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Visite de Rohani en Irak: les USA à genoux...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les soldats américains dans l'ouest de l'Irak. (Photo d'archives)

Que l'Irak ait choisi de tenir tête aux pressions, aux menaces et aux intimidations américaines et ait opté pour ses intérêts stratégiques au lieu de les sacrifier sur l'autel US, cela constitue un choc qui dépasse largement l'entendement du camp atlantiste. En termes économiques, les États-Unis n'ont cessé de menacer l'Irak de pire riposte s'il décidait, dans un méga défi anti-sanctionnel, d'ouvrir ses banques à l'Iran. C'est désormais chose faite et l'Iran, se faisant aider à la fois par les banques irakiennes et par le mécanisme de dé-dollarisation , saura faire voler en éclat le régime des sanctions US.

Réunion des responsables de haut rang iraniens et irakiens à Bagdad, le 11 mars 2019. ©president.ir

En termes militaires, aussi, les Américains qui détiennent plus de 10 000 soldats en Irak et qui projettent d'y multiplier leurs bases à la lumière de leur retrait supposé de Syrie, force est de constater que les choses tournent plutôt mal pour eux. On se rappelle fort bien en effet des menaces formulées par Pompeo qui promettait au Premier ministre irakien il y a un mois les "foudres de l'enfer israélien", si ce dernier ne choisissait pas d'amputer son armée de sa composante pro-Résistance. Quant à l'enjeu confessionnel, dont se sont servi depuis des années l'Amérique et ses sbires, le succès est loin d'être au rendez vous, la visite de Rohani ayant démontré que tout l'Irak se sent l'ami de l'Iran et l'inverse. Trois petits jours ont donc suffi pour prouver une nouvelle fois à Trump à quel point lui et son administration sont à côté de la plaque : 7 000 milliards de dollars pour que l'Irak et l'Iran se retrouvent fraternellement et fassent de leurs relations l'exemple d'une alliance indéfectible. 

Bloomberg ne se fait pas d'illusion. Il revient sur la visite de Rohani en Irak et en commente le moment le plus fort : "Au troisième jour de sa visite officielle en Irak, Hassan Rohani s’est entretenu mercredi dans la ville sainte de Najaf avec la grande source d’imitation des chiites irakiens, l'Ayatollah Seyyed Ali Sistani. Malgré les tentatives de Washington de pousser l’Irak à réduire ses relations avec l’Iran, les deux pays voisins ont paraphé plusieurs protocoles de coopérations au cours du déplacement de Rohani ».

La chaîne ne peut se garder d'établir un parallèle avec la visite de l'Américain Trump et écrit :« La visite officielle de Hassan Rohani est entièrement différente de la visite du mois de décembre de son homologue américain Donald Trump en Irak qui s'y est rendu à bord d'un avion aux feux éteintes. C'est une mauvaise nouvelle car le succès de la visite de Rohani sonne le glas du régime des sanctions américains que Washington croyait être l'arme fatale contre l'Iran. Après cette visite et tout ce qui s'y est produit, le président Trump est face à un dilemme : abandonnera-t-il la partie à l’Iran ou décidera-t-il de sanctionner l’Irak ? Difficile de croire que Trump, aussi excentrique qui soit, va jusqu'à se tirer dans la patte. Jusqu’ici, c'est Rohani qui a gagné », note Bloomberg.

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Plus loin dans son rapport, la chaîne relève un fait moins commenté ces derniers jours : " Ce qui accomplit l'échec des États-Unis c'est que les deux nations irakienne et iranienne se sont battues l'une contre l'autre pendant huit ans. Mais à peine 30 ans plus tard, les retrouvailles sont parfaitement consommés. Plus aucun souvenir de cette guerre qui semble paradoxalement bien joué en faveur de l'émergence de cette force qu'on appelle les Hachd al-Chaabi. Cet acquis s'enrichit de plusieurs autres : les deux pays ont signé des accords dans le domaine du transport, notamment pour la construction d’une ligne ferroviaire entre la ville iranienne de Shalamcheh et la plaque tournante pétrolière irakienne à Bassora". 

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Bloomberg souligne l’approfondissement croissant des liens Iran-Irak  qui fait échec à toute tentative visant à inverser cette dynamique.

"Paradoxalement la guerre contre Daech qui se voulait un facteur de divergence a rapprochait les deux peuples. L’Iran a gagné son pari parce que les responsables irakiens ont rejeté les sanctions unilatérales et ont privilégié des échanges commerciaux, y compris dans le domaine de l’énergie où l'Irak est lui-même un grand exportateur et partant un potentiel concurrent pour l'Iran. Il y a donc quelque chose de plus que les intérêts communs. La politique étrangère et les sanctions tous azimut de Trump ont plus rapproché les deux pays et Daech a davantage diabolisé l'Amérique. Aujourd’hui, les Irakiens sont divisés en deux groupes : le groupe le plus important veut le retrait total des forces américaines du pays et l’autre veut maintenir une force américaine réduite et surtout pas de base permanente. Les États-Unis ont tout faux... il est temps de se rendre à l'évidence". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV