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Russie: les effets inverses des sanctions occidentales

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président Vladimir Poutine (au centre) passe en revue les exercices russes à Sébastopol, en compagnie du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou (à gauche). ©Sputnik/Archives

L’Institut français des relations internationales estime que le grand retour de la Russie en Afrique est en partie dû aux sanctions occidentales qui, loin de s’avérer efficace, font profiter à l’expansionnisme de la Russie ainsi qu’à la croissance de son influence sur la scène internationale.

Les sanctions occidentales et les exigences économico-politiques ont incité Moscou à trouver un nouveau terrain de jeu tel que le continent africain, indique l’IFRI.

Afin de punir la Russie pour ses actions envers l’Ukraine, les États-Unis, l’Union européenne et certains alliés dont le Japon, l’Australie et le Canada ont imposé des paquets de sanctions contre les autorités et les entités financières publiques du pays.

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Réagissant aux tensions maritimes entre la Russie et l’Ukraine, les États-Unis, le Canada et l’Union européenne ont imposé en avril 2018 de nouvelles sanctions visant certains ressortissants et les institutions russes.

Alors que les sanctions US ont frappé six ressortissants et huit institutions militaires russes, l'AP a conjointement fait état de celles imposées par l’Union européenne contre huit hautes autorités de la Garde côtière russe et des commandants de trois navires pour la confiscation de navires ukrainiens.

Les sanctions survenues quelques jours après que l’UE a annoncé dans un rapport ne plus considérer Moscou comme partenaire stratégique, ont provoqué une escalade des tensions entre la Russie et l’Occident et l’annulation d’une réunion entre le président russe et son homologue américain.

Le rapport de l’UE soulignait également la nécessité de l’arrêt du projet de gazoduc Nord Stream 2 associant le géant russe Gazprom à plusieurs entreprises européennes.

Les sanctions faisant partie intégrante de la politique de Washington, les autorités russes doivent s'organiser de façon à résister le plus longtemps possible. Moscou a subi, en un chiffre record, plus de 60 lots de sanctions. Les stratèges de la Maison Blanche craignent sérieusement l'expansionnisme russe. 

La Russie se distingue toutefois des autres pays soumis à de massives sanctions américaines. L’économie russe est bien intégrée au système financier international et aux chaînes d’approvisionnement mondiales, explique Marshall Billingslea, secrétaire adjoint au Trésor américain sur le financement du terrorisme.

Le Premier ministre russe Dimitri Medvedev a récemment estimé que l’économie russe serait confrontée à des difficultés au cours des six prochaines années, en raison d'une guerre économique et un régime de sanctions sans précédent.

L'année 2019 sera une année de compromis pour Moscou. Le Premier ministre russe a estimé que l'ensemble des changements structurels stimulera l’économie du pays.

Il a rappelé que la Russie poursuit sa politique consistant à remplacer les produits nationaux par des produits importés et à investir dans les secteurs économiques. Outre ces mesures de redressement interne, Moscou tentent de dénicher de nouveaux contreforts sur le continent africain afin de compenser l'impact des sanctions.

La Russie accorde donc une importance particulière à sa coopération avec les pays africains et envisage de renforcer les relations politiques bilatérales. Le soutien politique aux gouvernements africains et la mise en relief de leur rôle sur la scène internationale font partie de la politique de Moscou et pourraient donner de l’espoir aux États pauvres du continent noir.

Vladimir Safronkov, vice-ambassadeur russe à l’ONU, déclare au sujet des réformes du Conseil de sécurité : « Les pays asiatiques et africains devraient être les premiers à être impliqués dans la réforme concernant l'augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité. Je suis convaincu qu’ils sont en mesure de jouer un rôle important dans le processus de paix et de la sécurité internationales. »

L’aspect militaire constitue un autre facteur important à l’origine de l’important retour de la Russie en Afrique. Moscou a promis aux gouvernements arabo-africains de contribuer par sa présence militaire au renforcement de la stabilité politique et la sécurité dans les pays les plus pauvres du continent.

La Libye, le Soudan et l’Égypte sont les trois pays arabes d’Afrique qui ont consenti à une présence militaire ou même la création d’une base militaire russe sur leur sol.

Le maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne, avait auparavant proposé la création d’une base militaire russe à Benghazi, deuxième grande ville de la Libye.

Haftar avait estimé lors de son entretien avec le ministre russe de la Défense que l’installation d’une base militaire russe dans le sud de la Méditerranée et près des pays membres de l’OTAN était un atout.

Par ailleurs, le Soudan s’est également dit disposé à consacrer l’un de ses ports à l’établissement d’une base militaire russe.

Dans le cadre de sa coopération pour améliorer les conditions économiques et lutter contre la pauvreté en Afrique, Moscou a annoncé qu’il renoncerait à une dette montant à 20 milliards de dollars. 

Ces circonstances marquées par le changement de jeu de la Russie ont confronté l’Occident à une question cruciale qui est de savoir si les sanctions contre la Russie n'auront pas des résultats inverses. Une telle possibilité ainsi que la lutte que mène Moscou pour trouver de nouveaux champs d’action et accroître son influence étrangère mettent de plus en plus en cause le niveau d’efficacité des sanctions qui lui sont imposées. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV