TV

La Russie dément tout bras de fer avec l’Iran au sujet de la Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les missiles S-400 russes. (Photo d'archives)

A l'annonce de la  restitution des restes du soldat sioniste Baumel à Tel-Aviv, soldat tué dans les années 80 en Syrie, certains analystes ont crié à la "trahison russe". En effet, ce geste de Moscou qui a affirmé l'avoir entreprise en coordination avec Damas, a donné lieu le lendemain même à des démentis syriens. La presse israélienne, elle, a sauté sur l'occasion pour célébrer " les retrouvailles russo-israéliennes" faites, toujours selon cette même presse, sur le dos de l'axe de la Résistance. C'était peut-être aller trop vite en besogne. 

Un haut responsable russe a fait part ce samedi, de l'imminente libération de deux "détenus syriens" des geôles d'Israël en échange du corps du soldat Baumel. L’envoyé spécial du président russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, a déclaré samedi 27 avril que Tel-Aviv avait décidé (sans doute sous pression russe, NDLR) de relâcher deux ressortissants syriens, retenus par Israël. Il s’agirait ainsi de « rendre la pareille » après avoir reçu le corps du commandant israélien, Zachary Baumel, tué lors de la bataille du sultan Yacoub, il y a presque 37 ans. L'info reste non précise sur l'identité de deux soldats syriens, et ne dit nullement où ils ont été capturés.

Alexandre Lavrentiev a confié à la chaîne de télévision RT que la libération des deux ressortissants syriens par Israël prendrait néanmoins du temps.

« Nous ne ferons rien en contradiction avec les intérêts de la Syrie », a-t-il assuré avant de revenir plus longuement sur Israël, et l'oeuvre de destruction qu'il mène automatiquement en Syrie : « Nous essayons de convaincre Israël qu’il est possible de changer la situation en Syrie sans détruire les infrastructures ou les positions militaires de ce pays. D’autre part, nous sommes aussi en contact permanent avec la partie syrienne. Ce qui nous importe avant tout est que la moindre provocation ou le moindre incident risque d’entraîner une guerre totale. Nous ne voulons pas que la Syrie se transforme en une scène de confrontation militaire ou de règlement de compte entre les grandes puissances », a expliqué Alexandre Lavrentiev, à peine quelques jours après des informations largement diffusées par les médias israéliens et reprises par les médias pro-Tel-Aviv comme quoi l'aviation sioniste aurait réussi à surclasser le 13 avril dernier lors de ses frappes contre Maysaf les S-300 syriens. 

Plus loin dans ses propos, le diplomate russe est revenu sur une autre rumeur largement exploitée ces der derniers temps par Israël, celle des "heurts entre les forces pro-Iran et pro-Russie en Syrie". Cette information a été vigoureusement démentie lundi par le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah mais le diplomate a aussi voulu y apporter son démenti : « Nous avons, (Russes et Iraniens, NDLR) à l’ordre du jour un ordre du jour bien précis pour les mesures que nous devons entreprendre ensemble. Cela fait partie des coordinations entre l’Iran et la Russie », a-t-il indiqué. 

Les propos de l'émissaire de Poutine interviennent alors qu'en Israël, les officiels se réjouissent en coulisse du déploiement du porte-avions USS Abraham Lincoln le 24 avril en Méditerranée, y voyant le signe d'une escalade des tensions anti-russe. DEBKAfile, site lié au renseignement de l'armée israélienne rapporte dans les détails la présence à bord du porte-avions de l'ambassadeur US à Moscou, John Huntsman, présence qui selon le site, est un avertissement à l'adresse de la Russie. 

"Quand vous avez 200 000 tonnes de diplomatie qui sillonnent la Méditerranée, c'est une diplomatie d'avant-garde - rien d'autre n'a besoin d'être dit.", aurait lancé l'ambassadeur. Pour le site, même pendant les années de guerre froide entre les États-Unis et la Russie soviétique, un ambassadeur des États-Unis n'avait été placé en première ligne de guerre anti-russe. " Cette manifestation de puissance diplomatique soutenue par l'armée américaine a été programmée pour le jeudi 25 avril, lorsque le président Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen étaient sur le point de se rencontrer pour leur premier sommet à Vladivostok, dans l'est de la Russie. "Ce sommet a été un défi de Poutine à Washington" selon le site qui y ajoute la décision récente de Moscou  d'accorder la nationalité russe à des "séparatistes ukrainiens soutenus par la Russie dans leur bataille contre le gouvernement central à Kiev". Selon DEBKA, cette décision a été perçue à Washington comme un "demi-pas vers l’annexion par la Russie d’une autre partie de l’Ukraine après la Crimée". Bref, entre Israël et la Russie, il semblerait qu'il y ait un retour de flamme, le régime de Tel-Aviv nourrissant sans cesse l'espoir de pouvoir tirer profit d'une confrontation militaire USA/Russie. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV