Le ministre libanais des Affaires étrangères a déclaré que le Liban reprendrait les fermes de Chebaa au régime israélien et qu’il n’oublierait jamais que le Hezbollah avait fait beaucoup d’efforts pour récupérer ces terres.
Au lendemain d’un entretien exclusif avec Samir Geagea, à la tête du parti politique des Forces libanaises, la chaîne de télévision saoudienne al-Arabiya a publié une autre interview, cette fois-ci avec Gebran Bassil, ministre libanais des Affaires étrangères.
Bien que la chaîne saoudienne ait entendu explicitement donner une atmosphère anti-Hezbollah à ses entretiens, non seulement Gebran Bassil, président du Courant patriotique libre — un parti pro-Hezbollah — mais aussi Samir Geagea, faisant partie de l’Alliance pro-saoudienne du 14 mars, ont refusé de s’aligner sur les intentions de la chaîne saoudienne et ont souligné que le Hezbollah ne contrôlait pas entièrement le Liban et qu’il faisait uniquement partie du gouvernement libanais.
Lors de cet entretien exclusif, le ministre libanais des Affaires étrangères a souligné que le Liban reprendrait certainement les fermes de Chebaa au régime israélien.
« Les informations officieuses qui ont fuité du plan de l’administration américaine pour la Palestine, dit le “Deal du siècle”, ne laissent pas présager que le plan soit destiné à établir la paix. C’est un plan préoccupant. »
Gebran Bassil a ensuite déclaré que l’accord, signé en 2006, entre le Courant patriotique libre et le Hezbollah s’inscrivait dans le cadre de la protection du Liban.
« Les fermes de Chebaa appartiennent aux territoires libanais et nous allons faire de notre mieux pour les reprendre à Israël. »
Interrogé pour savoir si les puits de pétrole conjoints aboutiront à la conclusion d’un accord de paix entre Israël et le Liban, Gebran Bassil a répondu que non.
« Si ces puits de pétrole se trouvent sur nos terres, ils nous appartiennent et s’ils ne sont pas dans notre pays, ils ne nous appartiennent pas. Partager une ressource sur la base de l’occupation, cela n’entraînera pas le renforcement de la paix. »
À la question de savoir si c’est le Hezbollah qui décide de la guerre ou de la paix au Liban, le haut diplomate libanais a répondu :
« Il revient au gouvernement libanais d’assurer la sécurité des frontières du pays et le Hezbollah, lui aussi, fait partie du gouvernement. Le Liban n’a jamais lancé une agression contre Israël. Ce n’était pas donc au Liban de décider de déclencher une guerre. Il s’est simplement défendu. Ce que veulent le gouvernement et la nation du Liban, ce n’est pas lancer une guerre contre Israël mais défendre leurs terres, frontières et ressources face aux agressions israéliennes. S’ils imposent une guerre au Liban, celui-ci y réagira et se défendra. »
Dans une autre partie de ses propos, le haut diplomate libanais a déclaré que tous les États arabes réclameraient tôt ou tard le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe.