Commentant la décision de Trump de reconnaître l'occupation du Golan par Israël, le journal Haaretz affirmait: "Sur le front intérieur, la décision américaine aura de graves conséquences, la droite intensifiera la pression pour appliquer la loi israélienne à la zone C en Cisjordanie où se trouvent toutes les colonies juives et où il y a peu de Palestiniens...Les colons de Cisjordanie et leurs partisans demanderont pourquoi Trump reconnaîtrait les communautés israéliennes de Katzrin et d'Ein Zivan (Golan) mais pas celle d'Ariel et de Beit El en Cisjordanie et croyez-vous que les Palestiniens resteront les bras croisés face aux nouvelles exigences des colons? Et bien non. Il y aura plus d'attaques anti-israéliennes, plus de tensions et plus de violence. ... La reconnaissance américaine de l'annexion du Golan est un cadeau empoisonné".
En effet, les semaines qui s'annoncent seront particulièrement éprouvantes pour le régime occupant Qods. Parallèlement à la révolte de Gaza et aux marches de « retour » qui tendent désormais à avoir lieu toutes les nuits et pas seulement les vendredi, aux attaques anti-israéliennes croissantes en Cisjordanie, Israël devra désormais compter avec un Golan occupé qui ne veut pas du tout d'Israël et qui le considère comme une puissance d'occupation : 1ère manif anti-américaine et anti-israélienne a d'ailleurs eu lieu samedi 23 mars au Golan.
En effet samedi a été loin d'être un jour tranquille pour l'armée israélienne : Une explosion s’est produite dans la colonie de peuplement sioniste Eilat en Cisjordanie occupée. Deux israéliens ont été grièvement blessées, ils ont été transférées à l’hôpital. Les sources israéliennes ne se sont pas encore exprimées sur l'origine de ce qu'elles qualifient d'incident, qui pourrait, pourtant, avoir lieu à la suite d’une autre opération de la Résistance palestinienne contre Israël. Cette semaine les appareils de renseignement israéliens ont été pris de court par une spectaculaire opération à Selfit et depuis, les heurts anti-israéliens vont croissants. Six Palestiniens sont tombés sous les balles d'une armée israélienne qui a été contrainte d'engager les commandos et 120 autres ont été blessés.
Le 17 mars, deux attaques anti-israéliennes ont eu lieu, l’une à l’arme blanche et l’autre à l’arme à feu, près de la colonie d’Ariel à Salfit et ce malgré des mois d'opérations de "sécurisation israélienne. L'échec est flagrant dans la mesure où deux colons sionistes ont été tués et plusieurs autres blessés, alors que Netanyahu n'a cessé tout au long de ces derniers mois de se vanter d'avoir su "sécuriser" la Cisjordanie. La double attaque intervient à peine 48 heures après le double missile "éléctoraliste" tirés contre Tel-Aviv sur quoi Netanyahu avait capitalisé pour pouvoir déclencher une grande guerre contre Gaza et s'assurer de sa victoire. .
Israël en état d’alerte au Golan occupé
Et c'est dans ce contexte que Trump jette un pavé dans la marre et reconnaît l'occupation israélienne du Golan et ce, au prix de déclencher une levée de bouclier sur la scène internationale. Sur le terrain, l’armée et la police israéliennes sont inquiètes et vu les manifs anti-américaines de samedi, elle se prépare à de "possibles troubles" sur le plateau du Golan occupé ainsi que "des deux côtés de la ligne de séparation".
Se référant à l'armée israélienne, la chaîne de télévision israélienne Channel 13 a annoncé que des" tireurs d’élite avaient été déployés dans la région" et que "des mesures de contrôle des émeutes, telles que gaz lacrymogène et balles en caoutchouc", avaient été fournis aux forces stationnées dans la région. En d'autres termes, l'armée sioniste s'attend à la fois à des opérations d'infiltration venues du territoire syrien et à une révolte anti-israélienne au Golan occupé.
Plusieurs sénateurs américains, dirigés par Lindsey Graham et Ted Cruz, s’efforcent de faire adopter au Sénat et à la Chambre un nouveau projet de loi reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan. Le projet de loi encouragerait également les États-Unis à mener des "projets communs" avec Israël dans le Golan, y compris "la recherche et le développement industriels".
Le président américain Donald Trump a soutenu cette mesure en déclarant: "Après 52 ans, il est temps que les États-Unis reconnaissent pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan ".
Aussitôt, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Meqdad a dénoncé les propos de Trump qui représente le régime sioniste, lui-même le plus important protecteur du terrorisme, rappelant que Damas se réservait le droit d'utiliser tous les moyens possibles, dont le recours à la force pour libérer son territoire.