L’armée turque envoie un nouveau contingent de commandos des forces spéciales pour renforcer les positions turques à la frontière avec la Syrie.
Selon l’agence de presse AA, un nouveau convoi transportant des forces spéciales turques et des blindés est arrivé vendredi à Reyhanli, ville de la province d’Hatay, limitrophe avec la Syrie.
Un important dispositif de sécurité encadre les convois destinés à renforcer les positions turques à la frontière avec la Syrie.
Mi-janvier, le président américain avait haussé le ton contre Ankara au sujet des Kurdes de Syrie. Alors que Washington et Ankara traversent un nouvel épisode de tensions, les présidents américain et turc, Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan, avaient abordé au cours d’un entretien téléphonique, le 14 janvier au soir, l’idée de la création d’une « zone de sécurité nettoyée du terrorisme » d’une trentaine de kilomètres sous contrôle turc, dans le nord-est de la Syrie, selon un communiqué de la présidence turque.
Une zone de sécurité permettrait de protéger les milices kurdes — et notamment les Unités de protection du Peuple (YPG) —, implantées dans le nord de la Syrie, et d’éloigner les armes lourdes des frontières turco-syriennes, prétend le département d’État américain.
Parrainée par les États-Unis, cette faction armée, épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagées sur le terrain aux côtés des Américains dans leur prétendue « lutte contre Daech », est considérée par la Turquie comme une organisation terroriste.
Ankara et Washington ont convenu de déployer des forces locales, non pas des forces kurdes, dans les régions à majorité arabe.
Lire aussi: Erdogan se prend une douche froide à Sotchi
L’envoyé spécial de Washington pour la Syrie, James Jeffrey, a également assuré que les deux pays œuvraient pour la création d’une « zone de sécurité » démunie de milices kurdes.
« La Turquie et les États-Unis entretiennent une coopération géopolitique importante depuis toujours. La Turquie, aux côtés de l’Iran et de la Russie, parraine les pourparlers d’Astana où sont représentés les groupes de l’opposition… Cela fait partie du processus du règlement politique de la crise en Syrie lancé par l’ONU », a-t-il déclaré selon le journal Al-Quds al-Arabi.
Le projet américano-turc n’a pas remporté l’adhésion du gouvernement de Damas.
Étant donné la défaite des groupes armés soutenus par la Turquie et les États-Unis, les observateurs estiment qu’en s’associant dans le nord de la Syrie, ces deux pays cherchent à compenser au moins en partie leur échec.