L’annonce du premier vol direct iranien reliant Téhéran à Caracas inquiète décidément les Américains. En effet, cette nouvelle donne du poids à l’hypothèse de la formation d’une alliance quadripartite entre Maduro et ses alliés (Iran-Russie-Chine), qui ont déjà apporté leur soutien au gouvernement vénézuélien face aux États-Unis.
L’administration Trump sait parfaitement qu’aussi longtemps que les alliés soutiendront le gouvernement et le peuple vénézuéliens, toute intervention militaire sera exclue dans ce pays d’Amérique latine, que Washington considère comme son arrière-cour. Depuis l’annonce de la reprise de la liaison aérienne Téhéran-Caracas, les officiels US se succèdent pour affirmer qu’ils feront tout leur possible pour entraver cette décision.
Dans ce sens, le secrétaire d’État des États-Unis est allé plus loin, prétendant que ces vols n’avaient pas que des objectifs commerciaux et que Washington et ses partenaires feraient tout pour mettre fin à la liaison directe Téhéran-Caracas. Selon Washington, ces vols serviraient en fait de prétexte pour "transférer des militaires du CGRI à Caracas".
Dans un rapport concernant les vols commerciaux directs entre Téhéran et Caracas, le site GCPA est revenu sur les sanctions occidentales imposées à la compagnie aérienne Mahan Air :
« Le 8 avril 2019, la compagnie iranienne Mahan Air a lancé des vols commerciaux directs entre Téhéran et Caracas, la capitale du Venezuela. Depuis octobre 2011, la société iranienne privée est soumise à des sanctions américaines pour son implication présumée dans le transport d’aides logistiques aux forces iraniennes en Syrie. […] Cette année, l’Allemagne et la France ont également exclu la compagnie aérienne de leur territoire. »
Le site d’information a déclaré qu’en janvier 2019, le département du Trésor américain a imposé des sanctions à Fars Air Qeshm, qui est lié à Mahan Air.
Luc Michel, géopoliticien, et Said Zulficar, analyste politique s’expriment sur le sujet.