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L’Otan renforce sa présence militaire en Europe de l’Est

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats américains. (Photo d'archives)

À partir de 2016, toutes les activités de l'Otan laissent présager qu’elle se prépare à la guerre. L’Otan concentre de plus en plus ses efforts visant à renforcer sa présence près des frontières russes. L’Alliance est principalement présente en Norvège, en Pologne, en Ukraine et dans les pays baltes.

L'Otan a renforcé sa présence militaire en Europe de l’Est en déployant quatre bataillons multinationaux en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne.

Ces bataillons tactiques, dirigés respectivement par le Royaume-Uni, le Canada, l'Allemagne et les États-Unis, sont des forces robustes, multinationales et prêtes au combat. Ces bataillons ont pour mission de démontrer la puissance du lien transatlantique et d’indiquer clairement qu'une attaque contre un allié serait considérée comme une attaque contre l'ensemble de l'Alliance.

L'Otan exerce également une présence militaire renforcée sur terre, en mer et dans les airs au sud-est du territoire de l'Alliance et dans la région de la mer Noire.

La présence terrestre de l’Otan dans le sud-est de l’Alliance est fondée sur une brigade multinationale qui opère sous le commandement de la Division multinationale du Sud-est en Roumanie et qui coordonne les exercices multinationaux dans le cadre de « Combined Joint Enhanced Training Initiative ».

Dans les airs, plusieurs Alliés ont renforcé les efforts de la Roumanie et de la Bulgarie pour protéger l’espace aérien de l’Otan.

Les décisions prises pendant le sommet de Varsovie en 2016 ont été également renforcées par le sommet de Bruxelles en 2018. Ces agissements en pleine croissance de l’Otan sont justifiés par:

En outre, les États baltes, la Pologne et la Norvège, ainsi que l'Ukraine, sont confrontés à deux problèmes majeurs qu'il convient de résoudre:

« Premièrement, la capacité de déplacer le matériel et le personnel militaires nécessaires dans et à travers la région en raison d'obstacles bureaucratiques et logistiques fastidieux; et deuxièmement, l’absence d’un nombre suffisant de forces de réaction rapide à haut niveau de préparation des États membres européens qui soient actuellement disponibles pour être déployées en cas de crise ».

Cela alors que la Russie n'aurait apparemment aucun de ces problèmes:

« La Russie peut rapidement mobiliser une force écrasante dans la région. La Russie a l'avantage de disposer de lignes de communication internes efficaces et d'une armée restructurée axée sur la brigade, ce qui permet un déploiement rapide. En outre, la modernisation de la Russie permet à ces forces de disposer d’une grande capacité en matière de puissance de feu et de mobilité, ainsi que de systèmes de défense antiaérienne sophistiqués ».

Pour y remédier, l'Otan a annoncé ce qui suit dès 2017:

« La création de deux nouveaux commandements à Norfolk, en Virginie et à Ulm, en Allemagne. Ces deux commandements aideront à la coordination du déplacement des troupes à travers l’Atlantique et en Europe. En outre, les États-Unis investissent de plus en plus dans l’Initiative de dissuasion européenne et les Alliés investissent de plus en plus dans le personnel et les équipements nécessaires pour rendre disponible le rééquilibrage actuel des forces classiques aux fins de la défense et de la dissuasion de l’Otan. Il reste encore beaucoup à faire ».

Plus précisément, la mobilité militaire constitue désormais un axe essentiel de la coopération avec l'Union européenne. Déplacer les forces alliées dans et à travers l'Europe à une grande vitesse et les maintenir, cela constitue un défi logistique important impliquant de nombreuses parties prenantes aux niveaux national et multinational.

L’Otan travaille également sur divers centres d’excellence qui seraient créés avec de nombreux pays membres et dont la plupart seraient établis en Europe, et plus particulièrement dans les pays baltes et du « front oriental ».

En Norvège, jusqu’à 700 Marines américains seront déployés dans les années à venir où ils coopéreront avec les troupes britanniques qui se dirigent également vers le Nord.

Récemment, le 19 mars, la Norvège a affirmé avoir des preuves électroniques selon lesquelles les forces russes perturbaient ses signaux GPS au cours des exercices Trident Juncture de l'Otan.

En réaction, Moscou a nié toute implication dans le brouillage des communications en Norvège et en Finlande. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié les allégations de la Norvège concernant l’ingérence GPS de « fantasmes » en demandant à Oslo de fournir des documents authentiques à ce propos.

La Pologne participe également à de nouvelles discussions sur l’implantation d’une base militaire américaine permanente sur son sol. L’idée est également soutenue par « la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, la Roumanie et l’Ukraine qui courent tous le plus grand risque d’une agression militaire russe ».

En outre, d'autres installations militaires, notamment liées au renseignement, sont en cours d'amélioration dans les pays de l'Otan situés en Europe de l’Est.

Dans le cadre d'une autre démonstration de force, les États-Unis ont déployé au Royaume-Uni six bombardiers B-52 à capacité nucléaire pour des exercices militaires avec des alliés régionaux et des partenaires de l'Otan.

Le 20 mars, le B-52H de la Royal Air Force, stationné à la base aérienne de Fairford, a eu la possibilité d'imiter un vaste attentat à la bombe antimissile dans la région de Kaliningrad.

Des reportages ont également révélé que le gouvernement britannique se préparait le 22 mars à placer son armée en état d’alerte en cas d’un scénario d’un Brexit sans accord. Cependant, le lien entre un Brexit sans accord et la préparation de l’armée au conflit n’est pas du tout clair.

Dans les médias, il y a une grande hystérie à propos de la prétendue « agression russe » alors que se poursuit une campagne de propagande concernant les pirates informatiques russes.

En outre, le Parlement européen a récemment adopté une résolution qualifiant la Russie de « principale source de désinformation en Europe » et demandé un financement accru du groupe de travail européen sur la StratCom qui avait déjà mobilisé 1,1 million d’euros en 2018.

Le Parlement européen a également proposé de « soutenir les médias indépendants et diversifiés en langue russe dans les pays du partenariat oriental et au-delà » et « de se concentrer sur les pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne et les partenaires voisins de l'UE en les aidant dans leurs efforts pour contrecarrer la propagande hostile et des activités de désinformation ».

Récemment, le président des États-Unis, Donald Trump a demandé un budget de 500 millions de dollars pour contrer « l'influence perverse de la Russie ».

La création de la Force spatiale des États-Unis est désormais également un fait qui recevrait un financement conformément à la demande budgétaire de Trump.

La Russie, pour sa part, entreprend aussi des actions pour s'adapter à l'évolution de la situation. Dans la foulée, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé la création de nouvelles formations et unités au sein de l'armée russe le long des zones les plus sensibles: les districts militaires occidental, oriental et méridional.

La Russie souligne qu'elle ne représente aucune menace pour aucun pays et nie toute accusation relative à sa prétendue « agression », bien que, si l'Otan se prépare sur tous les fronts, la Russie n'a d'autre choix que de se préparer également.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV