, qui sont tous des producteurs de brut lourd, l’absence de l’Iran sur le marché pourrait ralentir la production mondiale de kérosène et de diesel.

Le risque d’une crise énergétique est sérieux. En effet, des sources bien informées soulignent l’incapacité des raffineries chinoises et indiennes de raffiner le pétrole brut doux produit par les États-Unis, car elles ont été conçues pour raffiner le pétrole brut lourd. La Chine reste campée sur sa position pro iranienne, quitte à remporter son bras de fer pétrolier avec les USA, grâce à l'Iran. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV