Le chef d’état-major des forces armées iraniennes a déclaré que la République islamique d’Iran et son voisin irakien avaient accepté de coopérer dans le domaine de la défense aérienne afin de faire face aux défis auxquels sont confrontés leurs espaces aériens. Quel genre de défis ? Depuis quelques mois Israël menace de bombarder les forces irakiennes déployées sur les frontières syro-irakiennes, force essentiellement chargée de bloquer les infiltrations terroristes, et ce, au détriment des plans US. Idem pour les Américains qui, en cas de retrait « forcé », pourraient être tentés par une action contre les forces irakiennes. Une défense aérienne conjointe irako-iranienne signifierait des tirs de missiles antimissiles contre les avions ennemis. En effet, cette défense pourrait parfaitement se connecter à la défense aérienne syrienne. Il y a un mois, les chefs d’état-major des trois pays que sont l’Iran, l’Irak et la Syrie se sont rencontrés en Syrie. Les bases d’une défense aérienne conjointe ont été jetées dès cette rencontre. Aux dernières nouvelles, un dernier détachement de six F-16 américains ont quitté samedi le Nevada pour l’Irak, où ils se sont posés sur l’aéroport de Balad, à 64 kilomètres au nord de Bagdad. Ces avions US n’iront sans doute pas servir cette fois les intérêts US.
Le général Mohammad Baqeri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, a fait état de la coopération des unités aériennes des deux pays à la suite d’une rencontre, à Téhéran, avec son homologue irakien, le lieutenant-général Othman al-Ghanmi, ce dimanche 7 avril.
Le général Baqeri a déclaré avoir abordé avec son homologue irakien la défense intégrée du ciel d’Iran et d’Irak, car les deux parties pouvaient ressentir des menaces venant de la direction de leurs frontières occidentales.
« En conséquence, il a été convenu que les secteurs de la défense aérienne des pays travaillent ensemble et qu’une plus grande coordination soit établie à cet égard », a déclaré le général Baqeri.
Le chef d’état-major des forces armées iraniennes a déclaré que les deux parties avaient également décidé d’entamer une coopération en matière d’entraînement et de transfert des expériences défensives de l’Iran en Irak et d’exercices militaires conjoints.
Les accords à ce sujet, a-t-il ajouté, seront finalisés lors d’une prochaine visite du chef de l’armée irakienne à Téhéran.
Le lieutenant-général Ghanmi était dans la capitale iranienne au sein d’une délégation accompagnant le Premier ministre irakien Adel Abdul-Mahdi.
Samedi 6 avril, la délégation a rencontré l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, leader de la Révolution islamique, et le président Hassan Rohani.
Le général Baqeri a déclaré que le haut commandant irakien lui avait promis que Bagdad exercerait un contrôle plus strict sur la présence militaire des États-Unis sur son sol.
« Les forces américaines ne sont là que pour former les soldats irakiens et leurs activités sont placées sous la surveillance de l’armée irakienne », a ajouté al-Ghanmi cité par le général Baqeri.
Lors de sa rencontre avec le chef d’état-major de l’armée irakienne, le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Khamenei a souligné que le gouvernement irakien devrait s’assurer que les forces américaines quittent l’Irak dès que possible.