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Pour sa première sortie étrangère, le PM irakien a choisi l'Égypte et non sans raison

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (D) serrant la main du Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi au palais présidentiel du Caire, le 23 mars 2019. ©AFP

Pour ceux des analystes qui suivent les évolutions égyptiennes avec un intérêt croissant, la visite du Premier ministre irakien au Caire qui constitue sa première sortie depuis qu'il est élu à la tête du gouvernement, mérite réflexion. Le PM irakien devra se réunir en sommet avec les dirigeants égyptien et jordanien. Dans un communiqué émis samedi, Adel Abdel Mahdi évoque d'ailleurs la tenue de ce sommet " important" dont les acquis " profiteront aux intérêts de l'Irak et des pays de la région". Samedi, l'Égypte et la Jordanie ont exprimé leur hostilité ouverte à la reconnaissance américaine de l'occupation du Golan syrien, et se sont rapprochés des positions de la Résistance. Le PM irakien dont le pays fait partie de l'axe de la Résistance est-il porteur d'un message pour le président égyptien et le roi de Jordanie? 

Toujours est-il que samedi 23 mars au Caire, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont souligné, lors d’un point de presse conjoint, que les deux pays devraient ouvrir un nouveau chapitre dans les coopérations bilatérales, ce qui veut dire que l'Irak et l'Égypte s'engagent dans une nouvelle dynamique de coopération. Abdel Fattah al-Sissi a déclaré que la visite du Premier ministre irakien au Caire,  était significative, car il s’agissait du premier déplacement officiel du Premier ministre irakien depuis sa prise en fonction. « Cette visite met en évidence les relations profondes qu’entretiennent les deux pays », a-t-il souligné avant de présenter ses condoléances auprès du Premier ministre irakien pour le naufrage d'un bateau au Tigre, une drame qui a fait une centaine de morts.

Pour le reste, Abdel Fattah al-Sissi n'a pas manqué de saisir l'occasion de la présence du PM irakien au Caire pour rendre hommage aux acquis du gouvernement irakien sur le plan sécuritaire qui se sont soldés par "la libération de l'Irak du joug du terrorisme". L'Égypte est en proie aux attaques terroristes en provenance du Sinaï où Daech possède des cellules bien actives et soutenues par les parties étrangères. 

« L’Irak fait face à de nombreux problèmes. La communauté mondiale aura à entreprendre un mécanisme performant destiné à empêcher le transfert des miliciens étrangers vers d’autres régions du monde après la victoire sur Daech », a déclaré le président égyptien laissant éclater au grand jour la vive inquiétude du Caire de voir les sponsors des terroristes de procéder à leur transfert vers le nord de l'Afrique. 

De son côté, Adel Abdel Mahdi a réaffirmé que l’Irak et l’Égypte entendaient mettre en œuvre plusieurs projets dans divers domaines dont le logement, la culture, l’éducation et le transport. Un prélude pour des coopérations plus poussées à l'avenir. 

Le Premier ministre irakien a souligné que les dirigeants des deux pays ainsi que les deux nations étaient résolus à donner de "l’essor à leurs relations bilatérales sur tous les plans". Il a déclaré avoir discuté avec le président al-Sissi des voies permettant le développement des coopérations tous azimuts.

Adel Abdel Mahdi a précisé que son pays envisageait d’établir des relations solides avec les pays arabes dont et surtout l’Égypte. La visite du PM irakien avait été planifiée il y a deux mois, mais les deux dirigeants devraient aussi retrouver le roi de Jordanien au Caire pour un sommet tripartite. Samedi l'Égypte et la Jordanie ont réagi à la récente décision des USA de reconnaître l'occupation du plateau syrien du Golan par Israël. En effet, les deux pays qui ont de quoi s'inquiéter dans la mesure où Qods, la Cisjordanie, mais aussi le Sinaï font désormais l'objet des plans d’expansionnisme US/Israël.

Pour l'Égypte et la Jordanie, l'alignement total de Riyad sur les politiques anti-palestiniennes, anti-arabes de Washington est un "danger" qui menace leur intégrité. Des voix s'élèvent de plus en plus aussi bien en Égypte qu'en Jordanie pour exiger un changement de priorité et de politique : après tout, un éloignement du Caire et d'Amman vis-à-vis des États-Unis ne pourrait se réaliser sans un rapprochement avec le camp qui soutient la Palestine. Ces derniers temps, Le Caire a renoué le dialogue avec Gaza et sert régulièrement d'intermédiaire entre Gaza et Israël tandis que la Jordanie intensifie de plus en plus ses coopérations avec la Syrie, et ce, au mépris des remontrances du Conseil de Coopération du golfe Persique.   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV