Le Leader de la Révolution islamique l'avait bien souligné lors de la visite du 6 avril du Premier ministre irakien à Téhéran: «Si le gouvernement et les responsables irakiens suivent les États-Unis, ces derniers en profiteront. L'actuel gouvernement irakien, son Parlement et ses figures politiques ne servent pas les intérêts américains, c’est pourquoi Washington a fomenté des complots en vue de les chasser de la scène politique irakienne. » Et aujourd'hui c'est l’Alliance Fath d'Irak ( 2eme force parlementaire issue des Hachd al-Chaabi, NDLR) qui vient d’annoncer que les États-Unis et certains pays de la région tentent de renverser le Premier ministre Adel Abdel-Mahdi, quitte à provoquer une nouvelle crise politique en Irak.
Il est vrai que le PM irakien a réalisé en peu de temps un très gros travail qui commence sérieusement à inquiéter Washington: son rapprochement substantiel avec la Syrie et l'Iran illustré par l'établissement d'une route stratégique reliant son pays à la fois à l'Iran et à la Syrie, la consolidation des Hachd à titre de pilier de la lutte anti terroriste mais aussi en rapport avec les forces syriennes, le renforcement des liens avec l'Iran et aider ce dernier à contourner les sanctions US et puis et surtout à aplanir le terrain à une révision des accords militaires avec les USA signés sous d'anciens gouvernements.
L’Alliance Fath présidée par Hadi al-Ameri a déclaré que le Premier ministre Adel Abdel Mahdi ne serait pas démis de ses fonctions, "suivant les diktats des parties extérieures".
Abdulameer Ta’yeban, député de l’Alliance Fath a souligné que les fractions politiques irakiennes ne devaient pas se laisser influencer par les plans complotistes des États-Unis et de leurs alliés régionaux qui cherchent la noise au PM et veulent même éliminer de la scène.
Le parlementaire irakien a confié au site d’information « Baghdadtoday » que les Américains et leurs alliés arabes projetaient de faire changer le Premier ministre Adel Abdel-Mahdi pour déclencher une nouvelle crise politique. Peut-être via une "révolution colorée".
« Le Premier ministre dispose d'une large popularité en Irak et sur la scène internationale et il a été élu à l'unanimité et en vertu d’un accord entre les fractions politiques de l’Alliance al-Islah et al-Binaa. Saeroun et al-Fath, fractions majoritaires au Parlement, se sont mis d’accord après quoi le cabinet a été formé ; on ne peut donc pas se dérober à ses engagements », a-t-il indiqué.
Les médias irakiens avaient déjà fait état de la formation d’un front anti-Abdel-Mahdi, soulignant que « l’objectif de ceux qui ont lancé ce projet consiste à renverser l’actuel chef du gouvernement et à le remplacer par Haïdar al-Abadi ».
Mais est-ce possible? « Le retour au pouvoir d’al-Abadi est impossible», a dit le parlementaire irakien en évoquant que l'indéfectibilité de la loi et le fait que le gouvernement Mahdi a à son actif un bilan plutôt positif.