Le grand journaliste arabe Abdelbari Atwan a accordé une interview à la chaîne libanaise Al-Mayadeen dans laquelle il analyse la réunion tripartite Iran-Irak-Syrie qui vient d’avoir lieu à Damas.
Selon Atwan, le point le plus important qui ressort de cette rencontre est le fait que l’Irak occupe désormais une place cruciale au sein de l’axe de la Résistance et qu’il participera à la bataille qui se profile.
En effet, selon Atwan, la bataille finale pour la libération de l’est de l’Euphrate ne saurait tarder. Il souligne le fait que le chef d’état-major de l’Irak a déclaré que les frontières syro-irakiennes seront bientôt rouvertes ; ce qui signifie selon Atwan que cela ne sera pas possible tant que les FDS seront présentes à l’est de l’Euphrate.
Ensuite, le journaliste arabe affirme que les coopérations militaires entre les trois pays vont passer d’un stade politique à un stade militaire. Il s’interroge sur ce qu’il adviendra des 2 000 militaires américains présents dans l’Est syrien et qui fournissent équipements lourds et munitions aux Kurdes.
Abdebari Atwan évoque aussi la récente visite surprise du président syrien en Iran, où il a eu des rencontres avec de hauts responsables, et il en conclut que les protagonistes ont envisagé l’option militaire. Ces discussions, selon lui, ont constitué un prélude à la rencontre entre les hauts responsables des trois pays, cette fois-ci à Damas.
Pour l’éditorialiste arabe, les États-Unis sont désormais encerclés au Moyen-Orient : les Américains et leurs alliés ont été battus en Syrie et en Irak et leur défaite au Yémen ne saurait tarder.
« Je pense que le trio formé par l’Irak, la Syrie et l’Iran est l’expression d’un front militaire et politique très important dans la région. Je prévois deux événements à la suite de la réunion tripartite à Damas. Premièrement, Trump retirera les troupes américaines de la Syrie dès que possible pour prévenir les tensions et les affrontements militaires avec l’Irak, la Syrie et l’Iran, ainsi que pour empêcher de nouveaux combats.
Deuxièmement, Recep Tayyip Erdogan révisera ses politiques concernant la Syrie et il coopérera davantage avec la Russie et il fera revivre l’accord d’Adana, le meilleur moyen de préserver la sécurité de la Turquie et de la Syrie et l’élimination du terrorisme. »
« Israël est dans un goulot d’étranglement. Netanyahu s’est rendu à Moscou et a demandé à Poutine de poursuivre sa guerre contre la Syrie et d’attaquer les positions de l’Iran, mais il n’a réussi à arracher aucune promesse de la part de Poutine », a rappelé Atwan, avant de conclure ainsi : « Tel-Aviv tente de combattre l’Iran en jugulant son influence dans la région, mais lorsqu’il voit la coordination tripartite militaire syro-irano-irakienne, ses peurs et ses doutes redoublent ».