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Iran-Venezuela : guerre économique ou confrontation militaire de la part des Américains?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces iraniennes ont arrêté en 2016 des marins américains qui étaient entrés illégalement dans les eaux du pays. ©Tasnim/Illustration

Les États-Unis de Trump, vont-ils concrétiser leur menace consistant à recourir à l’option militaire dans les deux dossiers cuisants que sont pour eux, le dossier vénézuélien et le dossier iranien ? Rien n’est moins sûr d’après le journal libanais, El-Nashra.

« Avec l’annulation, par les États-Unis, des exemptions accordées aux plus grands clients du pétrole iranien, les tensions ont monté d’un cran entre l’Iran et les États-Unis. Les regards sont braqués sur le détroit stratégique d’Hormuz que l’Iran avait auparavant menacé de fermer, en réaction aux menaces brandies par les États-Unis de réduire à zéro les exportations pétrolières iraniennes.

Parallèlement, au Venezuela, avec l’escalade d’agitations fomentées par Juan Guaido, pion des Américains et ancien chef de l’Assemblée nationale qui s’est autoproclamé président par intérim, les États-Unis n’ont pas exclu le recours à l’option militaire, au cas où le président vénézuélien Nicolas Maduro n’accepterait pas d’abandonner le pouvoir. Précédemment, la Maison-Blanche avait annoncé, il y a quelques mois, qu’elle envisageait de sérieuses sanctions contre la compagnie « Petróleos de Venezuela SA » (PDVSA), dans le cadre d’une guerre économique contre Caracas.

Doit-on alors s’attendre à une intervention militaire américaine pour d’ici quelques semaines, au Venezuela, un peu comme ce qui s'est déjà passé pour d'autres pays [hostiles à l'Amérique]?

Le gouvernement actuel des États-Unis sait très bien que les interventions militaires américaines dans les divers pays du monde n’ont pas apporté les résultats escomptés au cours de ces deux dernières années. Ces élans aventuristes ont infligé d’immenses pertes financières et des pertes de vie humaine aussi aux États-Unis et les experts sont nombreux à le reconnaître. 

Pour ce qui concerne la donne irano-américaine, les États-Unis n’ont jamais vraiment cherché et ne cherchent pas aujourd’hui à s’engager dans une confrontation militaire avec l’Iran. Ils veulent juste maintenir l’Iran à l'écart des autres pays du monde sur le plan économique, dans l’espoir que les responsables iraniens passent à la table des négociations.

De ce fait, il n’y aura pas d’affrontement militaire à moins que les forces iraniennes au détroit d’Hormuz ne menacent les navires américains présents dans les eaux du golfe Persique. Si c’est le cas, une riposte américaine n'est pas non plus à exclure. Mais même si une confrontation éclate entre l’Iran et les États-Unis, ces derniers vont très probablement arrêter les affrontements afin de faire revenir la circulation maritime au détroit d’Hormuz.

Et quant au Venezuela, il n’est pas difficile de comprendre les inquiétudes américaines : une intervention militaire des États-Unis contre le Venezuela, le cinquième plus grand détenteur des ressources gazières et pétrolières au monde et le premier exportateur du gaz naturel en Amérique, risque de provoquer des conséquences dix fois plus dévastatrices que les agissements américains dans le golfe Persique. Bien qu'une guerre économique contre le Venezuela, pays dépendant à 75% de ses revenus pétroliers, pourra sérieusement nuire à l’économie vénézuélienne, cela ne garantira néanmoins aucune avancée sur le terrain pour les Américains. Donc, tant qu’ils ne seront pas sûrs de pouvoir, par l’appui et la connivence des opposants, renverser le gouvernement du Venezuela ou occuper une partie de son territoire, les Américains n’entreront pas en guerre contre Caracas.

Bref, les tensions entre les États-Unis et l’Iran, d’un côté et avec le Venezuela de l’autre, ne dépasseront pas le niveau de la guerre économique. Mais le bras de fer sur ce plan est un peu comme marcher sur des œufs ! De la même façon qu’on ne pourrait pas totalement exclure l’éventualité des opérations militaires dans le golfe Persique, une intervention militaire US au Venezuela n'est pas non plus totalement à exclure".

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV