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Un coup d’État organisé directement à Washington, au Pentagone et au département d’État, et par Bolton (Caracas)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’armée vénézuélienne a défilé dans les rues de Caracas le samedi 26 août 2017. ©Citizenside

Quelques heures après l’échec de la tentative du coup d’État US au Venezuela, le président Trump a envoyé un tweet menaçant à La Havane où il dit qu’il n’hésitera pas à imposer « de très dures sanctions à Cuba, si ce dernier ne retire pas ses miliciens du Venezuela ». Cette menace en dit long sur le modus operandi des Américains, après ce nouveau raté contre l’État vénézuélien. Revigoré par le duo Bolton-Abrams, Juan Guaido, évincé de son poste de président du Parlement fin mars, a tenté un nouveau coup tôt mardi matin, lançant la phase finale de l’opération de « Coup d’État » contre l’État vénézuélien.

Les USA comptaient surtout sur la défection des militaires, des officiers voire même le ministre de la Défense. Or rien de tel ne s’est produit. Washington voulait aussi provoquer une effusion de sang, prélude nécessaire à une guerre civile. Cependant, les violences qui ont éclaté le long des manifs et des contre-manifs sont loin d’être à la hauteur des attentes des seigneurs de guerre US. Ce mercredi 1er mai, le président Maduro a affirmé que l’armée avait déjoué une tentative de coup d’État mené par un petit groupe de « traîtres » parmi les militaires, et a indiqué avoir la situation sous contrôle.

Sur Twitter, Juan Guaido avait appelé l’armée à rejoindre sa tentative de « coup d’État » et à déposer le président Nicolas Maduro, et les Vénézuéliens à se joindre au mouvement. Mais le refus des commandants de l’armée de suivre le pion américain, Juan Guaido, a été catégorique.

Ce dernier a tenté de suggérer que la présence de quelques militaires à ses côtés démontrait que l’armée avait soutenu sa tentative de coup d’État anti-Maduro, pourtant la mayonnaise n’a pas pris. Si certains militaires ont été vus le front ceint de bandeaux bleus, près de la base militaire de La Carlota, en soutien à l’opposant, le ministre de l’Armée, Vladimir Padrino, a réaffirmé son soutien à Nicolas Maduro. Ce dernier a par ailleurs assuré sur Twitter avoir « l’entière loyauté » des généraux, tout comme de presque la totalité de l’armée.

Mardi soir, Jorge Arreaza, ministre vénézuélien des Affaires étrangères, a pointé de doigt les États-Unis pour avoir organisé un coup d’État piloté depuis Washington. Arreaza a déclaré par téléphone à Reuters que seule une trentaine de soldats avaient soutenu le coup d’État impulsé par le chef de l’opposition, Juan Guaido. Il a décrit le complot comme « un autre chapitre » de la tentative américaine de renverser le gouvernement du président Nicolas Maduro : « Ce n’est pas une tentative de coup d’État militaire. Ce qui se passe est organisé directement à Washington, au Pentagone et au département d’État, et par Bolton. Ils dirigent ce coup d’État et donnent des ordres à cet homme, Guaido », a-t-il déclaré à Reuters.

Arreaza a déclaré mardi à RT Spanish que « 916 050 kilomètres carrés » — presque tout le Venezuela — étaient sous le contrôle du gouvernement de Maduro, à l’exception « d’un petit pont et d’une autoroute près de la base aérienne militaire » où se trouvent l’opposition dirigée par Guaido et un groupe de militaires le soutenant.

L’Iran, dont les liens avec le Venezuela sont très fermes, a dénoncé la tentative de Coup d’État par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères. La Russie, qui a apporté un soutien militaire et logistique à Maduro, a dénoncé l’attitude de « l’opposition radicale, qui a une nouvelle fois recours à des méthodes violentes de confrontation ».

Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères déplore que les opposants « aient opté pour l’option d’envenimer le conflit et de provoquer des violations de l’ordre public ».

Une cinquantaine de pays, dont les États-Unis et le Canada, ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme « président par intérim » du Venezuela et réclament le départ de Nicolas Maduro. La Russie, l’Iran, la Chine, Cuba, la Bolivie, la Turquie et plusieurs autres pays ont exprimé leur soutien à l’État vénézuélien, dont le pétrole est largement convoité par les USA. L’échec de cette nouvelle tentative découle, selon les analystes, du soutien ferme des alliés à l’État et à l’armée du Venezuela. L’expérience syrienne a d’ailleurs largement servi cette cause, dans la mesure où, en Syrie, tout a commencé par l’infiltration de miliciens étrangers dans les rangs des manifestants anti-Assad. Des milliers d’agents de Blackwater opèrent depuis des semaines autour du pays et on sait désormais qu’ils ont pu s’infiltrer dans la base La Carlota. Mais ce n’est pas suffisant pour pouvoir faire un putsch. L’armée vénézuélienne bénéficie de l’appui des conseillers militaires des pays alliés et il semble qu’ils aient plutôt fait du bon boulot, notent les analystes. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV