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Les agissements de l’armée américaine se sont multipliés en Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile de longue portée iranien, Shahab. (Photo d'illustration)

Vendredi 5 avril, les États-Unis ont accusé l'Iran d'avoir causé la mort de 608 militaires américains en Irak occupé. Brian Hook a donné la période allant de 2003 à 2011, comme étant celle où l'Iran aurait appuyé « ses milices » pour qu'ils s'en prennent aux forces d'occupation US, coupables de meurtre, de viol, d'emprisonnement et de torture de citoyens irakiens. En avançant cette idée, les Américains semblaient vouloir préparer le terrain à ce qu'a prédit samedi The Wall Street journal, le blacklistage du CGRI, Corps ds gardiens de la Révolution islamique, soit l'un des deux piliers de l'Armée iranienne. S'il est vrai que le Pentagone pour avoir été depuis 40 ans aux prise avec le CGRI, sait à quel danger mène une pareille décision, les « cols blancs » de Washington au nombre des quels figure le couple Bolton-Pompeo semblent parfaitement à coté de la plaque. 

Samedi le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, recevait en audience le Premier ministre irakien, sorti juste d'une série d'importants entretiens portant entre autres sur le pacte militaire Bagdad-Téhéran. La quasi-totalité de la presse internationale ont à juste titre repris la phrase clé prononcée par le Leader, quand il a demandé au PM Mahdi de « faire en sorte que les militaires américains quittent l'Irak le plutôt possible ». À partir du lundi 8 avril, l'Iran pourrait porter les forces armées américaines sur sa liste noire d'organisations terroristes, laquelle comprend déjà Daech, si l'envie prenait à Washington de « blacklister » le Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranienne (CGRI). Il va sans dire que la décision iranienne impliquera l'axe de la Résistance dans sa totalité, ce dernier étant présent à la fois en Irak, au Liban, en Syrie et en Palestine. 

Durant ces derniers mois, les forces de l’armée américaine ont multiplié leurs activités à l’aéroport de Harir à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, en y déployant une centaine de militaires. Idem dans une autre base située l’est de la ville d’al-Rutbah, soit à environ 310 kilomètres à l’ouest de Ramadi et à moins de 100 kilomètres de la frontière syrienne où se réinstallent les militaires US recyclés depuis la Syrie voisine. 

Il y a quelques jours, l'État irakien dont l'armée est essentiellement composée des forces anti-américaines a lancé un premier avertissement aux USA et cet avertissement concernait effectivement la base Ain al-Assad où est maintenu le gros de troupes US. Sur fond de débats autour d'un projet de loi sur le retrait des troupes US  au Parlement, le commandement de l’état-major interarmées des forces irakiennes a confirmé que c'est l'État et l'État irakien seul qui contrôle Ain al-Assad. Ce qui veut dire très clairement qu'une présence américaine sur cette base pourrait à tout moment être remise en cause.

Même au Kurdistan passé pourtant pour une région dont la population se sent « amie » des Américains, les ressentiments anti-US montent en flèche sans que Washington s'en aperçoive : Dans un récent entretien accordé à Sputnik, les représentants des principaux partis politiques de la région autonome du Kurdistan irakien critiquent violemment la reconnaissance de l'occupation israélienne du Golan et dénoncent une « scandaleuse occupation ». C'est dire à quel point l'Amérique de Trump perd une à une ses cartes et s'expose au « danger» : «De nombreux pays, dont la Turquie, ont exprimé leur réprobation face à cette démarche de Donald Trump. Nous partageons entièrement la position d'Ankara sur cette question. Les hauteurs du Golan appartiennent à la Syrie. […] La décision des États-Unis sur le Golan signifie leur soutien à l'occupation», ainsi argumente Maruf, du Front populaire turkmène d'Irak. 

DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée israélienne et connu pour ses hypothèses saugrenues prévoit dans son article de 6 avril, de vastes affrontements entre l'axe de la Résistance et les États-Unis au cas où ces derniers inscrivaient l'armée iranienne sur leur liste noire. Et il définit même une place pour Israël dans cette guerre apocalyptique à venir . « Israël sera chargé d'intensifier ses attaques aériennes contre la Syrie et à étendre ses frappes à l'ouest de l'Irak, où sont présentes les "proxies pro-iraniens placé sous le commandement du CGRI". »

Mais les Irakiens s'attendront-ils à ce qu’Israël les bombarde ? Rien n'est moins sûr. Le mouvement Al-Nujaba, principal allié irakien de l'armée syrienne, largement déployé au Golan, ne demande que le feu vert de l'État syrien pour passer à l'acte surtout depuis que les États-Unis ont reconnu l’occupation israélienne de ce plateau stratégique.

Quant aux Américains à proprement dit, le Leader a déjà donné leur réponse lors de ses entretiens avec le PM irakien: « Vous devez faire en sorte que les Américains retirent leurs troupes d’Irak le plus rapidement possible, car lorsqu’ils restent pendant une durée prolongée dans un pays, il devient plus difficile de les expulser. Ils cherchent à assurer leurs intérêts à long terme en formant un gouvernement à l’instar de ceux que l’on a connus au début de l’invasion américaine de l’Irak. »

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV