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Les USA veulent couper les voies terrestres reliant la Syrie à l'Irak et à l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Troupes américaines en Syrie. ©Pinterest

Les USA disent vouloir maintenir leurs troupes à Al-Tanf pour couper tout contact entre la Syrie d'une part et l'Irak de l'autre façon d'empêcher aussi la poursuite de toute action coordonnée de l'armée syrienne et de la Résistance irakienne. La libération d'al-Tanf, située dans le triangle frontalier syro-irako-jordanien est donc une nécessité. Mais les Américains sont-ils à même de s'y opposer ?

Le journal Al-Binaa répond: Les États-Unis insistent toujours et à diverses occasions sur le fait que l’objectif essentiel de la présence de leurs militaires à al-Tanf et à l’est de l’Euphrate consistait à couper le corridor qui relierait l'Iran à la Syrie, puis au Liban, en passant par l’Irak. Pour le reste, c'est là aussi le principal justificatif qu'Israël invoque pour expliquer le pourquoi de ses frappes aériennes contre le sol syrien. Mais où en est-il le binôme Israël-USA dans ce fameux objectif de "couper le corridor de la Résistance" ? 

En dépit d'une campagne médiatique intense, force est de constater que l'axe précité est bien loin de ses objectifs: des centaines de frappes aériennes contre Deir ez-Zor n'ont pas changé d'un iota les positions de l'armée syrienne et surtout de la Résistance à l'est syrien.

Les combattants des Hachd al-Chaabi et les soldats de l’armée syrienne continuent de maintenir le contrôle de larges pans des frontières communes irako-syriennes étendues de part et d'autre des points de passage d'Abou Kamal (Syrie) et d'al-Qaem (Irak).

La route commerciale Syrie-Irak-Iran n'est certes pas encore ouverte aux échanges commerciaux: n'empêche que la route militaire, elle, est largement ouverte et sous contrôle conjoint des Hachd al-Chaabi, de l’armée syrienne et de la Résistance libanaise, toutes alliées de Téhéran qui se sont massivement installés le long de la frontière irako-syrienne sans que les États-Unis n'osent, ne serait-ce qu'une seule fois, les viser. Idem pour l’armée israélienne qui ne s'est jamais non plus aventurée dans cette zone. Pourquoi ? Un seul raid israélien visant l’aéroport T4 en 2017 a provoqué la cinglante riposte de l’axe de la Résistance qui a tiré des dizaines de missiles sur plusieurs sites militaires israéliens situés dans le Golan occupé.

Alors pourquoi les USA insistent à maintenir leur présence à al-Tanf ? Le journal évoque trois raisons: primo, pour utiliser cette présence comme une monnaie d'échange au cours de toutes négociations à venir. Secundo, pour maintenir sous pression les Kurdes de l’est de l’Euphrate et les empêcher de négocier avec le gouvernement syrien. Leur présence à l’est de l’Euphrate sert de prétexte pour établir un État kurde indépendant objectif auquel les USA ne renonceront jamais. Tertio, pour se tenir près des gisements pétroliers largement inexploités de l'est syrien dans le contexte où l'Amérique ambitionne de devenir le premier producteur du pétrole, quitte à provoquer l'implosion de l'OPEP. 

Mais il y a aussi la volonté de monnayer leur présence et de s'en servir dans le cadre d'un marché face à la Russie et dans de nombreux dossiers régionaux et internationaux comme l’Ukraine, le Venezuela, l’achat des S-400 par la Turquie et enfin des gages sur la sécurité d’Israël au cas où il serait impossible que les conseillers militaires iraniens et les combattants du Hezbollah se retirent de la Syrie.  

Aux dernières nouvelles, l'axe de la Résistance continue à resserrer l'étau autour d'al-Tanf et un corridor humanitaire russo-syrien évacue en ce moment des centaines de réfugiés du camp de Rubkan. Une première brèche s'est produite et elle risque de se creuser surtout que des informations font état d'une reconfiguration de forces et de munitions à l'aéroport T4.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV